RPG Répertoire
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


...
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

 

 Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞

Aller en bas 
AuteurMessage
Golden`Lies
Admin
Golden`Lies


Messages : 2724
Date d'inscription : 21/11/2012

Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ Empty
MessageSujet: Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞   Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ EmptyLun 18 Juil - 17:58


Theodore & Camille

T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire


« Tu es renvoyé. » Cette phrase tournait en boucle dans son esprit depuis qu’Il l’avait prononcée. « Tu es renvoyé. » Sa respiration se coupait, et il devait forcer l’air à remplir ses poumons, qui commençaient déjà à le brûler. « Tu es renvoyé. » L’esclave avait ses jambes pliées, ses genoux touchant son torse, et il se basculait doucement d’avant en arrière. « Tu es renvoyé. » Les larmes continuaient de rouler abondamment sur ses joues, si bien que les gouttes salées se mélangeaient à sa salive, lorsqu’il s’efforçait d’inspirer. « Tu es renvoyé. » Sa respiration devint plus saccadée, et il avait l’impression que l’air ne parvenait pas à l’oxygéner. « Tu es renvoyé. » Il se sentait mal, si mal, qu’il en était incapable de bouger. Incapable de penser. Seule cette phrase revenait encore et encore le tourmenter. « Tu es renvoyé. » Camille ne comprenait pas. Camille était perdu. Camille se sentait suffoquer. Pourquoi le Prince Theodore avait-il réagi ainsi ? Pourquoi avait-il voulu lui faire tant de mal ? Un instant il lui demandait de choisir, disait qu’il voulait qu’il le veuille, lui, qu’il l’aime, lui. Et l’instant d’après, il se montrait cruel et vil. « Tu es renvoyé. » Certes, Camille ne l’avait pas choisi tout de suite. Il en avait été incapable. Pas après avoir appris ce qu’il avait fait à Perséphone. Certes, d’après ses dires, le Prince Theodore n’était pas au courant qu’elle était née suite à un viol. Il n’était pas au courant que chaque toucher, s’il n’était pas prévenu, lui donnait des crises d’angoisse. Mais il avait appris qu’il lui avait fait du mal, simplement parce qu’ils avaient été ensemble. Il avait appris que le Prince Theodore n’était pas celui qu’il croyait. Alors, oui, il n’avait pas pu choisir tout de suite. Mais il savait que, s’il lui avait laissé un peu de temps, juste un peu de répit, alors il aurait fini par le choisir, lui. Parce qu’il l’aimait. Parce qu’il l’avait séduit, qu’il était comme rentré dans son esprit. Parce qu’il lui avait fait croire qu’il était spécial, qu’il était quelqu’un. Qu’il n’était pas qu’un esclave, pas qu’une poussière, un moins que rien qui n’aurait même pas dû exister. Jusqu’à tout le lui enlever. Jusqu’à vouloir le faire souffrir, lui montrer que, si, il n’était qu’un moins que rien, qu’une poussière, qu’un impur, que sa seule existence n’avait aucun intérêt. « Tu es renvoyé. »

La mâchoire serrée, l’esclave tentait de calmer sa respiration, de calmer les battements de son cœur qui cognait tellement fortement dans sa poitrine que celle-ci se serrait, le heurtait. Ses doigts attrapèrent son carnet, celui qu’il gardait toujours sous son oreiller, même depuis qu’il s’était installé dans la chambre de son Maître. « Tu es renvoyé. » Ancien Maître. « Tu es renvoyé. » Il ouvrit son carnet et ses iris se posèrent sur ce visage qu’il avait croqué, alors qu’il dormait paisiblement. Camille n’avait pas touché à un crayon depuis ses onze ans, depuis qu’il avait dessiné ses parents, de peur d’oublier leurs visages. Jusqu’à ce jour, jusqu’à cette nuit-là, où son regard s’était posé sur le Prince, dans les bras de Morphée. Il l’avait trouvé profondément beau, tellement magnifique que son souffle s’en était coupé. Alors il était retourné dans cette minuscule chambre, avait pris son carnet et un crayon, puis l’avait dessiné. Il avait dû s’y reprendre à de multiples reprises, plusieurs heures cette nuit-là, avant que le résultat ne soit satisfaisant. « Tu es renvoyé. » D’un geste rageur, il déchira la page, avant de la jeter au loin. « Tu es renvoyé. » Les larmes continuaient de couler, et il se demandait ce qu’il adviendrait de lui. Il retournerait à l’Orphelinat, probablement. Il n’irait plus jamais dans une famille, ou alors une qui le payerait quelques pièces, et le maltraiterait probablement. Ou alors on le laisserait mourir. De faim, de soif, de froid. Il n’en savait rien.

« Tu es renvoyé. » Il se força à se lever, allant dans sa minuscule salle de douche, avant de se laisser tomber contre le mur, et de basculer la tête en arrière pour prendre appui contre celui-ci. « Tu es renvoyé. » Il se déshabilla lentement, retirant cet uniforme qui ne lui appartenait plus, et entreprit de se laver. Peut-être que cela le calmerait. Peut-être que cela effacerait les souvenirs de cette journée. « Tu es renvoyé. » L’eau commença à couler sur sa peau, mais l’esclave se relaissa tomber au sol, en pleurs. Parfois quelques gémissements pouvait résonner dans la petite pièce, mais il s’agissait surtout de sanglots, qui ne semblaient pas vouloir s’arrêter. « Tu es renvoyé. » Il ne le reverrait plus. « Tu es renvoyé. » Il ne le reverrait plus. « Tu es renvoyé. » Il ne le reverrait plus. Sans qu’il ne le réalise vraiment, sa vision rendue floutée par les larmes, se posa sur ce rasoir, qu’il utilisait le matin. Son cœur se serra, et il eut une pensée pour Perséphone. La jeune femme était mal, elle aussi. Il ne pouvait pas vraiment l’abandonner. Elle avait besoin de lui. « Tu es renvoyé. » Il ne serait plus au palais. Il ne pourra pas s’occuper d’elle. « Tu es renvoyé. » Il lui avait fait du mal, à cause de lui. Elle était mal, à cause de lui. Par sa faute. Parce qu’elle était avec lui. « Tu es renvoyé. » Il n’était rien. Il n’importait pas. Il n’aurait jamais dû exister. « Tu es renvoyé. » Il n’y avait rien de spécial en lui. Il n’était qu’un impur. Qu’un esclave, incapable même de faire bien ce que l’on attendait de lui. « Tu es renvoyé. » Une vive douleur, puis il vit une goutte de sang tomber sur le bac de sa douche. Son cœur ralentissait, et il put enfin prendre une grande respiration, comme il s’appuyait contre le mur. « Tu es renvoyé. » Il ne manquerait à personne. On l’oublierait rapidement. Comme s’il n’avait jamais existé. Comme si l’erreur avait été corrigée. « Tu es renvoyé. » « Vous aviez mon cœur, pourtant. » souffla-t-il, en réponse à ce qu’il lui avait dit plus tôt. Plus ce fut le noir complet.


