RPG Répertoire
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


...
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

 

  just want to get high, forget what you look like (elaury)

Aller en bas 
AuteurMessage
Golden`Lies
Admin
Golden`Lies


Messages : 2724
Date d'inscription : 21/11/2012

 just want to get high, forget what you look like (elaury) Empty
MessageSujet: just want to get high, forget what you look like (elaury)    just want to get high, forget what you look like (elaury) EmptyDim 4 Sep - 15:26



ELIOTT & AMAURY
❝ just want to get high, forget what you look like ❞

Deux semaines. Deux semaines que son faux-frère était revenu dans sa vie, avant de tout piétiner et d’en repartir aussitôt. Deux semaines qu’il lui avait fait la fausse joie de lui donner un peu d’espoir sur le reste de sa vie, avant de tout ruiner. S’il y a seize jours, Amaury allait mal et buvait plus que de raison, l’on pouvait dire qu’aujourd’hui il était presque au fond du trou. Il avait du mal à remettre les pieds à l’étrier, à s’en sortir. A tout simplement avoir une raison de vivre, de se battre encore. Il avait tout simplement envie de tout abandonner, et de rejoindre Laetitia là où elle se trouvait : dans le caveau familial. La seule chose qui le maintenait un tant soit peu en vie, c’était de penser que s’il mourait, alors Laetitia aurait donné sa vie pour rien. Elle était morte en voulant le sauver, et mourir maintenant serait alors tout gâcher. Bon sang ce qu’il rêverait de pouvoir remonter dans le temps et d’inverser leurs rôles. Alors lui serait en paix, et elle continuerait de vivre. Elle continuerait d’embellir la vie des autres, de leur apporter de sa lumière, de sa joie de vivre. Mais elle était morte. Et il ne pouvait remonter le temps. Alors il était simplement au fond du gouffre, incapable de s’en relever.

Ce soir, il avait décidé de sortir, encore. D’aller boire, encore. De coucher aussi, encore. Simplement pour oublier, pour se sentir vivant. Pour sortir de cet état apathique, et ressentir quelque chose qui lui prouverait que son cœur continuait de battre. Il en avait besoin. Il était pathétique. Il faisait peine à voir. Il le savait. Il s’en foutait. Il faisait à peine attention à son apparence, sachant que, de toute façon, son physique avantageux lui permettait de séduire rapidement, d’un seul regard accompagné d’un sourire. Amaury ne donnait pas dans les hommes, ou alors rarement. Il n’était pas particulièrement intéressé par le sexe masculin, principalement parce qu’il avait tendance à se sentir mal le lendemain matin, une fois qu’il décuvait. Il lui fallait d’ailleurs une forte dose d’alcool pour mettre à mal ses principes et mœurs, son éducation. Sauf ce soir, apparemment. Ce soir, un homme, un humain, l’avait rejoint au bar. Il s’était assis à côté de lui, et avait commencé la discussion. Il avait l’air gentil. Il avait l’air paisible. Il riait beaucoup et son rire était étrangement communicatif. Ce soir, cet homme parvenait étrangement à lui changer les esprits. A lui faire oublier sa souffrance, son mal être. Oh, il avait bu. Ils avaient bu ensemble, d’ailleurs. Quelques verres, pas plus. Suffisamment pour le rendre un peu plus gai, mais pas assez pour qu’il le désire réellement. Non, il lui faudrait bien plus que ça.

