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 jalfie - a penis is beautiful, a penis taste good, a penis is perfection

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Golden`Lies
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MessageSujet: jalfie - a penis is beautiful, a penis taste good, a penis is perfection   jalfie - a penis is beautiful, a penis taste good, a penis is perfection EmptyDim 10 Déc - 23:52



JAMIE & ALFIE
❝  a penis is beautiful, a penis taste good,
a penis is perfection ❞


Le Quidditch. Le seul moment où Alfie se sentait parfaitement lui. Cela avait toujours été le cas. La première fois que son balai s’était envolé, le jeune éphèbe avait eu l’impression que, là, dans les airs, il n’avait rien à cacher. Qu’il pouvait être lui, sans crainte ni reproche. Et lorsqu’il avait rejoint l’équipe des bleus et argent … certes, ses coéquipiers et coéquipières ne l’appréciaient pas particulièrement. Ils le trouvaient étrange, avec ses manières appuyées, son accent à couper au couteau qu’il aimait tant garder, sa voix qui montait fréquemment dans les aigus, quand bien même elle avait mué depuis longtemps. Mais Alfie avait des coéquipiers. Des personnes qui veillaient sur lui, à ce qu’aucun cognard ne le touche, à ce qu’il ait la voie libre, comme il essayait de faire rentrer le souafle dans l’un des anneaux. Alors oui, une fois les pieds au sol, les membres de son équipe ne pouvaient s’empêcher de se moquer de lui, comme tant d’autres. Mais Alfie y était habitué, depuis le temps. Jusqu’au jour où l’un d’eux fit une remarque que le brun n’apprécia pas du tout. Tapette, tafiole, folle – j’en passe et des meilleures – il pouvait faire avec. Mais lorsque, durant la fin de sa troisième année, le gardien serpentard lâcha un « Tu sais que sa mère s’est enfuie avec un moldu ? J’suis sûr qu’elle le regrette, quand elle voit la progéniture qu’il lui a donné. Une vraie erreur de la nature, celui-là. Quel gâchis. Et dire que si elle était restée avec un sang-pur, il ne serait jamais venu au monde. » après un match, il avait vu rouge. Alfie s’énervait rarement. Très rarement. Il était même plutôt connu pour garder son calme et son sourire même lorsqu’on l’insultait – surtout lorsqu’on l’insultait. Mais toucher à sa mère ? Ça, non, c’était tout bonnement inacceptable. « C’est quoi ton problème, exactement ? » siffla-t-il, fusillant le cinquième année du regard. Malgré leurs deux ans de différence d’âge, Alfie le dépassait presque d’une tête. C’était que sa croissance était presque finie, à lui. Le gardien déglutit en le voyant s’approcher. C’était bien un serpentard, ça. Insulter quand sa cible avait le dos tourné, mais incapable d’assumer ses propos ensuite. « Et toi, ta mère, tu veux qu’on en parle ? Non, car j’ai entendu dire que cela faisait plusieurs mois qu’elle refusait de t’adresser la parole ? Peut-être parce que son fils incapable de garder ses buts, au point d’encaisser ceux d’une tafiole ? Ou parce que son fils est un lâche, incapable de dire les choses en face ? » Oui, on n’avait pas dit pas les mamans. Alfie le savait. Mais c’était l’autre qui avait commencé, après tout. Donc sache que, moi, ma mère, elle m’aime. Elle m’aime plus que tout. Même si j’aime les pénis ! CAR OUI, PAR MERLIN, QU’EST-CE QUE JE PEUX AIMER LES PENIS ! UN PÉNIS C’EST BEAU, UN PÉNIS C’EST BON, UN PÉNIS C’EST PARFAIT. ET QUE ÇA TE POSE UN PROBLEME, J’EN AI STRICTEMENT RIEN A FOUTRE. » Cette mise au point, il l’avait criée. Et tout le monde l’avait entendue. Et il se sentait libéré. Enfin. Il lâcha un rire, franc, honnête. Il l’avait dit. Tous les joueurs et tous les élèves venus assister au match le regardaient. Et il s’en moquait. Car, oui, il n’en avait strictement rien à foutre, en effet, de ce qu’ils pouvaient bien penser de lui.