Revenir en haut Aller en bas
https://rpg-repertoire.forumactif.org
Golden`Lies
Admin
Golden`Lies


Messages : 2724
Date d'inscription : 21/11/2012

Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ Empty
MessageSujet: Re: Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞   Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ EmptyDim 24 Juil - 15:12


Theodore & Camille

T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire


Ses paupières étaient lourdes, et il ne parvenait pas à les ouvrir. Sa tête était comme dans du coton, tout lui semblait flou, et l’esclave avait bien du mal à savoir où il se trouvait, ou même à se souvenir de ce qu’il s’était passé. Il avait l’impression que son corps était fait de plomb, tout à coup, et que simplement lever son petit doigt lui demanderait bien plus d’effort qu’il ne serait capable d’en faire. Il tentait de se souvenir ce qu’il s’était passé, de se remémorer les derniers moments avant son apparente perte de connaissance, mais rien ne semblait vouloir lui revenir. Il s’était forcément passé quelque chose, pourtant. Sinon il ne se sentirait pas aussi mal, aussi épuisé. Un frisson le prit soudainement, comme il crut sentir des doigts caresser sa joue, mais la sensation partit aussi rapidement qu’elle n’était venue, comme si elle n’avait jamais eu lieu. Une autre sensation, plus fraiche, sur son front cette fois-ci, mais il eut bien du mal à la reconnaître. S’il n’avait pas été si mal, si son corps ne lui avait pas semblé être si engourdi, peut-être même que la sensation aurait été agréable. Il voulut ouvrir les yeux, simplement pour voir d’où la sensation venait. Mais rien. Toujours ce noir devant ses iris, toujours cette peau devant ses pupilles. Sa bouche lui semblait pâteuse, aussi, et il essaya de déglutir un peu, en vain. Alors il se contenta de respirer, de prendre une longue respiration, le temps qu’il se sente un peu plus maitre de son corps. Peut-être pourrait-il même tenter de se rappeler ce qu’il s’était passé, en attendant qu’il ne récupère. Mais il n’était pas certain d’y parvenir. Tout lui semblait bien trop compliqué, tout à coup.

Il ne sut pas réellement combien de temps passa, avant qu’il ne parvienne enfin à ouvrir les yeux, puis à les refermer aussitôt, aveuglé par la soudaine lumière qu’il y avait dans la pièce. Il les rouvrit une nouvelle fois, tâchant de les laisser entrouverts, pour s’acclimater à l’endroit où il se trouvait, et qui ne lui disait strictement rien. Il cligna des yeux à plusieurs reprises, sa tête toujours autant léthargique, son corps toujours autant apathique et pressa des paupières lorsqu’une chevelure brune entra dans son champ de vision. Sa respiration se coupa un instant, comme ses yeux se posaient sur cette silhouette qu’il connaissait tant, qu’il eut tant aimé regarder, fut un temps – il n’y a pas si longtemps, finalement. Puis il ferma une nouvelle fois les paupières, douloureusement cette fois-ci, comme quelques flashs lui revenaient en mémoire. « Tu es renvoyé. » Sa gorge se serra et il sentit aussitôt quelques larmes perler au coin de ses yeux. « Reste et observe. » Nouveau flash, l’autre esclave apparaissant devant ses yeux, cette fois-ci. « il n’est pas important. » qu’il avait dit. Alors pourquoi était-il là ? Pourquoi était-il prêt de lui ? Les souvenirs lui revenaient cependant par brides, jusqu’à ce qu’il ne se souvienne de ce rasoir, sur lequel ses yeux s’étaient posés lorsqu’il était sous le jet de sa douche. D’autres revinrent presqu’à la suite. Perséphone. Son Maître lui avait fait du mal à cause de lui. Ancien Maître. Sa respiration se coupa une nouvelle fois, et il finit par rouvrir ses yeux déjà brillants des larmes qu’il tachait de retenir, et il ouvrit la bouche pour parler, dire quelque chose, avant de finalement la refermer. Sa bouche était sèche, tout en étant pâteuse, et sa gorge l’était tout autant. Lui demander de l’eau ne lui aurait jamais traversé l’esprit. Son ancien Maître était un Prince, jamais il ne lui demanderait quoique ce soit. Quoique … N’était-ce pas ce qu’il avait fait, finalement, quelques jours plus tôt. Lui demander d’attendre un peu avant de l’obliger à choisir ? Il n’en savait rien. Il ne voulait pas y penser. Il était fatigué.