Mais, pour le moment, c’était suffisant pour passer un moment plutôt agréable. L’homme lui avait proposé d’aller ailleurs pour boire un verre. S’il avait haussé un sourcil en pensait qu’il lui proposait d’aller boire un verre chez lui, il s’était apparemment trompé, puisque l’humain lui proposa d’aller dans un autre bar. Apparemment avec une meilleure ambiance, dont il connaissait le barman. Okay, pourquoi pas. Il s’en fichait un peu, pour tout dire. Il avait juste envie d’oublier, de penser à autre chose, et l’humain semblait parvenir à le faire. Alors autant en profiter, qui savait combien de temps cela durerait ? Il se trouvait donc là, parlant de tout et de rien avec lui, lâchant même quelques rires sans vraiment le réaliser. Comme s’il avait un nouveau souffle et parvenait à rire de nouveau. Oh, son rire restait un peu mélancolique, triste même. Ses yeux ne brillaient pas, ne pétillaient pas comme ils avaient pu le faire un jour qui lui semblait si lointain. Mais, au moins, il ne pleurait pas. Et ne ressentait plus cette envie de mourir. Alors, même si cela ne durerait peut-être qu’un instant, que le temps d’une soirée … C’était toujours mieux que rien.

Et puis il le reconnut immédiatement, à peine eut-il mis un pied à l’intérieur. Celui auquel il ne voulait pas penser, celui qu’il voulait effacer de sa mémoire, comme s’il n’avait jamais existé. Pourtant, ses yeux furent aussitôt attirés par lui, par ces cheveux blonds platines, dans lesquels ils avaient eu l’habitude de perdre ses doigts. Un fin sourire orna ses lèvres à ce souvenir, puis il secoua la tête à la négative. Il ne devait pas penser à ça. Il ne devait pas se laisser amadouer. Il lui avait donné un choix clair et précis : soit il le voulait comme frère, soit il sortait de sa vie. Et il était parti, claquant la porte, reniant ainsi dix-sept ans de vie commune. Comme si tout ce qu’ils avaient pu vivre n’avait aucune espèce d’importance. Comme si ces années à le consoler lorsqu’il faisait un cauchemar, à l’inviter dans son lit lorsqu’il mouillait le sien, à le bercer lorsqu’il était terrifié … Comme si ces années n’avaient jamais existé. C’était ce qu’il voulait. Ce qu’il souhaitait. Son ancien frère avait fait son choix. Alors il n’allait pas revenir dessus, et encore moins l’obliger à revenir dans sa vie. Sa mâchoire se serra, alors qu’il le voyait embrasser un autre homme. Tout ça pour ça. Sérieusement ? Sérieusement ?! Il était sérieux, là ?! Une rage sourde pris possession de lui, et il grogna presque à cette vision qui s’imposait devant ses yeux. L’humain le regarda avec incompréhension, lui demandant si tout allait bien. « Ouais, désolé. J’ai vu quelqu’un que j’aurais préféré ne jamais revoir de ma vie. » expliqua-t-il avec un certain détachement dont il ne se serait pas cru capable.

Et puis il les vit, eux aussi. Ceux qui riaient autour de lui. Ceux qui étaient probablement comme lui. Il ne lui fallut qu’un instant pour confirmer ses doutes, qu’un regard un peu plus poussé et concentré sur le petit groupe. Des obscurs.  Sa mâchoire déjà bien douloureuse se serra encore un peu, et ses poings en firent de même. En cet instant, c’était comme si plusieurs parties se battaient en lui. La première, la raisonnable, la sensée, la logique, était de battre en retraite. De partir de ce club et d’aller ailleurs – ou de simplement rentrer chez lui. La deuxième, beaucoup plus énervée et en colère, accentuée probablement par la faute dose d’alcool qu’il avait dans le sang, était de rentrer dans le tas et de se battre avec eux. Il mourrait en l’espace de cinq minutes, tout au plus, face au nombre qu’ils étaient. Mais cette idée ne lui déplaisait absolument pas. Et enfin, la dernière. La dernière, bien plus vicieuse, bien plus mesquine aussi. Celle de rester, et de le forcer à le regarder. De le faire souffrir. De le faire souffrir autant qu’il le faisait souffrir, en cet instant, en quittant sa vie tout ça pour des foutaises. Tout ça pour finir dans les bras d’un autre à la seconde où il le rembarrait. Oh oui, qu’est-ce qu’il devait l’aimer ! Qu’est-ce que ça devait en valoir la peine, de le rejeter, de quitter sa vie, de renier toutes ces années de fraternité !! Oui, la dernière partie de lui était bien plus mesquine et vicieuse, bien plus malsaine, aussi, il le savait. Amaury n’était même pas attiré par les hommes, ou si peu. Il savait que l’humain le draguait depuis tout à l’heure, mais il n’avait pas encore ingéré assez d’alcool pour tomber si bas que ça. Mais, en cet instant, qu’importe son alcoolémie, il trouva l’homme particulièrement attirant et séduisant, tout à coup. Et il comptait bien profiter du reste de sa soirée en sa compagnie, bien plus tôt qu’il ne l’aurait cru.