Aujourd’hui encore, le Quidditch lui permettait de s’évader. Quand il tenait le souafle entre ses mains, il ne pensait à rien d’autre qu’au jeu. Et au vent qui venait gifler sa peau. Il ne pensait pas à Luke. Il ne pensait pas à Rosier. Il ne pensait qu’au match qu’il jouait. D’un geste précis, il lança la balle de cuir à l’un de ses coéquipiers, avant de le suivre. Un sursaut, comme il vit un cognard le frôler. Il grimaça, comme une douleur lui piqua la peau. Un coup d’œil lui permit de réaliser que sa manche avait été touchée et qu’il saignait au niveau de l’avant-bras. Rien de grave, mais suffisamment pour l’agacer, surtout lorsqu’il comprit qui en était l’émetteur. Nott. Pourquoi s’acharnait-il sur lui, tout le temps ? Depuis la rentrée, dès que leurs équipes s’affrontaient, le serpentard n’avait cesse de s’en prendre à lui. Même lorsque, comme à l’instant, il n’avait plus la balle entre les mains. Cela n’empêcha pas le match amical de se poursuivre et ne l’empêcha pas non plus de marquer plusieurs buts. Mais une fois le match terminé et les équipes dans les vestiaires, le noir et bleu ne put s’empêcher de le fusiller du regard. Mais la discussion attendrait, il n’avait pas la tête à ça. Il avait véritablement besoin d’une douche. Il ne s’offusqua pas des joueurs se tournant dos à lui, comme il les rejoignait. C’était à croire que ces hétérosexuels avaient un égo particulièrement proéminent. Comme si l’un d’eux pouvait l’intéresser. Mais, apparemment, pour eux, il suffisait d’avoir des attributs masculins pour qu’il puisse jeter son dévolu sur eux. Mais, non, il n’en avait que faire. Et il fallait bien plus, c’était certain, pour qu’il ne dépose ne serait-ce que son regard sur l’un d’entre eux. Sa douche prit plus de temps que prévu et le Français ne réalisa pas que le vestiaire se vidait petit à petit. Non, il profitait juste de l’eau bien chaude qui coulait sur sa peau et détendait ses muscles un à un, avant de lâcher un soupir d’aise. Il pourrait passer littéralement des heures sous cette eau bien chaude. Mais il avait des parchemins à rendre et il ferait mieux de rentrer à son dortoir. Lorsqu’il ouvrit les yeux, il remarqua enfin que les vestiaires étaient pratiquement vides, à l’exception de deux personnes. Dont Nott. Qui le fixait. Non. Qui le fusillait du regard. Un soupir, comme il allait chercher ses vêtements, avant de se rhabiller. Une fois fait, il pensait vraiment qu’il serait enfin seul. Sauf que non. Nott était toujours là, à le fixer, amèrement. Et Alfie en avait vraiment assez. Il était fatigué, et son bras le lançait – en fait, non, pas jusque deux minutes auparavant … mais maintenant qu’il y pensait. « C’est quoi ton problème, exactement ? » Il aurait pu sourire au déjà-vu. Mais non. Il commençait véritablement à l’énerver. Le fait qu’il soit ami avec son Luke ajoutait probablement une couche à son agacement. « Tu as failli me briser le bras, tu le sais, ça ? Et des fois que tu ne le saches pas, on est en dernière année. On a moult devoirs à rendre. J’ai besoin de ce bras en parfait état. Ok. Donc sérieusement. Juste fiche-moi la paix. Je ne t’ai rien fait. Je ne te connais pas. Je n’ai pas envie de te connaître d’ailleurs. Je veux juste qu’on me fiche la paix et qu’on ne tente pas de me tuer durant un match amical. C’est trop demandé ? » siffla-t-il entre ses dents. Réalisant que son interlocuteur était à moitié nu, le Français lâcha un long soupir de lassitude. Il avait cru, probablement à tort, qu’une fois Rosier diplômé il y a deux ans, on le laisserait tranquille. Rosier l’avait pris pour tête de turc, s’en était pris à lui durant toute sa scolarité et il avait osé croire qu’enfin, après son départ, il pourrait vivre à peu près normalement. Mais bien entendu, ce n’était pas le cas. La haine de Rosier était telle qu’il en avait simplement oublié l’homophobie très existante des autres élèves. Il eut envie de lâcher un « si tu savais » plein de sous-entendus, mais la seule pensée de Luke lui tirait encore les larmes aux yeux, sans qu’il puisse se contrôler. Il se détestait, à être si pathétique. « Et ne t’inquiète pas, tu ne me fais aucun effet. Personne dans ces fichues équipes me fait de l’effet, ok. Donc je ne vais certainement pas passer mon temps à vous reluquer, tous, durant la douche. Je suis une personne normale, je prends ma douche normalement, ET JE VEUX JUSTE QU’ON ME FICHE LA PAIX ! » Okay, cette fois-ci, il avait crié. Et était monté dans les aigus, comme à son habitude. Mais il était juste las, il était juste fatigué. Et, vraiment, il avait juste envie qu’on lui fiche la paix.
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MessageSujet: Re: jalfie - a penis is beautiful, a penis taste good, a penis is perfection   jalfie - a penis is beautiful, a penis taste good, a penis is perfection EmptyMar 12 Déc - 0:50