Un soupir, comme il le regardait silencieusement, sans savoir quoi lui dire. Sans savoir s’il arriverait à lui dire quoique ce soit, de toute façon. Ou sans savoir si le Prince attendait qu’il lui dise quelque chose. Pourtant, il était bien là pour une raison, non ? Et puis … Que s’était-il passé, exactement ? Enfin, s’il se souvenait de ce qu’il avait fait, il ne savait absolument pas ce qu’il s’était passé entre le moment où il eut perdu connaissance et celui où il se réveillait. Etait-ce lui qui l’avait amené ici ? Etait-ce lui qui l’avait trouvé, inconscient dans sa douche, baignant probablement dans son sang ? Si oui … Pourquoi ? Pourquoi ne l’avait-il pas laissé là-bas ? Le Prince le détestait tellement, pourtant. Alors pourquoi ? Ses yeux, toujours brillants par les larmes qui cherchaient encore à s’échapper, finirent par regarder ailleurs, se posant sur le plafond blanc. « Je … suis désolé. » rompit-il le silence, avant de se racler sa gorge qui le gênait. Désolé de quoi ? Il n’en savait rien. Mais c’était probablement la seule chose à dire. Non ? N’était-ce pas pour cela qu’il était ici ? Pour entendre ses excuses ? « Vous … Vous n’êtes pas obligés de rester. » reprit-il dans un soupir, comme une larme finissait enfin par rouler sur sa joue, et qu’il l’essuya brièvement d’un doigt, tâchant d’ignora le bandage qu’il avait sur le poignet – et sur l’autre aussi, probablement. « Vous avez probablement envie d’être n’importe où sauf ici. » Une nouvelle larme, qu’il ne prit même pas la peine d’essuyer, cette fois-ci. Non, il se contenta de se mettre sur le côté, dos au Prince, avant de reprendre, dans une voix bien peu maitrisée, tant et si bien que l’on pouvait aisément en entendre les trémolos. « Je ne suis pas important. » reprit-il en réutilisant ses propres mots, avant de renifler un peu. Il n’aurait pas dû ouvrir les yeux.


Revenir en haut Aller en bas
https://rpg-repertoire.forumactif.org
Golden`Lies
Admin
Golden`Lies


Messages : 2724
Date d'inscription : 21/11/2012

Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ Empty
MessageSujet: Re: Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞   Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ EmptyMer 27 Juil - 14:42


Theodore & Camille

T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire


« Just… Don’t talk, please… » Dos à lui, l’esclave s’arrêta donc de parler, comme il le lui avait demandé. « Pourquoi tu as fait ça ? » Camille garda le silence. Que répondre à ça, de toute façon ? Il n’y avait rien à répondre. Il avait touché le fond, ses iris s’étaient posées sur ce rasoir et n’avaient pas voulu s’en détourner, jusqu’à ce que la douleur finisse enfin par cesser. « A quoi est-ce que tu pensais ? Qu'est-ce que je suis censé faire, moi, si tu n'es plus là ? » Une nouvelle larme s’échappa, et il secoua doucement de la tête. Il était remplaçable. N’importe quel autre esclave ferait l’affaire. Qu’importe ce dont le Prince avait … besoin. Il n’était qu’un esclave, il n’avait aucune espèce d’importance. C’était bien ce qu’il lui avait dit, non ? Il se contenta de soupirer un peu, avant de presser des paupières, puis de les fermer. « Je t'ai menti... » Il les rouvrit aussitôt face à sa déclaration, et dût bien se retenir pour éviter de se retourner, de le regarder. Que voulait-il dire, par là ? Sur quoi d’autre avait-il bien pu mentir, encore ? « J'étais malade de jalousie alors je t'ai demandé de choisir entre Persephone et moi parce que... J'étais sûr que tu me choisirais... » Il serra la mâchoire vivement, jusque s’en faire mal, avant de refermer les yeux. Il n’avait pas envie de l’écouter. C’était trop douloureux. Il voulait simplement qu’il s’en aille, qu’il le laisse tranquille. Mais, bien entendu, il était incapable de le lui dire. « Alors... Quand tu as refusé de choisir, j'ai... Je suis devenu fou et... » Un soupir s’échappa, et il pressa fortement des paupières, voulant ignorer sa présence. Il ne voulait pas écouter ses justifications. Parce qu’il n’avait tout simplement pas à se justifier. Il était le Prince, lui était l’esclave. Il n’y avait rien d’autres à dire. « Je voulais te blesser autant que tu m'avais blessé...» Ou il aurait préféré ne pas l’entendre, plutôt. Il aurait préféré ne pas savoir que le Prince l’avait fait exprès, simplement pour lui faire du mal. Il aurait préféré qu’il ne soit pas cruel au point de vouloir le blesser de cette façon. « Camille... » Il resta résolument le dos tourné à lui, probablement par lâcheté, ne voulant pas affronter son regard. Il ne comprenait pas ce qu’il y avait dans la tête du Prince, et ne savait même pas s’il avait envie de le comprendre. « ...Ce que je t'ai fait, c'était inacceptable... » souffla-t-il, comme une énième larme s’échappa, et qu’il pleurait silencieusement dans son lit. « Je t'en supplie Camille, pardonne-moi... Pas parce que je te l'ordonne ou parce que tu crois que tu le dois... Pardonne-moi parce que tu le souhaites vraiment... » Le reniflement se fit plus bruyant, plus sonore, et il toussa bien rapidement, comme il tentait de reprendre sa respiration. Il ne savait pas ce qu’il voulait, il ne savait pas ce qu’il désirait. Probablement parce qu’on lui avait toujours dit que ses désirs et envies n’avaient aucune importance. Que seuls ceux de son Maître comptait, et rien d’autre. « Cam', s'il te plait... » l’implora-t-il presque, lui nouant un peu plus l’estomac qu’il ne l’était déjà. L’esclave resta silencieux un moment, le dos toujours tourné à lui. Il pleurait silencieusement, comme il cherchait d’analyser ses mots, d’analyser ce qu’il ressentait, aussi. « Et vous comptez me faire souffrir de nouveau si ma décision n'est pas celle que vous espérez ? » demanda-t-il d'une voix faible, presque murmurante, repliant ses jambes, amenant ses genoux contre son ventre. L'esclave soupira, avant de renifler un peu. « Je vous aurais choisi ... » murmura-t-il, comme il essuyait une nouvelle larme roulant sur sa joue. « Je vous demandais simplement un peu de temps. C'est tout. » Nouveau reniflement, puis il marqua une pause. Il était fatigué. Il voulait juste dormir, se reposer. Il ne voulait pas parler, encore moins d'un sujet comme celui-ci, qui lui nouait chacun de ses organes. Camille n'était pas une personne bavarde, d'ordinaire, de toute façon. Aujourd'hui probablement encore moins. « Je pense que vous m'avez séduit. » finit-il tout de même par lui avouer, chuchotant presque, de peur que des oreilles indiscrètes puissent l'entendre - ce qui était fort peu probable, vu qu'ils étaient apparemment seuls dans cette infirmerie. Il se racla la gorge, avant de reprendre, d'une voix plus claire. « Je pense que je suis amoureux de vous. » Sa gorge se serra, parce que le simple fait de l'avouer, de mettre des mots sur ce qu'il ressentait, était étrangement atrocement douloureux. « Mais je ne vous pensais pas si cruel. Je ne vous pensais pas cruel, du tout, d'ailleurs. » Il eut du mal à retenir un petit rire, tant la situation lui semblait incongrue. « J'imagine que c'est vrai ce qu'on dit, alors ... L'amour rend bien aveugle. » Cette fois-ci, le rire désabusé s'échappa dans les airs, résonnant dans la pièce. Camille n'avait pas répondu à sa question, il le savait. Mais, de toute façon, le Prince l'avait déjà renvoyé. Et puis qu'il semblait énervé à l'idée qu'il ait pu attenter à sa vie, il ne le condamnerait probablement pas à mort pour son refus d'obtempérer. Il n’en savait rien, pour dire vrai. Il n’avait pas envie d’y penser. Il était fatigué et voulait simplement dormir. Pour tout dire, l’esclave ne savait pas s’il lui pardonnerait. Ou s’il en avait envie, plutôt. Parce qu’à chaque fois qu’il apprenait quelque chose sur le Prince, il réalisait qu’il se trompait amèrement sur qui il était réellement. Le fait était qu’il en venait à se demander s’il le connaissait véritablement. Etrange, non ? Il était, après tout, la personne qui passait le plus de temps en sa compagnie. Il le suivait presqu’à toute heure de la journée. L’on aurait donc pu croire qu’il le connaissait par cœur. Qu’il connaissait chaque qualité, comme chaque défaut. Lui l’avait cru, en tout cas. Mais force était d’avouer qu’il s’était bien trompé.