La dernière partie de lui gagnait donc le combat. Il fallait qu’il reste, il fallait qu’il le voit. Qu’il le voit avec l’humain, qu’il le voit avec un autre. Qu’il le voit avec un autre homme. Pour qu’il comprenne que, non, il n’était intéressé ni par son frère, ni par un démon, un obscur, un être tel que lui. Peut-être était-ce l’alcool qui le faisait penser ainsi, qui l’obligeait à rester. Peut-être le regretterait-il le lendemain matin, lorsqu’il aurait décuvé. Mais en cet instant, il s’en fichait. Cette rage était toujours présente en lui, envahissant la moindre parcelle de sa peau, de son corps, de ses organes. Il voulait le faire souffrir. Il voulait le mettre plus bas que terre. Ou du moins tenter. Parce que, peut-être n’en avait-il rien à faire. Peut-être n’était-ce qu’un jeu, pour lui. Lui faire croire qu’il revenait dans sa vie, qu’il lui ramenait cette lumière qu’il avait perdu à l’instant où Laetitia avait rendu son dernier souffle. Oui, peut-être n’était-ce qu’un jeu, pour lui. Lui donner de l’espoir, avant de le lui retirer aussitôt, le blessant encore plus qu’il ne l’était déjà. Ou alors, peut-être avait-ce été un jeu plus vicieux encore. Il avait en effet voulu se mettre avec lui, coucher avec lui et toutes ces atrocités qui n’étonnaient finalement même pas de la part d’un obscur. Tout ça pour ensuite le quitter lorsqu’il aurait été dépendant de lui, de cette façon-là aussi.

Il se racla la gorge, força un sourire à l’égard de l’humain, avant de lui demander d’aller leur chercher une table pendant qu’il irait chercher un verre. Une fois que celui-ci le laissa pour faire ce qu’il lui avait demandé, il se remit à fixer le groupe, amèrement. L’idée d’aller se battre avec eux reflotta dans son esprit, mais il la chassa aussitôt. Son ancien frère n’en valait pas la peine. Il ne valait pas la peine qu’il perde la vie aussi bêtement. Alors il finit par aller dans leur direction, en prétendant ne pas les voir. Peut-être était-ce un peu trop risqué, mais il voulait qu’il le remarque, qu’il pose ses yeux sur lui et ne détourne ensuite plus le regard. « Oups, désolé. » lâcha-t-il froidement après l’avoir bousculé, l’obligeant à décoller ses lèvres de celles de cet être aussi répugnant que lui, avant de rejoindre le bar. Il commanda deux whisky, avant de rejoindre l’humain un peu plus loin. Qui, comme s’il s’agissait d’une volonté divine, se trouvait à l’une des tables juste en face de celui qu’il eut appelé frère un jour. Puis, ses yeux croisèrent ceux de son ancien frère brièvement, un sourire en coin étira ses lèvres, et il finit par s’en détourner, venant chuchoter à l’oreille de l’humain, peut-être un peu trop proche de lui, surtout à ce taux-là d’alcoolémie.



