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 evie - you know no better.

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Golden`Lies
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MessageSujet: evie - you know no better.   evie - you know no better. EmptySam 9 Déc - 19:59



EVAN & ALFIE
❝ you know no better ❞

J'ai besoin qu'on parle, s'il te plaît. Retrouve moi demain à six heures à la statue de Peter Pan dans Hyde Park, nous serons tranquille. S'il te plaît. Luke.

Alfie relisait la lettre pour une énième fois depuis qu’il l’avait reçue la veille. Quelque chose n’allait pas, mais il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Pourquoi voulait-il le voir, exactement ? Et puis, n’était-il pas avec sa famille, au manoir Rosier ? Allait-il vraiment prendre le risque de s’échapper quelques heures, quand bien même ses proches étaient chez lui ? Et … Et si Rosier passait également les vacances de Noël dans le manoir familial ? Et s’il le suivait, pour voir ce que son petit frère mijotait ? Ding … Ding … Ding … Ding … Ding … sonna l’horloge du salon. Dix-sept heures. Le rendez-vous était dans une heure. Devait-il y aller ? Ou lui envoyer une lettre pour s’excuser, prétexter que sa mère voulait qu’ils aillent tous ensemble faire le shopping de Noël, et rester dans sa chambre toute la soirée ? Il n’en savait rien et hésitait. Il y avait réellement quelque chose qui le chiffonnait, dans cette lettre. L’idée que Rosier puisse suivre Luke lui tordait l’estomac. Peut-être vaudrait-il mieux pas qu’il se rende au rendez-vous. Juste au cas où Rosier suivait son frère. Car s’il tombait sur eux deux, alors il saurait que c’était bien plus – ou que cela avait été en tout cas – qu’un simple baiser volé dans une rue vide. Et nul doute que, , il se mettrait véritablement en colère contre son cadet. Car si pour lui un baiser volé valait un doloris, que pouvait bien valoir une relation amoureuse de plusieurs mois, hein ? Donc juste pour cette possibilité, peut-être valait-il mieux qu’il ne se rende pas au rendez-vous.

Mais … Et si, justement, Rosier s’en était pris à lui ? Ou, et s’il en avait parlé à leur père ? Car l’une des choses qu’il avait retenu de cette histoire, c’était que Luke avait peur de son père. Il avait peur de son père, mais n’avait pas peur de son frère, qui s’amusait à lui jeter un doloris pour un simple baiser volé. Autant dire que l’ébène n’avait clairement pas envie de savoir de quoi était capable son père s’il se mettait en colère. Peut-être donc que son père était au courant, et que Luke était viré de chez lui et n’avait nulle part où aller … Non. Sinon, il lui aurait donné rendez-vous immédiatement, il n’aurait pas attendu la veille pour le lendemain. Hm … Peut-être qu’il allait lui annoncer qu’il comptait prendre la fuite et ne pas épouser sa cousine. Ça, ce serait une bonne nouvelle. Peut-être avait-il de faire la même chose que la mère d’Alfie, s’enfuir quelques jours avant la réception. Oh. Peut-être voulait-il lui demander de s’enfuir avec lui. Le serdaigle se mordilla la lèvre. Il adorerait. Ils en avaient brièvement parlé, peu de temps après leur …altercation avec Rosier. Ils s’étaient mis à rêver un peu. Enfin, c’était plutôt Alfie qui avait laissé son imagination s’envoler, tandis que Luke le regardait avec un sourire attendri flottant sur les lèvres. Le Français pressa brièvement des paupières, comme il essayait de se remémorer ce souvenir, presque hors du temps, dans les moindres détails. Puis il soupira bruyamment, avant de se passer une main nerveuse dans les cheveux. Il devait y aller. Il le savait. Sa curiosité était piquée au vif. Et même s’il se doutait bien que, malheureusement, Luke ne lui demanderait pas de s’enfuir avec lui à la fin de l’année scolaire, il savait que jamais Luke ne lui aurait fixé un rendez-vous si ce n’était pas vraiment important.