Revenir en haut Aller en bas
https://rpg-repertoire.forumactif.org
Golden`Lies
Admin
Golden`Lies


Messages : 2724
Date d'inscription : 21/11/2012

Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ Empty
MessageSujet: Re: Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞   Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ EmptyMar 2 Aoû - 11:01


Theodore & Camille

T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire


Il implorait, comme un enfant, avec toute la naïveté des gamins qui pensent que tout peut leur être pardonné d'un simple sourire et de quelques mots d'excuses. Oh, bien sûr, il s'en voulait et il regrettait amèrement de l'avoir poussé à de telles extrémités mais il aurait aimé que Camille passe l'éponge comme on nettoie un tableau noir. « Et vous comptez me faire souffrir de nouveau si ma décision n'est pas celle que vous espérez ? » Si le jeune prince a envie de lui jurer que non, jamais il ne pourrait lui faire le moindre mal volontairement, il finit par demeurer silencieux. Pour dire quoi ? Un autre mensonge ? Bien sûr qu'il serait prêt à le blesser encore, à le briser pour que personne d'autre ne l'ait. Theodore aimait avec passion et, comme toutes les choses qui brûlaient trop ardemment, cela s'accompagnait souvent de violence. Alors, il se contente de planter nerveusement ses dents dans sa lèvre inférieure, demeurant coi. « Je vous aurais choisi ... » Le jeune Prince hausse un sourcil interrogateur, un brin surpris par cet aveu qu'il n'aurait jamais cru entendre un jour. Vraiment ? Il ne lui préférait donc pas cette petite vermine des cuisines ? « Je vous demandais simplement un peu de temps. C'est tout. » Mollement, Theodore acquiesce de la tête ; oui, il aurait dû comprendre que le blond ait besoin de davantage de temps pour faire un choix si cornélien. Il n'avait pourtant vu que la trahison qu'il estimait avoir subie. Il l'avait détesté sur le coup, il l'avait vraiment haï et il aurait été prêt à le détruire, poussé par le démon vicieux de la jalousie. « Je pense que vous m'avez séduit. » A ces quelques mots, l'Archdeacon ouvre la bouche, comme pour répondre quelque chose mais aucun son ne franchit ses lèvres comme il détourne le regard, tel un enfant pris en faute. Oh, il avait sans nul doute raison ; il avait tout fait, consciemment ou pas, pour s'attacher l'amour et l'affection du jeune homme. Il avait tout fait pour provoquer ce qu'il aurait pu ordonner, parce qu'il voulait quelque chose de sincère et de vrai. « Je pense que je suis amoureux de vous. » Cette fois, il en tombe presque des nues, se demandant malgré lui si, même dans cet état, il lui faisait l'affront de se foutre de lui. Ces mots qu'il avait voulu entendre si souvent lui semblaient bien amers désormais. « Mais je ne vous pensais pas si cruel. Je ne vous pensais pas cruel, du tout, d'ailleurs. J'imagine que c'est vrai ce qu'on dit, alors ... L'amour rend bien aveugle. » Cela lui fait l'effet du coup de poignard en plein coeur et il sent une douleur fulgurante lui traverser la poitrine de part en part. "Camille..." À peine un murmure, tout juste un souffle, comme il n'ose même plus le regarder en face. S’était-il montré digne de lui seulement un jour ? Il en venait à douter sérieusement... Ses doigts graciles viennent attraper ceux du blond, les pressant doucement entre les siens. "Si je t'ai séduit alors c'est à moi que devraient incomber toutes les fautes..." Sans réfléchir, il se laisse glisser à genoux à côté du lit de lesclave, son front venant s'appuyer sur le matelas. Il était si fatigué de tout cela, de devoir jouer un rôle qui ne lui convenait pas. A nouveau, il ouvre la bouche pour parler mais le seul son qui franchit ses lèvres est un hoquet de sanglot étranglé, comme ses larmes silencieuses finissent par mourir au creux des draps du jeune homme. Il finit par se reprendre, au bout de bien trop longues minutes passées à sangloter comme un enfant, pour murmurer, à peine perceptible. "Je t'aime aussi, tu sais... Mais pas comme je devrais, pas comme un maître et son esclave..." Il avoue, presque honteux. "Reviens près de moi, Camille..." Implore-t-il, relevant la tête et séchant ses larmes d'un revers de main. "I can't do it without you." Ses lèvres viennent embrasser les phalanges qu'il tient toujours entre les siennes, avec une douceur et une tendresse qu'il ne voulait jamais plus vouer qu'à lui... "Sois à moi... Mais pas dans le sens où tout le monde l'entend..." Pas comme son esclave mais comme son égal, comme l'âme qui répondait à la sienne sur le même écho. Et quimportait les ennuis que cela pourrait lui causer, il verrait ça plus tard... Il avait besoin de lui, plus que jamais jusque là.


Revenir en haut Aller en bas
https://rpg-repertoire.forumactif.org
Golden`Lies
Admin
Golden`Lies


Messages : 2724
Date d'inscription : 21/11/2012

Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ Empty
MessageSujet: Re: Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞   Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ EmptyMar 2 Aoû - 15:29


Theodore & Camille

T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire


« Camille... » murmura le Prince, et l’esclave sentit sa gorge se nouer, tout à coup. « Si je t'ai séduit alors c'est à moi que devraient incomber toutes les fautes... » reprit-il alors, comme Camille se disait que, peut-être, n’aurait-il pas dû dire cela. Camille connaissait les règles par cœur. Durant des années, il se les était récitées, encore et encore, pour ne jamais les oublier. Il savait ce qu’un bon esclave était, il savait quelles étaient les règles, les décrets et les lois à respecter. Et, très clairement, entretenir une relation avec son Maître était interdit. C’était probablement l’un des pires crimes possibles. Mais, avec un Prince, qui plus est ? Ce n’était pas pour rien qu’il s’était mis à pleurer, la première fois que son Maître lui avait ordonné un acte charnel. Il avait été terrifié pour sa vie. Camille était à peu près certain que, même sous forme de tests, il n’était pas vraiment légal qu’un esclave obéisse à ce genre de … demandes. Mais, si en plus il ne s’agissait pas de test … Bref, Camille était dans la pure illégalité, simplement en lui avouant ses sentiments à son égard. Mais peut-être était-ce la faute aux médicaments qu’on lui avait donnés, ou alors à sa fatigue suite à la perte de sang mais … il avait juste voulu être honnête avec lui. Il en était amoureux, c’était un fait. « Je t'aime aussi, tu sais... Mais pas comme je devrais, pas comme un maître et son esclave... » Sa voix sembla lasse et fatiguée, elle aussi. Et si un sourire étira brièvement ses lèvres à l’entente de son murmure, celui-ci disparut presqu’aussitôt. Il pensait ce qu’il lui avait dit quelques instants plus tôt. Il ne le connaissait pas. Il avait l’impression de ne l’avoir jamais réellement connu, finalement. Etrange, non ? Après tout, de par son statut d’esclave, il était la personne qui passait le plus de temps avec lui. Il le suivait tout le temps, partout où il allait, ou presque. Alors il aurait dû le connaître par cœur, c’était d’ailleurs ce qu’il s’était toujours dit. Comment avait-il pu être une personne totalement différente de ce qu’il pensait ? « Reviens près de moi, Camille... » l’implora-t-il alors, ce qui lui fit froncer des sourcils. Bien entendu que s’il ne le renvoyait plus, il reviendrait auprès de lui. Simplement, peut-être pas de la même façon qu’avant. Il n’en savait rien. Il était tellement perdu, tout à coup. Ses sentiments se mélangeaient, il était incapable de penser convenablement. « I can't do it without you. » Son cœur manqua un battement, comme il sentit les lèvres du Prince venir embrasser ses phalanges, et un frisson lui parcourut l’échine. Do what?, pensa-t-il tout d’abord, gardant pourtant le silence. Qu’est-ce qu’il ne pouvait pas faire sans lui ? Il était pourtant tellement remplaçable, il le savait. « Sois à moi... Mais pas dans le sens où tout le monde l'entend... » lui demanda-t-il ensuite, et l’esclave pressa brièvement des paupières.

Camille resta silencieux un moment, au point que l’on aurait pu croire qu’il s’était assoupi. Mais non, il essayait simplement de faire le tri dans ses pensées, ce qui était particulièrement compliqué vu les conditions dans lesquelles il était. Entre son anémie et la dose assez importante de sédatifs, réfléchir n’était clairement pas chose aisée. Et le fait était qu’il se sentait toujours mal, que sa gorge et son estomac restaient noués, et que malgré sa respiration plutôt calme, son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Il était tout simplement perdu et il sentit bien rapidement des larmes perler au creux de ses yeux. « Pourriez-vous venir me prendre dans vos bras, s’il vous plaît ? » brisa-t-il enfin le silence sans vraiment le réaliser, dans un murmure, au point qu’il se demanda un instant si les mots s’étaient réellement échappés de sa bouche. « Je suis désolé. » s’excusa-t-il aussitôt en le réalisant, avant de reprendre. « Ma demande est inappropriée. » précisa-t-il en maîtrisant très mal les trémolos dans sa voix. Pourtant, quand il sentit le matelas bouger à ses côtés, puis qu’il sentit le corps du Prince venir derrière lui, une larme roula sur sa joue, et il expira longuement, se collant un peu plus à lui encore, appréciant son étreinte. « Je ne sais pas ce que vous souhaitez faire à propos de … ça. » murmura-t-il, ne sachant pas vraiment comment nommer ce qu’il se passait présentement. « Je ne sais pas ce que je souhaite faire non plus. » reprit-il sur le même ton, parfaitement honnête. Parce que s’il y avait une chose qu’il considérait comme importante, c’était bien l’honnêteté. Et c’était apparemment quelque chose qui manquait au Prince, et cela lui brisait un peu plus le cœur rien que d’y penser. « Je suis à vous … Je l’ai toujours été … Et je le serai toujours, tant que vous voudrez de moi. » Certes, peut-être parlait-il ici de ce lien de Maître et esclave, ou peut-être le disait-il dans un sens plus large, d’une manière plus globale. Il n’en savait rien, pour tout dire. Il savait qu’il lui appartenait, il l’avait toujours su, et c’était quelque chose qu’il avait toujours apprécié, pour être parfaitement honnête. « Mais … Pour le reste, je pense que … » Sa voix tremblait, comme il s’arrêtait, ne sachant même pas ce qu’il pensait réellement, tout à coup. Il n’avait jamais été doué avec les relations. Jamais été doué avec les sentiments non plus. « Il faudrait que j’apprenne à réellement vous connaître ? Enfin … J’imagine que, si vous souhaitez un lien plus que Maître et esclave, vous préférez donc que je sois amoureux de la personne que vous êtes véritablement, non ? » Encore une fois, il n’en savait rien. Et il n’était pas vraiment à l’aise, voire même pas du tout. Il le lova un peu plus dans ses bras, de peur que le Prince ne le repousse et il n’avait aucune idée de comment il réagirait s’il le faisait. « Et … Je vous demande juste d’être honnête avec moi … Toujours … Même quand vous pensez que je vous repousserais si vous le faites … Car si vous m’aviez simplement dit pour Perséphone, alors … Rien de tout ceci ne serait arrivé, je vous aurais choisi et … » De nouvelles larmes roulèrent sur ses joues, et il renifla un peu, avant de les essuyer d’un geste bref. Puis sa respiration se coupa, tout à coup, comme il laissait sa main venir chercher celle du Prince, pour la lui caresser tendrement. Il pourrait toujours blâmer les sédatifs pour son comportement inapproprié, si le Prince lui en tenait rigueur, non ? Il n’en savait rien. Il ne savait rien, tout simplement. « Bref. Si vous me le permettez, ceci est ma seule demande. Que vous soyez toujours honnête avec moi. »



Revenir en haut Aller en bas
https://rpg-repertoire.forumactif.org
Golden`Lies
Admin
Golden`Lies


Messages : 2724
Date d'inscription : 21/11/2012

Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ Empty
MessageSujet: Re: Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞   Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ EmptyMer 31 Aoû - 12:27


Theodore & Camille

T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire


Bien qu’hésitant, il laissa le Prince le retourner, docilement, pour lui faire face. « Si tu veux vraiment apprendre à me connaitre alors comporte toi comme si tu étais mon égal. Je n’ai jamais rien voulu de plus, Cam’… » Son égal ? Mais … Comment pourrait-il faire cela ? Ils n’étaient pas égaux. L’un était pur, l’autre ne l’était pas. L’un était Prince, l’autre était esclave. Camille ne voyait pas comment il lui serait possible d’agir comme s’il lui était égal. Pourtant, lorsque ses lèvres se posèrent sur les siennes furtivement, les effleurant avec tendresse, il eut envie d’y croire. Ce baiser, bien que bref, ne pouvait faire que battre son cœur un peu plus vite, créant une chaleur diffuse dans chaque partie de son être. Ce baiser parvenait presque à effacer toute la douleur qu’il avait pu lui infliger. « Plus de mon prince ou de vous. Je ne suis ni ton prince, ni ton maître, juste… juste Theo, okay ? » Ses lèvres s’ouvrirent, sans qu’un mot ne puisse s’en échapper. Il ne s’en sentait pas capable. Il avait envie d’y croire, de croire qu’il pourrait un jour être son égal mais … La seule chose que sa phrase lui inspirait était que, s’il le faisait réellement, alors il lui manquerait cruellement de respect. Et ce serait un comportement plus que malvenu de sa part. Mais … Ne l’avait-il pas, techniquement, renvoyé ? Alors … Peut-être n’était-il plus son Maître, après tout. Oh, il restait le Prince Theodore Archdeacon et se devait d’imposer le respect par ce fait. Mais, oui, il n’était plus réellement son Maître. Etait-il libre, d’ailleurs ? L’avait-il libéré de son rôle d’esclave ? Probablement, oui. Après tout, il ne lui demanderait pas de le traiter comme un égal et de ne plus lui être entièrement dévoué, si tel n’avait pas été le cas. « On n’aura qu’à donner le change devant les autres, c’est tout… Tu en dis quoi ? » Oui, les autres. Il n’y avait même pas pensé, en cet instant. Alors que les autres avaient hanté son esprit depuis que ce premier ordre s’était échappé des lèvres de son Maître. Sans répondre véritablement, du moins pas oralement, il acquiesça brièvement de la tête, avant de se mordiller un peu la lèvre inférieure. Il laisse les doigts de son Maître … Du Prince … Enfin … ses doigts caresser son visage, effleurer ses traits, fermant les yeux à cet agréable toucher, comme il lâchait un soupir d’aise. Oui, il était bien, ainsi. Il pourrait aisément s’y habituer. « Je t’aime, Camille… Et on pourra me dire que c’est interdit, que c’est contre-nature, ça ne changera rien à ce que j’éprouve pour toi… Je sais que… je sais que parfois je me montre injuste et cruel, même envers toi et… » Ses yeux commencèrent à s’embruer de larmes, sans pouvoir s’en empêcher. Parce que, oui, il le ramenait les pieds sur terre, lui rappelant ce qu’il s’était passé, la douleur qu’il lui avait occasionnée, et que ce baiser avait pu effacer. Il était cruel et injuste. C’était apparemment une facette de sa personnalité. Une facette qu’il n’aurait jamais imaginée. Une facette à laquelle il allait devoir s’habituer. Elle faisait partie de lui et, s’il devait l’aimer réellement, alors il l’aimerait entièrement, cette facette de lui incluse. « …je suis désolé, tu sais ? Je… » Il acquiesça de la tête, doucement. Oui, il le savait. Est-ce que cela changeait quelque chose, le fait qu’il soit désolé ? Il n’en savait rien. Peut-être, oui. Après tout, cela aurait été bien pire s’il ne l’avait pas été, non ? S’il n’avait pas regretté ce qu’il avait fait. Oui, la douleur aurait été mille fois pire, presqu’agonisante, à n’en pas douter. « Je veux juste que tu sois heureux et… c’est dur d’imaginer que tu puisses l’être loin de moi, je… Je ne pouvais pas supporter cette idée… » De nouveau, il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas pourquoi il ne le lui en avait tout simplement pas parlé avant, premièrement. Pourquoi avoir tut ses peines et ses doutes, plutôt que de se confier à lui, de lui dire ce qu’il ressentait et ce qu’il voulait. Comme l’esclave le lui avait dit, il aurait toujours tout accepté de lui. N’importe quel ordre, n’importe quelle requête, n’importe quelle demande. Pas seulement parce qu’il était son esclave, mais aussi parce qu’il avait toujours voulu le rendre heureux. Participer à son bonheur. « Laisse-moi te rendre heureux, Camille, s’il te plait… » Une larme s’échappa de ses yeux, roulant sur sa joue. Parce qu’il y avait cette deuxième chose qu’il ne comprenait pas, aussi. Le pourquoi. Pourquoi voulait-il le rendre heureux ? Pourquoi voulait-il être avec lui ? Pourquoi l’aimait-il ? Très certainement, Camille ne le méritait pas. Alors, sans vraiment répondre aux propres questions qu’il lui avait posées, ses lèvres s’ouvrirent, comme il lui demandait ce « Pourquoi ? » qui l’intriguait tant, d’une petite voix, hésitante et tremblante. « Pourquoi m’aimez-vous ? Je … » Il marqua une courte pause, luttant contre les larmes qui voulaient encore s’échapper, se demandant comment il pouvait encore en avoir après toutes celles qui avaient coulé. « Je peux comprendre comment je suis tombé amoureux de vous. Même si, finalement, je ne vous connaissais pas vraiment … » Il avait l’impression de s’emmêler les pinceaux, de dire des phrases pouvant être prises pour des reproches, alors même qu’il ne s’en agissait pas. « Mais … Pourquoi m’aimez-vous ? Je ne suis rien. Je ne suis qu’un Impur ; Je ne vaux rien. Je … » Il se stoppa, réalisant qu’il l’avait vouvoyé, sans même s’en rendre compte. Même alors qu’il lui avait demandé de le tutoyer. Il se mordilla doucement la lèvre inférieurement, nerveusement, hésitant, avant de se racler la gorge pour reprendre consistance. « Je ne comprends pas pourquoi vous m’aimez … » Nouvelle pause, comme il pressa brièvement des paupières, avant de reprendre. « Pourquoi tu … tu m’aimes. » se reprit-il, s’efforçant à le tutoyer, à s’adresser à lui comme un égal. Sa mâchoire se serra, comme il se sentait mal à l’aise, n’appréciant pas ces mots qui avait roulés sur sa langue. « Je ne comprends pas pourquoi tu veux me rendre heureux. » continua-t-il pourtant, parce qu’il savait que, même s’il ne s’agissait pas d’un ordre, c’était quelque chose que son … que le Prince … bref, qu’il voulait. Nouveau soupir, comme il se rapprocha encore un peu de lui, posant sa tête dans le creux de son épaule, l’étreignant un peu plus encore, humant cette odeur qu’il connaissait et aimait tant. « Je suis désolé. Je n’ai pas vraiment répondu à vos … à tes questions. Je … Je vais y réfléchir, vraiment. Je veux apprendre à vous … à te connaître. Apprendre à vous … à t’aimer réellement, pour ce que tu es. Avec tes qualités comme tes défauts. A t’aimer entièrement, comme je pensais que c’était le cas jusqu’à présent. Je veux te connaître. Je veux t’aimer. Mais je ne comprends pas pourquoi toi tu le veux aussi. » finit-il par balbutier, se reprenant à plusieurs reprises, presque comme un murmure à son oreille.



Revenir en haut Aller en bas
https://rpg-repertoire.forumactif.org
Golden`Lies
Admin
Golden`Lies


Messages : 2724
Date d'inscription : 21/11/2012

Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ Empty
MessageSujet: Re: Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞   Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ EmptyMer 2 Nov - 16:15


Theodore & Camille

T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire





« Ces choses-là ne s’expliquent pas, Cam’… J’ai beau chercher, je suis incapable de te fournir une raison… » murmura-t-il finalement, sans cesser de jouer avec une mèche de ses cheveux, la faisant rouler entre ses doigts. L’esclave grimaça un peu, sans pour autant répondre. Peut-être l’avait-il bien ensorcelé. Après tout, il devait bien y avoir une raison à ce que les impurs ne « souillent » pas les purs. L’on parlait bien d’ensorcèlement. Et le fait que son maître soit incapable de fournir une raison logique au fait qu’il ait des sentiments pour lui … Peut-être que la raison était là. Peut-être l’avait-il ensorcelé, sans le réaliser. « Je t’aime pour tout ce qui fait que tu es toi… Ta gentillesse, ta candeur, ton abnégation, ton… physique… » reprit-il pour autant, lui tirant quelques rougissement à lui aussi. Il se mordilla la lèvre inférieure, incapable de savoir que répondre à ça, sans pour autant pouvoir s’empêcher de penser à cet ensorcèlement. « Je n’ai toujours connu que toi, de presque aussi loin que je me souvienne… Mais ce jour-là, quand tu m’as tiré de devant cette voiture et que je me suis retrouvé contre toi… » Oh … Cela faisait un moment, que cela avait eu lieu, donc. Etait-ce que, par stress, sa magie s’était déployée ? Et, alors qu’il le tenait dans ses bras, il l’avait ensorcelé ? Ou sinon, peut-être que cela n’avait rien à voir avec de la magie. Peut-être que le Prince avait véritablement des sentiments pour lui. Il aimerait y croire, réellement. Mais il ne parvenait pas à le faire entièrement.

« …je ne sais pas, j’avais beau avoir frôlé la mort de peu, j’aurais voulu que cet instant ne s’arrête jamais… » Il resta cois, quand son maître vint déposer ses lèvres sur les siennes, tendrement. Sans répondre au baiser pour autant. Parce qu’il ne savait toujours pas réellement quoi penser. Si encore il n’y avait que les sentiments du Prince à son égard, dont il doutait. Mais non, il y avait également les siens, qui lui posaient question. Parce que le Prince n’était pas réellement la personne qu’il avait cru qu’il était. Il n’était pas la personne dont il était tombé amoureux, sans vraiment le réaliser. Il était également capable de se montrer cruel et de lui faire du mal, simplement pour vouloir lui faire du mal. Et Camille devait donc y réfléchir et apprendre à connaître – et à aimer, peut-être ? – cette facette de sa personnalité, celle qu’il lui avait cachée. « Tu avais toujours été à moi, sur un plan légal… Je me suis pris à rêver à plus… Je voulais que tu sois à moi sur tous les plans… Surtout, sur celui-là… » Et ne se lasserait-il pas, une fois fois qu’il l’aurait ? Et s’il ne s’agissait que d’un caprice ? Et s’il ne le voulait que parce qu’il ne pouvait pas l’avoir ? Vraiment, il voulait croire à tout ce qu’il disait. Mais il l’avait tant fait souffrir que … Il avait beaucoup de mal à lui faire confiance, à présent.

« Je ne savais pas comment générer ton amour alors j’ai généré ta crainte pour que tu aies peur… pour que tu ne t’éloignes pas… » avoua-t-il en détournant le regard. Mais, au moins, il se montrait honnête et, finalement, en cet instant, c’était tout ce que Camille désirait. Que son maître se montre honnête avec lui, lui dise ce qu’il pense. « Je suis désolé, Camille... J’ai bien des défauts… Ma stupidité étant certainement le plus évident… » Il répondit à son sourire, secouant lentement la tête à la négative. Il n’était pas stupide. Il était intelligent, et l’avait toujours été. Camille aimait cela, chez lui. C’était juste … il ne savait pas ce que c’était. Mais ce n’était pas ça. « Je n’ai plus envie d’être un maître pour toi, je ne veux plus te donner d’ordres… J’en suis incapable… » L’esclave déglutit et, pendant un moment, il fut prêt à le supplier de ne pas le renvoyer de nouveau. Avant de comprendre ce qu’il disait. Il ne voulait pas être son maître parce que, comme il le lui avait dit, ils voulaient qu’ils soient égaux. Sauf que Camille ne savait pas s’il en serait capable. Car il ne serait jamais son égal, justement. « Comment le pourrais-je quand tu as mon cœur entre tes mains… ? » demanda-t-il en entrelaçant leurs doigts.

« Vous n’êtes pas stupide. Enfin … Tu n’es pas stupide. » lui répondit-il en se mordant la lèvre inférieure, ayant toujours du mal à s’adresser à lui de manière familière. « Mais oui … C’était idiot. Et blessant aussi. » continua-t-il même si, pour autant, il n’y avait pas de trace de reproches dans sa voix. Probablement parce qu’il ne faisait qu’énoncer un fait. Et qu’il ne voulait pas le culpabiliser outre mesure. Il était dans un lit à l’infirmerie, cela montrait déjà suffisamment à quel point il était blessé. « Si tu avais été honnête avec moi dès le début je … » Il quoi ? Il n’en savait rien. Il n’y avait qu’à voir lorsqu’il lui avait demandé de « lui faire plaisir avec sa bouche », quelle avait été sa réaction. Il avait tellement paniqué, justement à l’idée de l’avoir séduit que … Il était incapable de savoir comment il aurait réagi, si le Prince s’était montré honnête avec lui. « Je sais pas. Faut juste me promettre qu’à partir de maintenant, tu seras honnête avec moi. Et que tu n’essayeras pas de me manipuler. Parce que tu n’as pas besoin de ça, vraiment. Tu penses peut-être que tout ce que j’ai fait c’était simplement parce que je te devais obéissance mais … » Il se stoppa un instant, lâchant un petit soupir plaintif, comme la fatigue suite aux récents événements le reprenait. « Je le pensais, quand je t’ai dit que ce que j’ai fait, la majorité, je le voulais pour te rendre heureux … Pas parce que je suis – j’étais – ton esclave. Mais parce que, moi, je le voulais. Tu vois ? »Il ne savait pas s’il était clair, tout simplement parce que ce n’était pas vraiment clair dans sa tête non plus.

« Mais je ne sais pas si j’arriverai à ne plus être ton esclave … » avoua-t-il finalement, baissant des yeux, resserrant un peu ses doigts entre les siens. « Je … Je me doute que beaucoup en rêvent mais … J’ai passé mon enfance et préadolescence à apprendre à … bien me comporter. A obéir aux ordres. Et … Je pense qu’il me faudra un moment, avant de parvenir à ne plus le faire. A réellement agir comme je le souhaite, sans penser aux répercussions possibles. » Il n’avait pas été vendu à la famille royale, pour le plus jeune prince, pour rien, après tout. Mais bien parce qu’il était particulièrement obéissant et docile. Et puis … Et si c’était dans sa nature, tout simplement, de vouloir faire plaisir aux autres ? Après tout, il n’était pas l’esclave de Perséphone et pourtant, il avait réellement envie de lui faire plaisir, au point de faire passer les désirs de la jeune femme avant les siens. Perséphone. Qu’est-ce qu’il allait faire, avec Perséphone ? Devait-il rompre ? Tout arrêter ? Maintenant que … Maintenant que quoi, au juste ? Etait-il avec le Prince Theodore ? « Voulez-vous que je rompe avec Persephone, Maître ? » lui demanda-t-il de but en blanc, sans réellement savoir ce que lui voulait. Comme si, malgré toute leur conversation, il avait besoin de lui pour décider à sa place. Parce que, malgré tout, il ne lui suffisait que d’un mot pour qu’il le fasse. « Pardon. Je veux dire. Est-ce que tu veux que je rompe avec Perséphone, Theo … dore. » se reprit-il en balançant un peu la tête en arrière, agacé contre lui-même, sans parvenir cependant à l’affubler d’un surnom. Peut-être avec le temps y parviendrait-il.


Revenir en haut Aller en bas
https://rpg-repertoire.forumactif.org
Contenu sponsorisé





Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ Empty
MessageSujet: Re: Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞   Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞ Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Camdore ❝ T'es rien, juste une poussière, dans un système solaire ❞
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Dalia & Alfie - soirée clandestine dans la salle sur demande

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
RPG Répertoire  :: Anciens Personnages :: Muggle Supremacy - Camille-
Sauter vers: