Happy Birthday {Caliver}

Quelle soirée … Sérieusement, il aurait mieux fait de rester avec Elijah et Octavia. Même les regarder se chamailler comme un vieux couple était bien moins ennuyeux que le repas qu’il avait subi . En plus, il était tellement alcoolisé qu’il avait failli faire quelques remarques suggestives à l’encontre de son cousin et … Disons simplement que ce n’était pas vraiment quelque chose à faire devant toute la famille. Cousin qui avait d’ailleurs disparu de la circulation, sans même dire au revoir. Les autres, au moins, lui avaient souhaité une énième fois un bon anniversaire avant de s’en aller. Lui, non, il était parti. Probablement des choses plus importantes à faire que rester auprès d’un gamin ennuyeux le jour de son anniversaire. Bref, il ferait mieux d’aller se coucher. Il était fatigué et quelques vertiges lui montraient que, une fois encore, il avait un peu abusé sur l’alcool. Tant pis, il ne vivait qu’une fois, après tout. Il l’avait même inscrit sur sa cheville, alors il fallait bien qu’il se montre à la hauteur de sa devise personnelles, à présent tatouée sur son corps. Il se figea en ouvrant la porte de sa chambre, comme il ouvrit la bouche, avant de la refermer. « Kun … » Une grimace, comme il réalisait qu’il avait encore écorché son prénom. Il lui lança un sourire désolé, avant de reprendre. « Qu’est-ce que tu fais là ? »

Il hésita un instant sur le fait de s’asseoir à côté de lui. Ce n’était pas qu’il avait peur de lui ou autre, mais plutôt des réactions qu’il pourrait avoir en sa présence. Il ne se souvenait que de trop bien comment cette soirée jacuzzi improvisée s’était terminée et … Bref, il était un peu gêné d’être en sa présence, si proche de lui, il fallait bien l’avouer. Il finit par s’asseoir sur le lit à ses côtés, dans un raclement de gorge, avant d’attraper le paquet dans un « Merci » dont il tenta de masquer quelques trémolos. Ses yeux, cependant, pétillaient de curiosité, comme il ouvrait son cadeau, avant de s’écarquiller en voyant le titre du livre qu’il lui offrait. « Ouah. » fut sa première réaction, et son coeur s’emballa déjà. « Putain ! » s’exclama-t-il en le retournant avec précaution, lisant la quatrième de couverture. Il déglutit lentement, avant de sentir ses yeux s’embrumer un peu, comme il réalisait que son cousin avait probablement trouvé le cadeau parfait pour lui. Et qu’il avait donc prêté attention à ce qu’il lui avait dit, lors de leur conversation pourtant alcoolisée. Il posa le livre sur son lit, toujours avec précaution, avant de se retourner vers l’homme, un immense sourire illuminant son visage. Sans réfléchir plus longtemps, ses bras vinrent encercler ses épaules, comme il l’enlaçait. Il se déplaça un peu, pour trouver une position plus confortable - pour lui, en tout cas, car il doutait qu’avoir son genou posé sur sa cuisse soit très confortable pour son cousin - véritablement ému sans parvenir à l’expliquer. « Merci … » souffla-t-il sans le lâcher, son menton confortablement installé dans le creux de son épaule. Il resta un instant sans bouger, sans rien dire, sans réaliser qu’il humait un peu trop l’odeur qui venait lui chatouiller les narines. « Tu sens bon … » murmura-t-il sans le réaliser vraiment.