Allez, il avait quarante minutes pour se préparer. Se regardant dans le miroir, il hésita un moment devant sa barbe de trois jours, avant de hausser des épaules. Non, elle était bien, sa barbe. Et il n’y avait que durant les vacances qu’il avait le droit de la porter, alors il n’allait certainement pas s’en séparer maintenant. Une fois fin prêt, le serdaigle transplanna au lieu de rendez-vous, avant de grimacer. Oh, non pas car un moldu aurait pu le surprendre – pour connaître le lieu, il savait qu’il n’y avait jamais personne qui s’y rendait ; combien de fois d’ailleurs n’y avait-il pas emmené des conquêtes moldues pour passer du bon temps. Non, rien à voir, donc. Alfie avait tout simplement réalisé qu’il avait laissé sa baguette sur la commode de sa chambre. Passant une main rapide dans les cheveux, le sorcier se demanda si elle lui serait vraiment utile. Il détestait être en retard, donc prendre ce risque juste pour sa baguette … Mais en même temps … l’image de Rosier s’imposa à lui. Il restait tout de même la possibilité que Rosier ait suivi son frère pour leur rendez-vous. Donc ne pas avoir de baguette serait un risque tout bonnement inutile à prendre. D’un hochement de tête, il décida donc de récupérer sa baguette, avant de revenir sur le lieu de rendez-vous. Il espérait presque que Rosier ne débarque, finalement, vu les nausées que les transplannages lui avaient tirés … Mais non, en fait. No thanks.

Après quelques minutes à attendre, Alfie soupira d’agacement. Il détestait les retardataires. Encore plus alors que c’était Luke qui lui avait fixé le rendez-vous. Il sortit le morceau de parchemin d’une de ses poches, le relisant. Oui, six heures. C’était bien ce qui y était noté. Il se mordilla nerveusement la lèvre inférieure, tentant de chasser ce mauvais pressentiment. Et pourtant … Il aurait mieux fait de suivre son instinct, pour une fois … “ Salut Alfie, comme ça va depuis la dernière fois? ” Cette voix … Il la reconnaitrait d’entre toutes. Bon sang … Il avait bien fait d’aller récupérer sa baguette. Il pourrait transplanner. Là, maintenant. Mais son cœur battait bien trop vite, tellement qu’il sentait les pulsations jusque dans ses tempes. Jamais il ne parviendrait à se concentrer suffisamment pour arriver à sa destination – ou en tout cas, peut-être pas en un seul morceau. “ T'as aimé mon petit mot? Tu t'es aussitôt précipité la queue entre les jambes pour voir mon frère, hm? Pathétique. ” Sa mâchoire se serra, comme il se retourna lentement, tâchant vainement de contrôler sa respiration bien trop saccadée à son goût. Il eut envie de répondre quelque chose de vulgaire, du style « généralement, quand je vois ton frère, ma queue est plus entre ses jambes qu’autre chose ». Mais il se retint, bien évidemment. Rosier ne savait pas quelle était la teneur de leur relation, il était donc parfaitement inutile qu’il lui donne la moindre indication à ce sujet.

« Rosier … » lâcha-t-il dans un français parfait, d’une voix neutre. Discrètement, ses doigts vinrent chercher sa baguette dans la manche de son blouson, comme il ne détournait pas du regard. Rosier n’allait pas le tuer. Non ? Non. Il aimait trop le torturer pour mettre fin à ses jours. Un frisson – d’horreur, bien qu’il ne l’avouerait jamais – le prit, comme il se remémorait la dernière fois qu’ils s’étaient vus. « Si tu voulais me voir, tu n’étais pas obligé de te donner tout ce mal pour te faire passer pour ton frère, tu sais … » Il essayait d’être provoquant, de faire des sous-entendus salaces, mais le cœur n’y était clairement pas. Son regard, cependant, ne bougeait pas d’un millimètre, guettant le moindre geste menaçant de sa part. Puis, d’un mouvement précis et calculé, il pointa sa baguette vers lui et le désarma d’un experlliarmus. Lui-même ne sut pas exactement comme il y parvint. Certes, il s’était beaucoup entrainé depuis l’été, justement dans l’anticipation de ce moment. Mais il savait que c’était surtout un coup de chance, et qu’il ferait bien mieux de ne pas s’attarder et de rentrer chez lui. La baguette de son Nemesis dans la main gauche, tenue fermement, il fit un pas en avant, puis un autre, se rapprochant de lui, comme il tâchait d’ignorer son cœur qui battait à tout rompre dans sa poitrine. « Quoique … Comme toutes les autres personnes de ton entourage, c’est bien entendu avec Luke que je préfère passer du temps. Tu m’excuseras, hein. En attendant, j’ai des choses à faire. Donc si tu n’as rien d’autres à me dire, on se verra au mariage, okay ? » siffla-t-il, le fusillant du regard. Pourquoi ne pas avoir juste transplanné ? Il n’en savait rien. Il avait tenté de le faire souffrir, au moins un minimum. Et il avait misé sur le fait que, peut-être, le mariage entre Luke et Dalia le blesserait. Avait-il tort ? Peut-être. Probablement. Dans tous les cas, son instinct l’engueula vivement, comme il lui disait qu’il aurait bien mieux fait de rentrer chez lui sans demander son reste.
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MessageSujet: Re: evie - you know no better.   evie - you know no better. EmptySam 9 Déc - 22:00



EVAN & ALFIE
❝ you know no better ❞


Il aurait dû partir. Il le savait. Il aurait dû écouter son instinct, au lieu de fanfaronner. Il était plus intelligent que ça, pourtant. Mais déjà, aurait-il vraiment été en état de transplanner sans dommages ? Pas si sûr, comme son cœur s’affolait dans sa poitrine – c’était qu’il n’était pas si idiot que ça, son cœur – et que ses pensées partaient dans tous les sens. Et puis, il avait aussi un petit – lire : gros – égo, assez mal placé. Son côté gryffondor, probablement. Comment est-ce que Henri surnommait cette partie de lui, déjà ? Ah oui, ridiculement inconscient. Voilà, c’était la bonne expression. Parfois, Alfie était tout bonnement ridiculement inconscient. Et il l’avait été ce soir encore. Ainsi, il fut seulement à moitié surpris, lorsque Rosier se jeta sur lui, sans aucune difficulté, le faisant tomber au sol. Malheureusement, Alfie n’avait jamais été bon en combat en corps à corps – du moins pas ceux-là … bon, celle-ci était facile, passons. “ Lâche ta baguette, sinon je te l'arrache et je la brise. ” Bien entendu, Alfie s’exécuta. Il n’avait aucun moyen de pression sur lui. Oh, il avait de la force physique. C’était qu’Alfie avait des hormones assez conséquentes. Et s’il avait l’habitude de se battre, de bien mal gré, il n’était pas particulièrement bon à ça. Les sortilèges restaient son domaine de prédilection et, vu la position dans laquelle il se trouvait, il ne pouvait malheureusement rien faire d’autre qu’attendre. Encore une fois, la partie rationnelle de lui se disait que Rosier ne le tuerait pas. Qu’il était bien trop sadique pour cela. Mais cette partie rationnelle se disait que, justement, peut-être finirait-il par le tuer de douleur. Car, que ce serait-il passé la dernière fois, s’il n’avait pas arrêté ? Le Français n’avait aucune envie de le savoir, et la seule pensée le fit frissonner. Il ne détourna pas le regard cependant, même s’il savait que la peur pouvait s’y lire comme dans un livre ouvert – il n’était pas particulièrement doué non plus, lorsqu’il s’agissait de cacher ce qu’il ressentait ou pensait.

Tu vas arrêter de parler de Luke comme ça. Tu vas arrêter de parler de lui, de penser à lui, de penser à parler de lui. Il n'est pas comme toi, ” reprit-il d’un ton où tout son dégoût pouvait s’entendre. “ Tu comprends? ” La peur le prit soudainement. Oh, non pas à cause de sa menace. Mais parce qu’il réalisa que … Rosier savait. Alfie ne savait pas exactement ce dont il avait connaissance, mais c’était déjà bien trop. Et il ne pouvait pas vraiment se résoudre à ce qu’il s’en prenne à Luke. Du moins, pas de nouveau. Alfie ne savait pas mentir. Réellement. Il était incapable de cacher quoi que ce soit. Mais il était doué lorsqu’il s’agissait de détourner la vérité. Et, tentant de calmer son palpitant, il réfléchit. Il réfléchit aux mots qu’il pourrait utiliser, à ces bouts de phrases qui, côte à côte, seraient vraies … tout en ne l’étant pas forcément … Il força un ricanement, bien que celui-ci fut bien morose, comme ses yeux restaient plantés dans les siens. « Oh Rosier … Si tu savais … » souffla-t-il, comme ses lèvres s’étirent dans un sourire presque doux. « Luke … n’est pas comme moi. » lâcha-t-il. Ce qui était vrai. Luke n’était pas comme lui. Ils avaient un caractère totalement différents. Et puis, Luke parvenait à coucher des femmes. Alfie était bien incapable de seulement les regarder sans grimacer à l’idée. « J’ai tenté. Il m’a repoussé. Il m’a dit non. » Encore une fois, ce n’était que la stricte vérité. Il avait bien tenté. Luke l’avait bien repoussé. Luke lui avait bien dit non. Pas bien longtemps, certes. Puis il s’était jeté sur ses lèvres ou presque, okay. Mais ... Cela restait la vérité. Aucun mensonge dans ce qu’il disait. Et c’était aussi pour cela qu’il ne détournait toujours pas son regard, tout en sachant pertinemment que son Nemesis chercherait à le sonder, à lire en lui. Mais il ne trouverait aucune trace de mensonge dans ses yeux. Car il n’y en avait pas. « C’est tout ? Tu as fini ? » demanda-t-il un brin impertinent – surtout en considérant la situation dans laquelle il se trouvait. « Je serais toi, je me lèverais maintenant. A moins que tu veuilles prendre le risque que … » Aucun risque. Le simple fait d’avoir une microbride de pensée lui donnait envie de vomir – littéralement, il serait capable d’en régurgiter son quatre-heures. Mais il savait que le dégoût que pouvait ressentir Rosier à son égard finirait sa phrase. Et que, peut-être, il finirait par se lever et le laisser. En espérant qu’il ne se jette pas sur sa baguette pour reprendre où il avait laissé les choses la dernière fois … lui souffla une petite voix intérieure.
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MessageSujet: Re: evie - you know no better.   evie - you know no better. EmptyMar 12 Déc - 16:50



EVAN & ALFIE
❝ you know no better ❞


Rosier semblait soulagé et Alfie eut bien du mal à retenir un soupir d’allégresse, comme l’ancien serpentard semblait le croire. En même temps, le Français n’avait dit que la pure vérité. Luke n’était pas comme lui. Et il l’avait repoussé. Lui avait dit non, aussi. Aucun mensonge dans ses dires. Et même sa Némésis, qui connaissait probablement toutes ses faiblesses et ses failles pourtant, n’y voyait que du feu. Alfie n’aurait probablement pas dû continuer, cependant. Il n’avait pas pu empêcher son égo de prendre le dessus, de le provoquer tout à coup, quand il aurait toutefois dû faire profil bas. Chassez le naturel, et il revient au galop, non ? Une grimace déforma ses traits, comme sa tête cogna le bitume. “ Arrête, ” siffla-t-il, resserrant son emprise sur lui. Après avoir pressé des paupières à plusieurs reprises, le sang-mêlé replanta son regard dans celui du sang-pur. Qu’importait s’il voyait encore un peu flou, il ne pouvait pas détourner le regard, le laisser gagner. Cela lui était impossible. “ Tu n'iras pas à son mariage. Je sais que tu es proche de Dalia, mais tu trouveras une excuse et tu n'y iras pas, tu ne le reverras plus jamais. Si jamais j'apprends que tu te trouves dans la même pièce que lui à Poudlard, on finira ce que j'ai commencé au début de l'été. Tu te souviens, Alphonse? ” L’adolescent déglutit lentement, comme les larmes lui montaient aux yeux. Il sentit son palpitant s’enflammer, venant cogner bruyamment jusque dans ses tempes. Sa mâchoire se contracta encore, et il tenta – bien vainement – de se débattre, de le faire lâcher la prise qu’il avait sur lui.  “ Oh oui tu te souviens. Luke a appris de son erreur, il ne recommencera pas. Mais je ne veux plus que tu poses ton sale regard sur lui, que tu respires le même air que lui. ” Il le relâcha finalement, mais Alfie fut bien incapable de bouger, tout à coup. Il pourrait renverser la situation, le faire basculer sous lui, inverser les rôles. Mais il était comme paralysé. Ses cauchemars revenaient le hanter, il le revoyait pointer sa baguette sur Luke, il entendait la première syllabe du sortilège impardonnable, et sa respiration se coupa brièvement. “ People like you shouldn't be allowed on school grounds to begin with. ” siffla-t-il avec dégoût, avec haine. Cette haine si franche, si puissante, qu’elle le clouait un peu plus encore.

Rosier parvenait toujours à trouver les mots qui le mettaient plus bas que terre. Le faire sentir, même pour un très court instant, comme une erreur de la nature, qui n’aurait pas dû voir le jour. Puis il repensait à sa mère, à sa famille, et tout à coup il allait mieux. Il savait à quel point sa mère serait dévastée, si quelque chose venait à lui arriver. Et cette pensée venait toujours chasser les plus sombres qu’il avait. Il resta un instant silencieux, comme il peinait à trouver ses mots. Devait-il faire profil bas ? Dire oui à tout ce qu’il lui ordonnait ? Ou devait-il se battre, au moins un peu ? « Je suis heureux qu’elle l’épouse lui, plutôt que toi… » s’entendit-il répondre dans un souflle, sans vraiment comprendre pourquoi. Vraiment ? Était-il vraiment heureux que sa cousine épouse Luke ? Peut-être. Il n’en savait rien. En cet instant, oui, en tout cas. « Tu me hais tellement que tu ne réalises même pas à quelle point elle sera triste, si je ne venais pas. À quel point cela la rendra malheureuse. » continua-t-il un peu dans un état second. Sa voix ne laissait transparaître aucune émotion, cependant. Il ne faisait qu’énoncer un fait, une vérité. Dalia serait malheureuse, de ne pas le voir présent son mariage. De ne pas être soutenue, de ne pas recevoir un sourire rassurant. Il le savait, pour s’être posé la question, encore et encore, depuis l’annonce de leurs fiançailles. Depuis qu’il avait reçu ce faire-part, depuis qu’il avait appris que sa cousine allait se marier avec l’homme qu’il aimait. « Tu aurais fait le pire des maris possible, pour elle. Aucune once de sympathie, d’empathie à son égard. Oui, je suis vraiment heureux que ce soit Luke qu’elle épouse, finalement. » reprit-il un peu plus sûr de lui, cette fois-ci. Ce finalement en disait peut-être trop. Sous-entendait peut-être, à quiconque y prêtait attention, à quel point il avait été partagé, ses sentiments mitigés.

Il soupira longuement. Un soupir las. Un soupir fatigué, éreinté. « Mais très bien. Je n’irai pas. C’est pas vraiment comme si j’avais véritablement envie d’y aller, de toute façon. » poursuivit-il avant de lâcher un autre soupir. Là encore, il ne détournait pas des yeux. Ce serait vraiment trop pour lui, comme s’il abdiquait réellement. Et il était bien trop fier pour cela. Il préférait se dire que cela l’arrangeait, que Rosier venait de lui retirer une épine du pied, voire même qu’il venait de lui retirer un poids qui pesait sur sa conscience depuis des mois. Oui, c’était bien mieux pour le Français de se dire cela. De se sentir soulagé d’être démis de ses obligations. Il dirait la vérité à sa mère. Elle aiderait à lui trouver une excuse. Et il n’aurait pas y s’y rendre. Voilà, l’affaire était réglée. « Concernant Poudlard … Désolé de te décevoir, mais j’ai encore des cours en commun avec lui. Si cela ne te satisfait pas, parles-en au directeur. Mais là, c’est au-dessus de mes compétences, désolé. » Il roula brièvement des yeux, pas désolé pour une noise. Il aurait pu s’arrêter là. Il aurait pu attendre qu’il soit satisfait de sa réponse et ne le libère. Ou profiter de ce manque de prise sur lui, maintenant qu’il avait repris possession de ses moyens, pour le repousser avant de prendre la fuite. Sa baguette n’était pas bien loin, contrairement à celle du serpentard. Il aurait pu le renverser, attraper sa baguette et lui jeter un stupefix. Cela lui aurait pris, tout au plus, une petite minute. Et il aurait pu donc rentrer chez lui. Oui, il aurait pu. Il aurait probablement dû, même. Pourtant, il n’en fit rien. Il se contenta de tourner sa tête de droite à gauche, dépité. « T’es vraiment dingue … T’as un vrai problème … Menacer de t’en prendre à ton propre frère, ton propre sang, pour une chose dont il n’est manifestement pas responsable. » lâcha-t-il, quand bien même il savait qu’il aurait mieux fait de s’abstenir. « Tu me traites de monstre, d’erreur de la nature. Je doute que tu penses beaucoup plus de ma mère, d’ailleurs. Pourtant, jamais, au grand jamais, je ne toucherai à un seul cheveu provenant de ma famille. Même mes grands-parents, même certains de mes cousins que je déteste particulièrement. Jamais cela ne me viendrait ne serait-ce qu’à l’esprit. » conclut-il enfin, avant de rouler doucement des yeux. Là encore, aucune colère. Il n’y avait même aucun jugement. Là encore, le serdaigle ne faisait qu’annoncer des faits, des vérités, avec un certain recul dont il ne se serait pas cru capable d’avoir un jour.
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