[i]1137 mots.
Revenir en haut Aller en bas
https://rpg-repertoire.forumactif.org
Golden`Lies
Admin
Golden`Lies


Messages : 2724
Date d'inscription : 21/11/2012

 just want to get high, forget what you look like (elaury) Empty
MessageSujet: Re: just want to get high, forget what you look like (elaury)    just want to get high, forget what you look like (elaury) EmptyJeu 15 Sep - 21:21



ELIOTT & AMAURY
❝ just want to get high, forget what you look like ❞

Amaury ne saurait dire pour cette rage était si présente en lui, comme il le voyait dans ce bar, embrassant à perdre haleine un autre homme. Probablement parce qu’il considérait cela comme une trahison. Il l’avait abandonné. Il était parti. Il l’avait quitté, parce que c’était apparemment trop difficile d’être avec lui, sans pouvoir l’embrasser et faire ces autres choses répugnantes qui n’auraient jamais dû avoir lieu entre deux frères. Après lui avoir donné une lueur d’espoir. Après lui avoir fait croire que la mort de Laetitia n’était pas la fin de sa vie, qu’il pouvait continuer à se sentir vivant et aller mieux. Après lui avoir donné cette lueur d’espoir, il avait tout arraché, tout déchiré, tout anéanti. Et il l’avait laissé à ses pleurs et son mal être. Ce soir-là, comme le blond quittait son appartement, Amaury s’était laissé tomber contre le mur du salon. Il avait ramené ses genoux contre son torse, les tenant fermement entre ses bras croisés. Et puis les larmes avaient commencé à s’écouler, rendant sa vision floue, bien qu’il n’y avait rien à regarder chez lui. Les gouttes d’eau salée avaient ainsi continué leur lent parcours sur ses joues, et il avait pleuré sans s’arrêter, jusqu’à ce qu’il ne s’endorme d’épuisement, plusieurs heures après. Tout ça pour que le blond vive parfaitement bien leur séparation. Et dire qu’il avait cru, durant l’espace d’un instant que, peut-être, l’obscur disait la vérité. Que, peut-être, il s’était montré trop dur avec lui. Qu’il n’aurait pas dû l’envoyer balader de cette façon. Qu’il aurait dû en parler encore plus calmement avec lui, avec des mots moins blessants. Ou avoir cette conversation en étant sobre, aussi, ses sentiments plus clairs – bien qu’il ne sache plus trop à quoi pouvait bien ressembler son comportement sobre.

Oui, il s’était demandé s’il avait fait le bon choix. S’ils n’auraient pas pu en parler, essayer de trouver une autre solution qui ne constituait pas un ultimatum. Mais, maintenant qu’il le voyait, maintenant qu’il réalisait à quel point il n’était qu’un hypocrite qui n’en avait, finalement, rien à foutre de lui, sa rage revenait en trombes. Il s’était moqué de lui. Il l’avait manipulé. Tout ça pour quoi, exactement ? Parce qu’ils étaient de camps opposés ? Parce qu’il avait décidé de boire cette foutue coupe pour gagner force et agilité ? Il avait tout quitté, il avait tout renié. Peut-être était-ce bien la différence entre les Nemphilims et les obscurs. Les derniers n’avaient aucune morale. Tout ce qui comptait pour eux, c’était d’asservir les autres, de les manipuler, de les humilier. Et c’était probablement ce qu’avait souhaité faire son ancien frère avec lui. Lui faire du mal. Le détruire un peu plus qu’il ne l’était déjà. Il sentit des larmes – De rage ? De tristesse ? De désespoir ? Il ne saurait le dire – lui monter aux yeux, mais il les chassa bien rapidement, comme il rejoignait l’humain sur le canapé. Il avait attiré l’attention du blond, c’était tout ce qui comptait. Leurs regards s’étaient croisés, Amaury avait refusé de battre en retraire, de détourner ses yeux des siens, attendant qu’il le fasse en premier. Et il avait commencé à parler à l’humain à ses côtés, murmurant quelques phrases séductrices à l’oreille.