JAMIE & ALFIE
❝  a penis is beautiful, a penis taste good,
a penis is perfection ❞


Son regard dédaigneux, méprisant, l’énerva encore un peu plus. Alfie n’était pas une personne violente. S’il pouvait éviter de se battre, cela l’arrangeait. Vraiment, lorsqu’il se battait, c’était seulement lors d’une extrême nécessité. Par exemple, s’il était désarmé et que son adversaire pointait sa baguette sur lui. Pas le choix, il devait alors le désarmer sans magie, avant de s’en aller. Ou sinon, lorsqu’un moldu l’agressait durant les vacances, aussi. Jusqu’aux vacances de Pâques, l’adolescent n’avait pas le droit d’utiliser la magie dans le monde moldu. Mais, depuis les vacances de Pâques, le Français n’avait pas été aperçu avec un autre homme dans les rues londoniennes. Et, étrangement, cette pensée l’agaça encore plus. Il avait été fidèle au serpentard, et incapable de coucher avec un autre depuis. Oh, pas physiquement, hein. Il ne doutait absolument pas de ses capacités dans ce domaine-là. Mais il n’avait juste pas eu la tête à cela. Et oui, le réaliser en rajouta une couche à son agacement.

Bref, Alfie n’était pas une personne violente. Physiquement, ou même en duel. Il excellait en défense, c’était sa spécialité. Même le sort qu’il était enfin parvenu à créer n’était finalement qu’un sort qui lui permettrait de prendre la fuite en cas de besoin. Pour autant, en cet instant, il ne rêvait que d’une chose et c’était de faire cogner son poing contre la joue du serpentard. Son côté rationnel savait pertinemment qu’il exagérait. Que ce n’était pas une égratignure qui le mettait dans cet état-là. Mais Alfie n’entendait pas cette petite voix qui l’incitait à regagner son calme. Ou alors, cette petite voix interne était bien trop loin pour qu’il ne parvienne à l’écouter. « Je peux savoir pourquoi tu t’énerves ? » Le calme du Sang-Pur parvient tout de même à le faire longuement inspirer, laissant l’air remplir ses poumons – et réalisant par la même occasion qu’il en avait peut-être un peu manqué. Pourquoi s’énervait-il ? Parce qu’il en avait assez d’être pris pour cible. C’était ce qu’il avait envie de lui répondre. Mais, toujours cette partie rationnelle en lui qui savait que Nott n’était qu’un déclencheur. Il était énervé parce qu’il était épuisé. Il était énervé parce qu’il était déprimé. Parce qu’il n’arrivait pas à enchainer les nuits de plus de trois heures, parce qu’il ne cessait de se réveiller en sursaut. Et qu’il était probablement, lentement mais sûrement, en train de tomber dans une douce folie. Était-ce les conséquences du doloris ? Il savait que ce sort pouvait rendre folle sa victime, il l’avait lu dans un livre sur les sortilèges impardonnables. Donc peut-être qu’il sombrait en effet dans la folie. Peut-être avait-il été trop longtemps sous l’effet de ce sortilège. Il n’en savait rien. Il savait juste que quelque chose ne tournait pas rond chez lui, depuis.

« Tu sais parfaitement quel est mon problème Delaunay, je n’ai pas besoin de te faire un dessin. » Sauf que, non, il n’en avait aucune idée. Il ne le connaissait pas. Aujourd’hui était d’ailleurs la première fois qu’ils s’adressaient la parole, d’aussi loin qu’il s’en souvienne. Sauf s’il savait pour Luke mais, sincèrement, Alfie en doutait. Luke avait été très clair, personne ne devait savoir. Il lui en avait même terriblement voulu lorsqu’il avait appris qu’Alfie s’était confié à Henri. Mais, comment le serdaigle aurait-il pu savoir que « ne le dis à personne » incluait également Henri, hein ? Le Français avait beaucoup de qualités, mais n’était pas devin, après tout. Donc, non, Nott n’était pas au courant. Donc il ne s’en prenait pas à lui pour avoir perverti son meilleur ami. Une pensée fugace le traversa tout à coup. Serait-il possible que Rosier en ait parlé à sa famille ? Et que ce soit une chose connue chez les Sang-Pur, à présent ? Non. Impossible. Dalia serait alors obligatoirement au courant et lui en aurait forcément parlé. En conclusion, Alfie n’avait donc aucune idée de quel était son problème. Et il n’avait absolument pas envie d’en faire les frais. Qu’importe que le serpentard ait une mauvaise journée, ce n’était son problème – oui, il inversait peut-être un peu les rôles, là … mais, malgré sa rationalité, Alfie n’était pas forcément la personne la plus objective qui soit, quand il s’y mettait. « Non. Vas-y, explique-moi. » lâcha-t-il plus calmement, même si sa mâchoire restait serrée. Il croisa ses bras contre sa poitrine dans un réflexe de protection, comme il penchait la tête sur le côté pour mieux le regarder. « Toi aussi, le seul fait que je respire le même air que toi te dégoûte ? Que j’ose, oh grand Merlin, utiliser les douches te fait suer ? Car, je le répète, ce n’est pas mon problème. Donc va te faire soigner ton homophobie. Vraiment. Tu vas en avoir besoin. » Peut-être que sa dernière tirade n’était pas nécessaire, même si elle avait été dite sur un ton bien plus posé que précédemment. Tout d’abord, le laisser s’expliquer aurait probablement été une bonne idée. Après tout, peut-être avait-il une raison valable de vouloir l’assassiner durant un match amical – mais non, aucune dramatisation de la situation, voyons. Alfie en doutait, cependant. Il l’avait probablement juste pris en grippe, comme tant d’autres. Il s’ennuyait, avait envie de se défouler et s’était dit que la tafiole du coin ferait une bonne cible pour se changer un peu les idées. Qu’importe. Il n’oserait pas le lui dire. Seul Rosier avait osé lui dire entre quatre yeux ce qu’il pensait de lui. Les autres se contentaient de messes basses sur son passage, croyant qu’il ne les entendrait pas, ni ne les verrait. La deuxième raison était ce « Tu vas en avoir besoin. » qui s’était échappé, sans qu’il ne le veuille. L’on pourrait croire que, maintenant que Luke et lui avaient rompu, Alfie n’en aurait plus grand chose à faire de ce qu’il lui arriverait – sornettes … qui pourrait sincèrement croire cela ? – mais ce n’était pas le cas. Donc, déjà, il n’avait pas envie que son meilleur ami puisse se douter de quelque chose – car, pourquoi aurait-il besoin de soigner son homophobie, sinon ? Mais, dans le même temps, cette phrase s’était échappée justement pour cette raison. Le Français ne savait pas vraiment si Luke était homosexuel. Ce qu’il savait, cependant, c’était qu’il était attiré par les hommes. Et que ce serait donc bien mieux s’il pouvait avoir quelqu’un sur qui compter si, un jour, il décidait d’en parler et de sortir du placard. Se doutant qu’il s’agirait alors de la personne qu’il avait en face de lui, Alfie n’avait pu s’empêcher d’espérer, au moins un peu, qu’il ne le jugerait pas trop vite, si cela devait arriver. « Donc, vas-y, explique-moi. » répéta-t-il finalement, priant intérieurement Merlin pour que le serpentard en oublie cette petite phrase qui voulait dire tellement, si tant est que l'on y faisait attention.
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MessageSujet: Re: jalfie - a penis is beautiful, a penis taste good, a penis is perfection   jalfie - a penis is beautiful, a penis taste good, a penis is perfection EmptyMer 13 Déc - 23:31



JAMIE & ALFIE
❝  a penis is beautiful, a penis taste good,
a penis is perfection ❞


« Pourquoi diable fais-tu une fixette sur ton orientation sexuelle Delaunay ? Tout ne se rapporte pas à ça à chaque fois, aurais-tu quelques problèmes de persécution ? » Le Serdaigle écarquilla des yeux avant de secouer brièvement la tête. Il ne savait pas si le sang-pur se moquait de lui ou était véritablement sérieux. Il hésitait entre la stupeur et le rire. Et ce fut le rire qui gagna le match. Un rire mélangeant la nervosité et l’amusement. Ce qu’il aimerait, le Français, qu’on ne fasse pas une fixette sur son orientation sexuelle, justement. Ce qu’il aimerait ne pas subir les regards des autres dès qu’il se rendait quelque part. Ce qu’il aurait aimé, que son meilleur ami ne lui crache pas à la figure – littéralement – lorsqu’à huit ans il l’avait embrassé, juste parce qu’il en rêvait depuis plusieurs semaines. Ce qu’il aurait aimé que les parents de ce dernier n’exigent pas des Delaunay qu’ils déménagent – bien entendu, jamais les Delaunay n’auraient accepté de le faire et, ce soir-là avait été la seule et unique fois où il avait vu son père s’énerver. Ce qu’il aurait aimé que le dit-meilleur ami n’en parle pas à tous leurs amis, et ne pas subir ensuite leurs coups et insultes. Ce qu’il aurait aimé ne pas subir la même chose dès son arrivée à Poudlard. Lui qui avait tellement cru que cette école serait différente de celles où il avait pu aller. Mais elle ne l’était pas. Sorciers et moldus étaient exactement les mêmes. L’homosexualité n’était plus pénalisée en Angleterre depuis dix ans. Elle l’était encore en France, malheureusement. Etant âgé de seulement dix-sept ans, il savait que s’il couchait avec un Français, celui-ci risquerait la prison. Mais cela ne changeait pas grand chose, tout du moins dans les mentalités. Qu’il soit en France ou en Angleterre, dans le monde moldu ou sorcier, Alfie savait qu’il n’avait pas intérêt à se montrer trop proche d’un autre homme. Rien que rire dans la rue un peu trop proche d’une autre personne du même sexe que le sien était un risque que bien peu prenaient. Et Alfie y veillait encore plus depuis deux ans, quand un de ses amis était mort de l’homophobie. Un homophobe s’était fait passer pour un homosexuel, dans un bar. Il l’avait séduit, et l’avait entrainé dehors. Puis il avait été rejoint par cinq autres et l’avait tabassé. Juste comme ça. Juste parce qu’il osait exister. Juste parce qu’il osait respirer, et que cela leur était insupportable. Le barman l’avait trouvé quelques heures plus tard, agonisant. Il l’avait amené à l’hôpital moldu mais, deux heures après, il avait rendu son dernier souffle. Donc, non, Alfie ne faisait pas une fixette sur son orientation sexuelle. Alfie voulait juste vivre comme il était. Alfie voulait pouvoir croiser ses doigts avec ceux de l’homme qu’il aimait, se balader dans la rue, lui voler un baiser, sans qu’aucun des deux n’ait à risquer sa vie. Il donnerait tout pour ne pas penser directement que c’était son orientation qui posait problème à son interlocuteur. Mais c’était pourtant toujours ce qu’on lui avait reproché. Jamais son égo peut-être un peu trop surdimensionné. Jamais le fait qu’il soit têtu comme une mule. Jamais le fait qu’il soit un enfant pourri gâté, à qui ses parents n’avaient jamais dit non de sa vie. Jamais le fait qu’il soit possessif et jaloux à en crever. Non. Toujours son homosexualité.

« Puisque les neurones ont visiblement grillé dans ta cervelle à cause du match et de la longue douche brûlante que tu t’es pris sur le corps, laisse-moi t’expliquer. Ça se tient en un seul mot, n’hésites donc pas à lire sur mes lèvres… » le ramena-t-il sur terre, dans ce vestiaire. Il se pencha un peu sur le côté avant de reprendre « Luke Rosier. » lâcha-t-il exagérant son articulation. Alfie pressa brièvement des paupières, pas certain de comprendre où il voulait en venir. Oui, Luke Rosier. Il le connaissait. Trop bien, même. Etait-ce un test ? Nott avait-il quelques doutes et souhaitait-il vérifier si quelque chose s’était passé entre eux ? Ou était-il au courant ? Non, là encore, Alfie ne parvenait réellement à croire. Pas après la crise qu’avait piqué Luke quand il avait appris que le Français avait tout raconté à Henri. Pourquoi lui en aurait-il voulu si lui-même en avait parlé à son meilleur ami ? Gardant le silence, Alfie préféra attendre la suite, croisant un peu plus ses bras contre sa poitrine. « C’est bon, tu remets les choses à leur place ou pas ? ». Toujours pas, non. Enfin si. Mais non, car cela ne pouvait pas être ce à quoi il pensait en l’instant. Pourtant, les doutes le prirent encore un peu plus, comme le serpentard reprenait. « S’il y a bien une chose dont j’ai horreur, Delaunay, c’est qu’on s’en prenne à mon meilleur ami. Tu ne l’as peut-être pas blessé physiquement, mais ce que tu as fait, c’est moche. Vraiment moche, et je me retiens de t’en coller une pour ça. Crois-moi. » Sa bouche s’ouvrit, puis il la referma aussitôt. Il ressemblait bien à un ami inquiet, qui lui en voudrait pour l’avoir blessé. Mais ce n’était pas logique et la possibilité que ce soit un test l’effleura une nouvelle fois.

« Oh et pour ta gouverne. » reprit-il en attrapant son pantalon et l’enfilant.  « Que tu sois gay j’en ai rien à foutre, si tu ne me paraissais pas aussi inintéressant j’aurais moi-même pu te reluquer. ». Le Serdaigle leva un sourcil, comme un sourire amusé étira ses lèvres. Non, vraiment ? « Fille, garçon. Même intérêt. » confirma-t-il sa pensée. Ok, il s’était donc trompé. Dont acte. Le problème de Nott n’était pas son homosexualité. Et était en rapport avec Luke. Wait … Etait-il ? Non, Luke lui en aurait parlé, s’il se passait quelque chose entre eux. Right ? Il douta, tout à coup. Etait-il au courant pour Luke et lui, et jaloux ? Etait-ce pour cela qu’il s’en prenait à lui ? L’éphèbe se mordilla la lèvre inférieure, tâchant de chasser son propre sentiment de jalousie qui commençait à le posséder. Non, il n’avait pas le droit d’être jaloux. Alfie avait rompu avec Luke, alors il pouvait bien faire ce qu’il voulait, non ? Oui mais non. S’il avait rompu avec lui, c’était pour sa sécurité. C’était pour qu’il ne subisse pas les sorts et la haine de son propre frère. A quoi bon s’il se mettait avec un autre homme ? « Il se passe quelque chose entre Luke et toi ? » demanda-t-il finalement, d’une petite voix. Une voix presque triste, finalement. Lui qui pensait qu’il serait déjà en train de piquer une crise, de crier, de pleurer. Mais non. Etrangement, de tous ces mélanges de sentiments, c’était la tristesse qui ressortait le plus, à cette idée. Un soupir, comme il chassa cette pensée, se rappelant que le serpentard lui avait donné la raison de sa hargne. C’était parce qu’il avait fait souffrir Luke. Il n’était là qu’en tant que meilleur ami, pas en tant que petit ami. Sinon, jamais il ne lui aurait dit qu’il l’avait blessé. « Oublie. » reprit-il en secouant brièvement la tête, comme pour définitivement rejeter cette pensée. « Je ne sais pas quoi te dire, écoute. J’ai fait ce qu’il y avait de mieux … » Vraiment ? Croyait-il à ce qu’il disait ? Avait-il vraiment fait ce qu’il y avait de mieux ? Parfois, il en doutait. Et puis venait la nuit, venaient les cauchemars. Et il se souvenait alors que, oui, c’était ce qu’il y avait de mieux. Alfie n’en valait pas la peine. Il ne valait définitivement pas la peine de risquer sa vie pour lui. « De toute façon, il va épouser ma cousine. Donc … C’est pas non plus comme s’il y aurait pu y avoir un happy ending à cette histoire. On n’est pas dans un Disney … » conclut-il d’un sourire triste, avant de rouler doucement des yeux. Le sang-pur avait probablement aucune idée de ce qu’était un Disney. Mais ce n’était pas grave. Le fait était que, lui aussi, devait bien se douter que leur histoire n’aurait pas pu bien se terminer. Non ?
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