Ses yeux toujours un peu embrumés par l’émotion – et probablement un peu vitreux aussi par la quantité d’alcool que le jeune homme avait pu engloutir durant cette journée – il restait dans ses bras, appréciant le contact du corps de son cousin que l’étreinte lui permettait d’avoir. Il était véritablement ému par son cadeau, ne s’y étant clairement pas attendu. Si Oliver avait choisi des études d’histoire un peu par hasard, principalement parce qu’il devait bien étudier quelque chose, il s’était révélé être véritablement passionné par la seconde guerre mondiale. Le jeune homme pourrait bien en parler pendant des heures et des heures, sans s’arrêter si on ne l’y obligeait pas. Et, bien entendu, il avait fini par amener ce sujet de conversation sur le tapis, quelques soirs plus tôt, lorsqu’ils s’étaient revus. Donc, forcément, voir que l’homme s’en rappelait, malgré l’alcool et les autres substances illicites qu’ils avaient pu ingurgiter, c’était forcément émouvant. Lui qui pensait toujours que sa parole n’avait aucune valeur, et encore moins un quelconque intérêt. Alors il resta simplement là, humant son odeur, laissant ses effluves doucereux chatouiller ses narines, comme sa tête se calait dans le creux de son épaule. Il se rapprocha encore un peu, inconsciemment, comme si son corps était aimanté par celui du plus âgé. S’il n’était pas à califourchon sur lui, ses jambes de pars et d’autres de ses cuisses, il n’en était pas bien loin. Il serait incapable de dire combien de temps il resta ainsi, dans cette position qui aurait pu paraître équivoque pour n’importe quelle personne qui rentrerait dans sa chambre – mais qui pourtant, dans son esprit embrouillé par l’alcool, ne lui semblait pas l’être tant que ça – mais il finit par relever doucement la tête, réalisant par la même occasion à quel point ils pouvaient être proches, en cet instant. Sa bouche s’entrouvrit un peu, comme son souffle se coupait et que ses iris se plantèrent dans celles de son ainé. Ses pupilles rompirent ensuite le contact, venant se déposer sur les lèvres de son cousin, comme il se mordillait les siennes un peu nerveusement, hésitant. Une partie de lui savait que c’était mal. Qu’il ne devrait pas désirer goûter ses lèvres. Qu’il ne devrait pas se demander quel goût elles pouvaient bien avoir, si elles étaient douces ou non, quelle sensation il sentirait en posant les siennes dessus. Oui, c’était probablement malvenu. Très malvenu, et surtout malsain. L’homme était son cousin, certes plutôt éloigné, mais il l’était tout de même. Il le connaissait depuis qu’il était enfant, ne comptait plus les fois où il s’était réfugié dans ses pattes alors qu’il était haut comme trois pommes. Il ne savait pas l’âge exact qu’il avait, mais quelque chose lui disait qu’il avait près du double du sien, ou au moins une bonne quinzaine années de plus. Le fait qu’il soit un homme, même si ce n’était que toléré et loin d’être accepté, ne trotta pas vraiment dans son esprit, Oliver s’étant fait à l’idée d’être homosexuel. Oui, désirer goûter ses lèvres était très certainement mal. Et il ne devrait pas y penser. Mais alors, pourquoi son visage se rapprochait-il du sien, sans qu’il ne le réalise vraiment ? Pourquoi son cœur se mettait-il à cogner fortement, brutalement dans sa poitrine ? Pourquoi cette douce chaleur se répandait-elle dans chaque partie de son corps, chaque membre, chaque organe ? Pourquoi pouvait-il ressentir des frissons, comme s’il avait froid, tout en suffoquant presque tant la chaleur semblait l’oppresser ? Et, pourquoi cette sensation, qui le consumait totalement, comme ses lèvres atteignaient enfin leur destination, venant se poser doucement sur les siennes ? Le baiser fut bref, il aurait presque pu être rêvé, imaginé, comme une chimère qui aurait aussitôt disparue, sitôt arrivée. Parce que, comme s’il s’était brûlé, comme s’il réalisait finalement ce qu’il était en train de faire, il se décala aussitôt brusquement, brutalement … tellement fortement qu’il en tomba lamentablement à la renverse, son dos rejoignant le sol de sa chambre. Dans une grimace, à moitié embarrassée, à moitié de douleur, il expira longuement, tachant de calmer son cœur qui battait la chamade, pulsant vigoureusement dans ses veines, résonnant jusque dans ses tempes. Avec difficulté, il finit par se relever, sans oser le regarder. Oui, ce baiser, il aurait pu l’imaginer – l’avait d’ailleurs déjà fait, dans ses rêves, plus de fois qu’il n’était prêt à l’avouer – il aurait même pu prétendre qu’il n’avait pas eu lieu, tant il ne s’était agi presque d’un effleurement, finalement. Pour autant, non, ses rouges en feu prouvaient sa gêne et son embarras. Il s’était doublement ridiculisé, ce soir. « Je suis désolé. » finit-il par bafouiller, les yeux toujours rivés au sol. « Je … Je … Je sais pas ce qui m’a prit. Je … Je suis vraiment bourré …» balbutia-t-il, sentant les larmes lui monter aux yeux, mais pour une bien différente raison que celle d’avant.

Il s’était ridiculisé. Il s’était complètement ridiculisé. Mais quel nul, sérieux ! Comment il pouvait être aussi stupide ?! L’embrasser était déjà suffisamment embarrassant comme ça, mais il avait fallu, en plus, qu’il se rétame lamentablement sur le sol, les quatre fers en l’air. Non, vraiment, il n’y avait pas pire humiliation ! Le jour de son anniversaire, en plus ! Pour bien parfaire le tout ! Il avait la soudaine envie de pleurer et de se réfugier sous sa couette. Peut-être même irait-il chercher M. Nounours, son ancien doudou – il devait bien être planqué quelque part – simplement pour se réconforter un peu. Sauf que, non, bien entendu qu’il ne pouvait pas faire ça. Pourquoi ? Et bien parce que la raison de son tourment était encore assis sur son lit. Et qu’il s’était suffisamment embarrassé pour toute une vie, il n’allait pas en plus chercher M. Nounours dans toute sa chambre, avant de pleurer dans son lit, tout cela devant lui. Alors il garda la tête basse, balbutiant des excuses malhabiles, blâmant l’alcool pour son comportement inapproprié. C’était l’un des points positifs de boire tout le temps : il avait toujours une excuse. Il fronça des sourcils comme, tout à coup, l’homme lui relevait la tête, le forçant à le regarder. Ses yeux continuaient de briller, luttant pour répandre un torrent de larmes, mais il s’efforça de planter ses iris dans les siennes, se mordillant la lèvre inférieure de nervosité. Lèvre inférieure qui fut bientôt plaquée contre les lèvres de son ainé. Mais ce baiser-là n’avait strictement rien à voir avec le précédent. Si celui qu’Oliver lui avait donné n’était que tendresse et douceur, presque prude finalement, comme il s’agissait alors du premier baiser qu’il donnait à un homme. Celui-ci était bien plus fougueux, ardent et passionné. Sans avoir le moindre contrôle sur ses lèvres, celles-ci s’entrouvrirent pour laisser sa langue danser avec la sienne, avec cette même ferveur. Bien rapidement, il se retrouve à manquer de souffle, ayant des difficultés à respirer, son cœur battant à tout rompre, résonnant jusque dans ses tempes. Une douce chaleur, bien qu’ardente, prit possession de son bas-ventre, jusque posséder chacun de ses organes. Il laissa un gémissement de plainte s’échapper, comme l’ainé se reculait, rompant le baiser. Puis il resta ainsi, pantois, incapable de bouger réellement, le fixant, essoufflé. Il avait envie de plus. Son corps en tremblait presque. Mais il n’était pas prêt. Il le savait. Oh, il avait dix-neuf ans pourtant, il n’était plus vraiment un gamin. Mais disons simplement qu’il doutait qu’un rapport sexuel avec un homme soit exactement la même chose qu’avec une femme. Et vu la personne qui se trouvait dans sa chambre, vu son âge, son expérience, et la façon dont elle venait de l’embrassait … Il doutait bien qu’il ne serait pas vraiment celui … au-dessus. Ne pas penser à ça. Ne pas penser ça.  « Oui, bien mieux. » finit-il par répondre finalement, le souffle court. Il se mordilla la lèvre, gêné, embarrassé, comme il sentait ses joues chauffer, signe qu’il rougissait. « Hmmm … C’était un cadeau ou … Ou on peut être amené à le refaire ? » Il n’osait pas le regarder, toujours gêné, comme il se passa une main nerveuse dans les cheveux.

Il le vit sourire, comme ses yeux le regardaient de biais. Sourire en coin, amusé. Durant un moment, il se demanda s’il se moquait de lui. Si ce baiser passionné n’avait été là que pour se jouer de lui, se moquer gentiment, le taquiner. Lui montrer qu’il ne savait pas s’y faire, qu’il n’était qu’un ridicule gamin, à mille lieu de lui. Après tout, pourquoi l’aurait-il embrassé, sinon ? Il n’y avait pas d’explications logiques. Pourquoi un homme tel que lui, de sa stature, de son envergure, viendrait l’embrasser lui ? L’étudiant un peu paumé, un peu alcoolique et drogué, aussi. Le gamin inintéressant. Mais son cœur manqua un battement, tout à coup, comme il se rapprochait de lui, d’un pas. Ses yeux se plantèrent dans le sien, alors que son cœur se remettait à battre à toute allure dans sa poitrine, à l’entente de ses mots. Avant même qu’il n’ait le temps d’assimiler l’information, que son cerveau puisse analyser sa phrase, il sentit ses lèvres venir écraser les siennes, brusquement. S’il avait cru que le précédent baiser l’avait retourné, il n’y avait alors pas de mots pour décrire ce qu’il ressentait en cet instant, comme son ainé le plaqua contre le mur, se collant contre lui, tout en continuant à l’embrasser avec cette même fougue. Son souffle se fit court, éreinté, au point que sa poitrine commença à le brûler doucement, à force de manquer d’air. Mais il s’en moqua éperdument, sur le moment, préférant se concentrer sur les douces tortures que ce baiser lui procuraient. Son bas ventre s’enflamma, réchauffant son corps entier, l’embrasant, comme il répondait à son baiser du mieux qu’il le pouvait, à corps perdu, passant ses mains dans les cheveux de l’homme, s’y agrippant. Son corps tremblait contre le sien, cherchant le plus de contact possible avec lui, malgré la présence de leurs vêtements. Vêtements qu’il eut subitement envie de retirer mais … Non, pas prêt. Il ne devait pas aller plus loin. Pas tout de suite. Alors il se contenta de l’embrasser, malgré son manque de souffle évident, malgré son corps qui lui donnait l’impression qu’il le lâcherait bientôt, tant submergé qu’il était par les émotions qu’on lui infligeait. Cette fois-ci, ce fut lui qui rompit le baiser, à contre cœur, simplement parce que l’air lui manquait de trop. Il n’était définitivement pas habitué à être embrassé de cette façon. Sa tête se posa contre l’omoplate de son ainé, et il resta dans cette position un instant, la bouche ouverte, la respiration rapide et courte. Ses lèvres se posèrent ensuite à l’orée de son cou, tendrement, comme un sourire étirait ses traits, puisqu’il revenait à la position initiale. « Je …» commença-t-il, la voix bien plus rauque qu’il ne l’aurait cru, avant de se racler un peu la gorge. « Je t’avoue que … J’ai jamais été avec un mec avant … » souffla-t-il ensuite, la tête toujours posée contre lui, n’osant pas vraiment le regarder, gêné, les joues en feu. « Et … Et ça me fait assez flipper, en fait. » avoua-t-il dans un murmure, avant de se mordiller la lèvre de d’embarras. « Est-ce que … Est-ce qu’on peut continuer, sans aller plus loin ensuite ? » demanda-t-il alors, d’une petite voix très mal maîtrisée. « Ou est-ce que ça ferait de moi un allumeur, si on continuait et qu’ensuite je flippais et te demandais d’arrêter ? » Il releva un peu la tête, simplement pour le regarder, avant de lâcher un petit rire nerveux, puis de la reposer contre son omoplate, appréciant le son de son cœur.

Il était gêné, embarrassé, les joues rougies à la manière d’une adolescente qui se retrouverait devant son premier flirt. L’homme n’était pas son premier flirt, il n’était pas son premier baiser non plus. Mais il était son premier baiser avec un autre homme et … Oliver savait que, de par son âge et son expérience, il voudrait aller bien plus loin que de simples baisers. Le fait était qu’il paniquait, qu’il avait peur et était terrifié. Parce qu’il ne se pensait pas prêt. C’était trop tôt, bien trop tôt. Et, en plus, il était complètement bourré. Ce n’était pas quelque chose qu’il voulait faire bourré. Alors, okay, appelez-le fleur bleu si vous le souhaitez, mais quand même, c’était quelque chose d’un peu spécial dont il voulait se souvenir. Non pas qu’il oserait ne serait-ce que l’embrasser en étant sobre. Ça, il le savait parfaitement. Comment le pourrait-il ? Donc, après toute cette dose d’humiliation, il se retrouvait là, comme une midinette, rougissant, à lui demander s’il accepterait d’attendre et de ne pas aller plus loin, s’il le lui demandait. A croire qu’il n’en avait pas fini d’être plus bas que terre. Stupide Oliver ! N’aurait-il pas pu simplement se taire, et laisser faire les choses ? Qu’importe qu’il ne l’ait jamais fait. Il était un mec, après tout, un vrai ! Alors, ça n’importait pas vraiment, non ? En quoi ça pouvait bien importer qu’il ait le double de son âge, ait été un proche de son père par le passé, et qu’il ne le connaisse pas si bien que ça ? Il était un mec à qui on offrait l’opportunité de perdre sa virginité. Et il demandait s’ils pouvaient ralentir un peu les choses. Pathétique ! « Cela dépend de jusqu’où tu es prêt à aller » lui répondit-il finalement. Son cœur manqua un battement à l’entente de sa réponse, avant de repartir au galop, cognant contre sa poitrine. Jusqu’où il était prêt à aller … Il n’en avait aucune idée. Et sa terreur ne cessait de s’amplifier, finalement. Il allait juste se ridiculiser encore plus, et lui faire perdre du temps. Il ne savait même pas pourquoi il lui accordait de son attention, de prime abord. Et là, il allait juste tout gâcher. Imbécile ! Qu’il se taise, l’embrasse, et passe à l’étape supérieure. Ça ne devait pas être si compliqué que ça, non ? Après tout … Aucun mec ne coucherait avec un autre, si ça l’était. Pour autant, il se retrouva à déglutir lentement, finalement, renforçant son étreinte contre lui, la tête toujours nichée dans le creux de son épaule. Il déposa un nouveau baiser à l’orée de son coup, huma son odeur qui vint titiller ses narines, puis remarqua qu’il commençait déjà à trembler. Un vrai bébé, doublé d’une fillette ! Bon sang ! « Je … » commença-t-il, avant de se stopper, n’ayant aucune idée de quoi répondre exactement. « Quand je dis que j’ai jamais été avec un mec c’est … Enfin … Jamais jamais, quoi. Même pas un baiser … » Oui, quitte à s’embarrasser, autant continuer ! Bien joué mon vieux ! Stupide, stupide, stupide ! « Et j’ai aucune idée de quoi faire … » Il se racla la gorge, rougissant encore plus, mais cachant sa tête un peu mieux contre lui, espérant qu’il ne le verrait pas. Enfin, il se doutait de ce qui adviendrait ensuite, il avait vu des films, hein … C’était d’ailleurs comme ça qu’il s’était assuré de son homosexualité … Mais … Non, clairement, il était totalement paumé. Et terrifié.

« Je vois » lui répondit-il, augmentant encore un peu sa gêne, comme il se demandait s’il n’était pas en train de tout gâcher. Peut-être était-ce le cas. Peut-être aurait-il mieux fait de juste se taire, de taire ses doutes, d’arrêter de se ridiculiser encore et encore en se comportant comme une midinette en chaleur, et de juste le laisser faire. Il aurait glissé un « je l’ai jamais fait, fais gaffe » et puis c’en aurait été terminé. « Tu n’as pas a avoir honte, il faut bien commencer un jour » Un sourire orna ses lèvres à ses mots, reconnaissant. Il ne le jugeait pas, il ne riait pas, ne se moquait pas non plus. Non, au contraire, il se montrait compréhensif, comme il lui relevait le visage pour l’obliger à le regarder et à ne pas détourner ses yeux. Leurs yeux se croisèrent, son cœur manquant un battement à ce simple fait, avant de redémarrer au quart de tour. Puis le contact s’arrêta, le laissant presque pantois, et il pressa des paupières pour tenter de se calmer. « Je peux t’apprendre et te guider, tu dois juste te laisser faire et écouter ton instinct » lâcha-t-il alors, après être allé fermer la porte de sa chambre à clé – bonne idée, en effet ! Sa voix le pétrifia un peu, même s’il tâcha – en vain – de ne pas le montrer. « Enlève ton t-shirt » Il se mordilla la lèvre inférieure, hésitant. Il aurait bien eu besoin d’un joint pour se détendre, là. Malheureusement, forcément, il avait tout fumé dans l’après-midi et devait donc refaire son stock. Bref, aucune petite aide pour l’aider dans cette situation. Mais pourquoi réagissait-il ainsi, de toute manière ? Il s’était déjà retrouvé sans haut, lorsqu’ils avaient pris un jacuzzi ensemble. Il n’était alors qu’en maillot de bain, presque dans le plus simple appareil. Alors bon, enlever son haut … Cela ne devrait pas être la fin du monde, non ? « Oui mais … dans le jacuzzi, tu ne pensais pas que les choses iraient aussi loin ... » pensa-t-il tout à coup, s’efforçant pourtant de garder ses yeux relevés vers lui. Il déposa brièvement ses lèvres sur les siennes, tendrement, doucement, pour se donner un peu de courage, avant de faire un pas en arrière, et d’enlever son tee-shirt. Il avait un physique avantageux, il le savait. Il n’avait donc pas à avoir honte de se dévêtir ainsi devant lui, pas avec un physique comme le sien – il se demanda un instant comme les personnes en dehors des normes faisaient pour coucher avec quelqu’un, vu comment lui se sentait en cet instant. Puis il resta ainsi un instant, à le regarder – à le laisser le regarder, aussi – se demandant ce qu’il devrait faire ensuite. Devait-il se mettre à genoux et lui retirer sa ceinture ? L’embrasser ? Ou tout simplement attendre ? Il se passa une main nerveuse dans les cheveux, avant de finalement choisir la première solution. Il lui avait dit qu’il le guiderait, et aussi qu’il devait écouter son instinct. Et, son instinct, en cet instant, lui disait de se mettre à genoux devant lui, et de lui retirer sa ceinture, puis de déboutonner son pantalon. Ce qu’il fit, donc, le cœur battant à toute allure, les rougissements le prenant de plus en plus violemment. Ses lèvres se posèrent brièvement sur son bas ventre, juste comme ça, comme ses doigts attrapèrent les pans de son sous-vêtement, pour le lui descendre un peu. Un autre baiser, tout aussi doux que le précédent, fut déposé à l’orée de son intimité, puis il s’arrêta là, le corps tremblant à moitié, ne sachant plus quoi faire. C’était comme si tous les films qu’il avait pu voir n’étaient que des lointains souvenirs, et qu’il se retrouvait seul, sans aucune aide, sans aucun filet.

Il se sentait totalement intimidité, impotent aussi, incapable de savoir quoi faire, d’avoir les bons gestes. Oliver avait tellement envie de bien faire, de faire plaisir à l’homme, de le satisfaire. Il se mettait tellement la pression que, finalement, il s’en bloquait, terrifié à l’idée de ne pas y arriver. C’était aussi un peu son problème, à Oliver. Le courage n’avait jamais été sa principale qualité, et autant dire qu’il aimait ses habitudes, et l’idée de vivre de nouvelles choses qu’il pourrait certes aimer, mais pourrait également ne pas aimer … Oui, c’était quelque chose qui le terrorisait. Mais, finalement, n’était-ce pas un peu comme son premier tatouage ? Il avait eu peur de la douleur, peur de finalement ne pas aimer ça, d’avoir fait une erreur … Tout ça pour finalement, en redemander, encore et encore. Alors oui, il pouvait oublier y sa peur et y parvenir, non ? Il déglutit lentement en le voyant déboutonner sa chemise et il eut comme l’impression que la température de la pièce venait de doubler. Son regard se posa sur les lignes de son torse, avant de presser des paupières brièvement en voyant des cicatrices sur cette peau qu’il avait toujours imaginée parfaite, à son image. « Ne sois pas timide » lui dit-il, voulant probablement l’encourager, une main dans ses cheveux. « Attend, viens par là » reprit-il ensuite en l’invitant à se relever, ce qu’il fit. De nouveau, il déglutit en le voyant se déshabiller, se mettre entièrement à nu devant lui. Le regard écarquillé, les joues toujours autant en feu, il ne savait pas vraiment où donner de la tête, quoi regarder, quoi faire. Il finit par s’agenouiller devant ses jambes écartées et offertes, le souffle à moitié coupé, comme il peinait à respirer convenablement. « Viens, oses » lâcha-t-il ensuite, d’une voix proche de l’ordre. Nouveau déglutissement, surtout qu’Oliver n’aimait pas particulièrement les ordres. Mais il n’avait pas envie de déguerpir, cette fois-ci. Il n’avait pas envie d’arrêter, de faire marche arrière. Non, il en avait vraiment envie. Il ne savait juste pas comment s’y prendre. Oser ? Oui, mais oser quoi, exactement ? Il releva les yeux vers lui, avant de poser ses doigts tremblants sur les cuisses de l’homme, tapotant négligemment dessus. Ses yeux posés sur sa virilité un bon moment, il finit par s’en détourner, se déposant sur ces cicatrices qui ornent son torse. Se relevant un peu, bien que toujours à genoux, ses doigts finirent par se poser sur une première cicatrice, qu’il caressa tendrement. Ses lèvres les remplacèrent ensuite, et il finit par donner quelques coups de langue dessus, hésitant, mais suivant son instinct, comme il le lui avait dit de faire. Puis ce fut au tour d’une autre cicatrice de subir sa douce torture, et il se retrouva bientôt à titiller son torse, s’amusant à le goûter, à l’embrasser, à le mordiller aussi parfois. Tout concentré qu’il était à apprécier sa peau sous ses lèvres, sa deuxième main finit par attraper son intimité, toujours avec cette hésitation proche de la candeur. Mais, ça il savait faire. Oui, Oliver ne comptait même plus le nombre de fois où il avait bien pu se masturber – dernièrement, l’homme avait même hanté ses pensées – alors il devrait parvenir à lui donner du plaisir. Il continua donc un moment, cherchant à lui tirer quelques soupirs qui lui montreraient qu’il était sur la bonne voie, comme il continuait à gentiment torturer son torse, allant jusque remonter à l’orée de son cou.

« Ne sois pas timide » lui dit-il, le tirant de ses pensées inappropriées dans un tel contexte. Il eut envie de lui répondre que ce n’était pas tant de la timidité que ça, mais bien plus un manque de courage et la peur presque panique de ne pas y arriver. Oliver se fixait toujours des défis simples et réalisables. Il aimait son petit confort. Et s’il avait véritablement envie de lui donner ce plaisir – sinon, clairement, il ne se retrouverait pas agenouillé entre ses jambes hein – il n’était pas certain d’y arriver. Il finit donc par inspirer longuement, avant de déposer ses lèvres sur sa virilité, cherchant à goûter la partie la plus intime de lui. Malgré sa position fort inconfortable, il garde les yeux relevés vers lui, simplement pour guetter ses réactions, savoir s’il apprécie ou non ce qu’il lui fait. « Vas-y » Il finit par la prendre en entier, ou du moins essayer, puis à commencer quelques vas et viens, comme il avait déjà pu le voir dans de nombreux films pour adultes. « Hmmm attention à tes dents » Putain, quel con ! Mais comment avait-il pu oublier ça ? Il était un homme, merde ! Il savait – même s’il ne l’avait pas vraiment testé – à quel point cela devait être désagréable ! Il eut envie de pleurer, soudainement. Il se sentait nul et incapable. Il n’allait jamais y arriver. L’homme allait juste se moquer de lui et ne poserait plus jamais son regard sur lui. Mais il ne pouvait pas réellement s’arrêter maintenant. Et puis, s’il pensait être en train de s’humilier maintenant, qu’est-ce que ce serait s’il éclatait en sanglots et s’excusait en disant qu’il n’y arrivait pas ? Non, ce serait vraiment le comble de l’humiliation. Il devait continuer. Il devait s’appliquer. Un peu comme lorsqu’il jouait un morceau difficile de guitare. Abandonnait-il, lorsqu’il n’y parvenait pas ? Non. Bon, après, lorsqu’il le faisait, il était généralement seul dans sa chambre, sans personne pour le voir ne pas y arriver. Mais il fallait juste qu’il se concentre. Qu’il se focalise sur ce qu’il faisait, sur cette envie qu’il avait de le satisfaire, de lui montrer qu’il pouvait le faire, cette envie de lui donner du plaisir. Alors il fit attention, ouvrit un peu plus la bouche encore, qu’importe que sa mâchoire commence à le lancer. Et il continua ses mouvements de vas et viens, avant d’aller cueillir ses testicules entre ses doigts, de les sous-peser, de s’amuser un peu avec. « Bien, très bien » dit-il alors, comme Oliver relevait le regard sur lui, croisant le sien, plus vitreux. Voyait-il les efforts qu’il faisait, et cherchait-il à le rassurer, à l’encourager ? Ou pensait-il réellement ce qu’il disait ? Les soupirs qui résonnaient dans sa chambre lui montrèrent qu’il ne jouait probablement pas la comédie et, pour cela, le jeune homme y mit plus d’ardeur encore. Un haut le cœur le prit, comme il y allait peut-être un peu trop fort, un peu trop loin, mais il s’en fichait. Il lui donnait du plaisir, l’amenait proche du firmament, et son cœur qui battait à tout rompre lui montrait que c’était ce où, lui, avait envie de l’amener.