L’humain dût remarquer son changement de comportement, probablement, puisqu’alors que le blond détournait enfin le regard – signant là la première victoire du brun – il fronça des sourcils en le regardant, lui redemandant si tout allait bien. Il acquiesça de la tête, reportant son attention sur lui un moment, cherchant à comprendre pourquoi il lui posait cette question. Il porta son verre à ses lèvres, appréciant le liquide ambré qui vint lui brûler gentiment la gorge, puis il fronça des sourcils à son tour. Il avait changé son comportement du tout au tout, depuis l’instant où ils avaient pénétré dans ce bar. Parce qu’Amaury n’était pas assez bourré pour se laisser charmer par un homme – encore moins, donc, pour tenter de se laisser aller à ce jeu de séduction. Et la vérité le frappa, tout à coup. Il se servait de lui. Il se servait de lui pour tenter de faire du mal à l’obscur qu’il refusait de nommer. Alors il s’excusa. Disant qu’il n’était pas très à l’aise, encore moins depuis qu’il avait croisé une ancienne connaissance. Et qu’il avait simplement besoin de quelques verres en plus. Puis il embrassa sa joue, s’excusant de nouveau pour son comportement, avant de soupirer. Son regard se reposa sur le blond, sans vraiment le réaliser, comme il écoutait maintenant distraitement l’humain lui parler. Il se leva d’un bond en voyant son verre se casser, son premier instinct voulant accourir pour voir s’il allait bien, s’il ne s’était pas fait mal. Et il eut les larmes aux yeux à ce constat, avant de se rasseoir tout aussi vite.

Parce que son rôle n’était plus de le protéger. Son rôle n’était plus de le consoler. Quelques années plus tôt, avant son départ de la maison, il aurait accouru vers lui. Il aurait pris sa main, l’aurait regardée dans les moindres détails, puis lui aurait demandé comment il allait, si la douleur n’était pas trop importante. Il l’aurait ensuite amené dans la salle de bain, aurait sorti désinfectant, compresses et bandage, avant de se mettre à le soigner. Il aurait appliqué la compresse avec délicatesse, caressant distraitement le dos de sa main pour lui changer les esprits, pour qu’il se concentre sur autre chose que les picotements que cela lui produirait. Il lui aurait ensuite bandé la main, toujours avec cette même douceur, cette même inquiétude pouvant se lire dans la prunelle de ses yeux, comme il l’aurait regardé et lui aurait lancé un sourire tout aussi doux. Une fois le bandage mis en place, il aurait apporté la main blessée à ses lèvres et y aurait déposé un baiser, à travers le bandage. Il lui aurait ensuite dit qu’il s’agissait d’un bisou magique – oui, qu’importe qu’il ait alors quinze ans, il n’aurait jamais été trop grand pour un bisou magique – et que la douleur s’envolait. Puis il l’aurait pris dans ses bras, longuement, avant de le gronder un peu en lui disant de faire plus attention la prochaine fois.

Mais il ne le ferait pas. Bien entendu, qu’il ne le ferait plus jamais. C’était fini. Tout était fini. Il se demandait comment il pouvait ressentir ces larmes manquer de s’échapper, se demandait comment son cœur pouvait continuer de fonctionner, continuer à battre, à lui faire ressentir tous ces sentiments bien trop douloureux sans simplement se briser complètement. Il avait l’impression qu’il n’irait jamais mieux, que sa vie resterait ça à tout jamais. Qu’il ne serait plus qu’un Nemphilim luttant pour survivre, jusqu’à ce que la mort ne le prenne enfin sous son aile, et que toute cette souffrance disparaisse à jamais. Parfois, souvent même ces derniers temps, il se demandait simplement pourquoi il continuait à se battre. Pourquoi ça en valait la peine. Pourquoi ne pas tout simplement arrêter, et se mourir. Il ne savait pas s’il y avait une vie après la mort, il ne s’était jamais réellement posé la question. Mais tout, tout, ce qu’il pouvait y avoir serait probablement bien plus paisible et agréable que ce qu’il ressentait en cet instant. Il finit par détourner le regard de la scène, comme le blond la quitta, rejoignant probablement les toilettes pour se soigner lui-même.

Alors il reporta son attention sur l’humain, veillant à un peu mieux l’écouter, cette fois-ci. Juste avant de venir dans ce bar, ils passaient un très bon moment, après tout. Il était parvenu à le faire rire à plusieurs reprises, d’un rire presque vrai, presque franc, presque complet, à l’exception de cette étincelle qui ne rejoignait pas ses prunelles. Il avait eu l’espoir de passer enfin une soirée agréable, où il n’aurait pas à picoler comme un trou pour tout oublier. Parce que l’humain était parvenu à lui changer véritablement les idées. Parce qu’il s’était senti bien, ou mieux qu’il ne s’était senti ces dernières semaines, depuis la mort de sa sœur, puis depuis que son ancien frère était revenu dans sa vie – avant d’en repartir, dégradant tout sur son passage. Il essaya véritablement de faire un effort, comme il reportait son verre en bouche, tâchant de se détendre, de véritablement se mettre dans l’ambiance, espérant que celle-ci ne s’était pas envolée. Mais tout ce à quoi il parvenait à penser, en cet instant, était que le blond était probablement aux toilettes, en train de soigner sa paume blessée. Qu’il y était, seul. Et son cœur se mit à tambouriner contre sa poitrine, violemment, résonnant jusque dans ses tempes. Aucun de ses amis n’était parti avec lui pour l’aider, pour voir s’il allait bien. Parce que c’était probablement quelque chose qui ne se faisait pas, entre obscurs. Parce qu’après, que pouvaient-ils bien en avoir à faire, de l’altruisme, hein ?

Il serra la mâchoire à cette pensée, luttant pour calmer les battements inégaux de son palpitant, avant de se passer une main nerveuse dans les cheveux. Son regard se reporta sur la scène, comme il essayait de voir s’il était revenu. Il fronça des sourcils en ne l’y voyant pas. Il aurait dû être revenu. Le quart d’heure s’était écoulé, depuis qu’il était parti. Et si quelque chose lui était arrivé ? Et si le verre n’avait pas atteint que sa main, mais une autre part de son anatomie ? Son estomac ? Sa rate ? Son cœur ? Putain ! Il fallait qu’il se calme. Eliott – Non ! ne pas penser à son prénom ! Le traitre, voilà, bon nominatif – était grand, à présent. Il n’avait pas besoin que quelqu’un le soigne. Il était suffisamment grand pour le faire tout seul. Il n’avait clairement pas besoin de lui, clairement pas besoin de sa présence. Sinon, il ne l’aurait pas rejeté. Il ne serait pas parti. Il ne l’aurait pas abandonné. Pourtant, tout à coup, il n’avait plus que cette pensée en tête. Le fait que quelque chose aurait pu se produire, et que c’était pour cela qu’il n’était toujours pas revenu. Il s’excusa auprès de l’humain, remarquant qu’il n’avait pas écouté un seul de ses mots.

Puis il se leva, lui disant qu’il avait besoin d’aller aux toilettes, et qu’il revenait rapidement. Il força un sourire à son égard, avant d’en prendre la direction. Voilà, juste aller aux toilettes. Il était un homme, il avait bien bu, il avait des besoins physiologiques, après tout. Aller aux toilettes pour se soulager n’était pas quelque chose d’extraordinaire. Si, par le plus grands des hasards, il tombait sur un blond se vidant complètement de son sang, ce serait alors simplement son rôle de citoyen de prévenir quelqu’un, ou d’appeler une ambulance. Voilà. Enfin, son rôle de citoyen. Certes. Pas vraiment son rôle de Nemphilim, cependant. Il fronça des sourcils, tout à coup, hésitant. Bref, il aviserait. De toute façon, il n’y allait pas pour ça. Il n’y allait absolument pas pour se rassurer sur son état ou voir comment il allait. Non non. Il y allait parce qu’il était un homme, et qu’il avait une envie pressante liée à toutes les bières qu’il avait pu boire en première partie de soirée. Voilà, le reste ne serait que pure coïncidence, et ce n’était pas la raison pour laquelle il y allait.

Pourtant, pendant qu’il tentait de s’en convaincre – doutant de réellement y parvenir – son cœur continuait de cogner fortement contre sa poitrine et il sentit ses mains devenir moites, l’angoisse le prenant. Et si Eliott s’était réellement blessé ? Et s’il était en train de se vider de son sang dans les toilettes ? Il sentit les larmes remonter vivement, comme il réalisait qu’il tremblait, que chacun de ses membres ou presque tressautait. Arrivé enfin devant la porte des toilettes, il s’arrêta un moment. Il essuya ses mains sur son pantalon, avant d’inspirer longuement. Puis il ouvrit la porte. Et il le vit. Il était près du lavabo et il allait parfaitement bien. Sa mâchoire se serra, comme il se sentait profondément ridicule et pathétique. Il détourna alors le regard et fit comme s’il ne l’avait pas vu, comme s’il ne l’avait pas reconnu. Il prit alors la direction des urinoirs, l’ignorant toujours, ne lui adressant plus un seul regard, et fit sa petite affaire, tranquillement. Si son cœur continuait à pulser si violemment, c’était pour une toute autre raison à présent, et il parvint bien mieux à faire comme s’il ne le réalisait pas, comme si ce n’était pas important.

Il remonta sa braguette dans un raclement de gorge et le contourna pour atteindre le lavabo à côté du sien. Il fit couler l’eau et se lava les mains, la mâchoire toujours parfaitement close. Ses yeux se relevèrent, presque malgré lui, avant de croiser les siens dans le reflet du miroir. Son cœur manqua un battement, avant de repartir tout aussi rapidement, à toute allure. Il se racla la gorge de nouveau, avant de détourner le regard, d’attraper des feuilles et de s’essuyer les mains. Puis il jeta la boule qu’il en avait faite dans la poubelle, et partit comme si rien ne s’était passé. Il y était allé pour une affaire totalement biologique, pour un besoin animal, et c’était tout. C’était fini, il retournait donc vers son compagnon de soirée. Qui, heureusement, l’attendait toujours sur le canapé. Un sourire orna ses lèvres, comme il le trouvait bien patient avec lui – Amaury n’aurait même pas tenu dix minutes face à quelqu’un ayant son comportement, il fallait bien l’avouer. Mais la patience était probablement une qualité parmi les tant d’autres qu’il semblait avoir. Et il comptait bien passer une bonne soirée, à présent. Son ancien frère allait bien, il n’était pas en train d’agoniser quelque part. Il s’était simplement blessé la main, rien qui ne guérirait pas rapidement – encore plus depuis qu’il avait dû boire la coupe, pensa-t-il amèrement. Aucune raison, donc, de penser à lui. Ignorant son cœur qui battait toujours aussi vite au point de lui faire mal, de le torturer un peu plus qu’il ne l’était déjà, il ramena son verre en bouche, but quelques gorgées de son contenu, avant de rire à une phrase du jeune homme. De nouveau, son rire ne remontait pas jusqu’à ses iris, mais il riait et c’était déjà énormément lui demander, comme il n’avait pas ri depuis des semaines, à présent. Tout ce qu’il avait à faire pour profiter pleinement de sa soirée, c’était d’espérer ne plus croiser son ancien frère, ne plus vouloir lui offrir de son attention. Parce qu’il ne la méritait pas, tout simplement. Et son cœur se brisa, probablement définitivement, à cette seule pensée.



[i]1137 mots.
[/quote]
Revenir en haut Aller en bas
https://rpg-repertoire.forumactif.org
 
just want to get high, forget what you look like (elaury)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» elaury ❝ stay the night ❞
»  slowly coming back to life {elaury}

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
RPG Répertoire  :: Anciens Personnages :: Lux Tenebris - Amaury De Lornet-
Sauter vers: