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 elaury ❝ stay the night ❞

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Golden`Lies
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MessageSujet: elaury ❝ stay the night ❞   elaury ❝ stay the night ❞ EmptyVen 17 Juin - 23:11



ELIOTT & AMAURY
❝  stay the night ❞

Il resta dans ses bras un bon moment, profitant simplement du moment présent, sans chercher à réfléchir à ce qu’il adviendra du lendemain. Lui qui aimait pourtant penser et réfléchir à tout, analyser toutes les possibilités, avait simplement envie de profiter de l’instant, de profiter de sa présence et du fait que, oui, il l’avait retrouvé. Son frère était là, il était vivant, il était avec lui. Et il ne bougeait pas non plus. Amaury était incapable de dire combien de temps ils étaient restés ainsi, dans les bras l’un de l’autre, s’enlaçant sans faiblir un instant. Il n’en savait rien, mais s’en fichait. Tout ce qui comptait était qu’il soit là, qu’il l’ait dans ses bras, qu’il puisse s’imprégner de son odeur, qui lui avait tant manqué, probablement bien plus qu’il ne le disait, bien plus qu’il ne se l’avouait, même. Il finit par secouer doucement la tête à la négative, comme pour chasser ces pensées, avant de se reculer de quelques pas, rompant leur étreinte, à regrets. Il ne voulait pas que le moment ne se termine. Il ne voulait qu’ils repartent chacun de leur côté. Pas maintenant qu’ils s’étaient retrouvés. Pas alors, qu’en plus, Amaury voyait qu’il y avait toujours l’ancien Eliott en lui. Ce gamin manquant de confiance en lui, bafouillant, gêné. Il était toujours en lui, il fallait simplement le faire ressortir et, apparemment, lui en était capable. C’était probablement ce qui lui importait, finalement. Son frère était toujours présent, il était là, devant lui, et il ne voulait pas devoir le quitter. Pas alors qu’il ne savait pas quand il le reverrait. Ou même si il le reverrait. « On va peut-être pas rester toute la nuit dans cette ruelle … » finit par briser le silence, levant les yeux vers lui, se mordillant la lèvre inférieure. Un sourire étira ses traits, comme il croisait leurs doigts ensemble, ancrant ses yeux dans les yeux. « Tu veux venir chez moi ? » finit-il par lui demander, ressentant la gêne revenir prendre possession de lui. « Enfin … » reprit-il, le souffle court, se passant sa main libre dans les cheveux pour se donner consistance. « Si t’as rien de prévu … On peut peut-être diner et rattraper le temps perdu ? » souffla-t-il pour se justifier, ne comprenant même pas pourquoi il prenait la peine de le faire.

Le chemin jusqu’à son appartement se passa dans le silence. L’idée d’être surpris par un membre de son équipe, ou par une personne qu’il connaissait, ne lui traversait pas vraiment l’esprit. Cela aurait pu, après tout, il était en compagnie d’un obscur, il aurait pu craindre d’être vu en sa compagnie. Mais non, pas vraiment. S’il n’était pas serein, c’était plutôt parce que son appartement ressemblait à un véritable chaos, depuis que Laetitia était morte. Personne autre que lui, ou les membres de son équipe, n’y avait mis les pieds. Et personne n’avait le droit de toucher à quoique ce soit. Cet appartement, il l’avait partagé avec sa parabatai, sa présence y était encore imprégnée, et il n’avait donc pas eu le courage de bouger la moindre chose. Qu’il s’agisse de ses affaires à elle, probablement encore éparpillés dans sa chambre, jusqu’à la tasse avec un fond de café, resté sur le comptoir de leur cuisine américaine. C’était sa dernière tasse et, non, clairement, il n’avait pas pu se résoudre à ranger et à faire le ménage. Donc, finalement, c’était plutôt ça qui dérangeait le jeune homme. Le fait que son frère voit dans quel état était son appartement – et donc lui par la même occasion.

Et puis il y avait ce doute, cette petite crainte, aussi. Qu’Eliott ne se joue de lui. Qu’il veuille l’utiliser pour obtenir des informations, pour mener à bien une quelconque mission. Qu’est-ce qui lui disait, après tout, qu’il n’avait pas su depuis le début qu’il le suivait lui ? Qu’est-ce qui lui prouvait que tout ceci n’était qu’une coïncidence et que leurs chemins s’étaient recroisés par hasard ? Rien. Peut-être qu’il était devenu diabolique au point de monter un plan machiavélique, juste dans le but d’obtenir des informations de sa part. Il n’en savait rien. Il n’avait pas envie de réfléchir, il n’avait pas envie de tenter d’analyser la situation. Il avait envie de croire ce que lui disait Eliott, il avait envie de croire qu’il y avait encore du bon en lui, qu’il pouvait être sauvé de la noirceur de son sang. Après tout, s’il n’était jamais parti à la recherche des siens, alors jamais cette noirceur ne serait ressortie. Il aurait toujours été le même, toujours été son Eliott. Son frère, celui qu’il aimait plus que tout, pour qui il aurait pu donner sa vie, sans aucune hésitation. Alors oui, peut-être était-ce naif, peut-être était-ce un peu trop optimiste, mais il avait envie de croire qu’ils pourraient redevenir eux, que rien n’avait changé. Comme s’il pouvait effacer ces cinq dernières années d’un revers de la main.

Arrivant enfin devant la porte de chez lui, il se stoppa un instant, revenant chercher sa main qu’il avait lâchée tout le long du trajet. Il se racla un peu la gorge, gêné, avant de se retourner vers lui. « Je suis désolé, c’est un peu le … foutoir. » Il marqua une courte pause, avant de se passer sa main libre dans les cheveux, puis de reprendre. « Je pensais pas recevoir quelqu’un, ce soir. » Il se mordilla la lèvre, comme il secouait un peu la tête, se retournant pour ouvrir la porte. Il le devança à l’intérieur, avant de l’inviter à le suivre. Retirant son manteau qu’il balança à la va-vite sur le canapé, il se racla une nouvelle fois la gorge en voyant le véritable foutoir qu’il y avait à l’intérieur. « Hum … J’ai pas osé touché à quoique ce soit depuis que … » Il laissa sa phrase en suspens, avant de lâcher un soupir las. « Bref, je pensais pas que quelqu’un viendrait. » Non, vraiment, et encore moins qu’il s’agirait d’Eliott. A la rigueur une femme, et encore, généralement, il ne les invitait pas vraiment chez lui. Plutôt l’hôtel, ou alors leur demeure à elles. Par respect pour Laetitia, et puis pour conserver son anonymat, aussi. « Donc … Tu veux quelque chose à manger ? » commença-t-il sans oser le regarder, avant de secouer doucement la tête. « J’ai pas grand chose, en fait … Je crois que le frigo est vide. Mais on peut toujours commander quelque chose et se poser sur le canapé, si tu veux.» Un sourire plus lumineux étira ses lèvres, comme il le regardait, reprenant. « Comme avant … Quand on mangeait des cochonneries devant la télé … Tu te souviens ? »


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MessageSujet: Re: elaury ❝ stay the night ❞   elaury ❝ stay the night ❞ EmptyMer 22 Juin - 20:00



ELIOTT & AMAURY
❝  stay the night ❞

Il s’excusa d’avance, le prévenant que son appartement était un véritable foutoir. Oh, il savait qu’il avait une excuse mais, tout de même. S’il avait su qu’il viendrait chez lui ce soir, il était probable qu’il aurait fait plus d’efforts. « Ne t’en fais pas pour ça » Pourtant, si, Amaury était gêné. Il ne l’était pas avec les membres de son équipe, mais avec Eliott c’était différent. Probablement parce qu’ils venaient de se retrouver, et qu’Amaury aurait voulu lui montrer qu’il était toujours le même, qu’il valait encore la peine d’avoir son attention, son affection aussi. Parce que oui, le chasseur d’ombre était forcément un peu angoissé à l’idée que son frère ne veuille plus de tout cela, qu’il préfère rester avec les siens, au lieu de redevenir un De Lornet, de redevenir son frère. Oh, il avait vu cette étincelle frémir de nouveau en lui, un peu plus tôt. Il avait vu qu’il y avait toujours du bon en lui, au moins lorsqu’il était en sa présence. Mais est-ce qu’assister au désastre qu’était à présent sa vie n’allait pas tout changer ? Est-ce que voir qu’il n’était plus vraiment ce jeune homme sûr de lui, tellement rempli d’assurance qu’il pouvait, justement, le rassurer, n’allait pas le faire se lasser de lui ? Il n’en savait rien, mais, juste au cas où, il commença à s’expliquer, avant de finalement laisser sa phrase en suspens. « Je comprend, ne t’en fais pas » Il se passa une main gênée dans les cheveux, se donnant consistance, avant de finalement lui proposer de diner. C’était qu’il avait encore un peu d’alcool dans le sang qui le faisait chanceler un peu, et que le fait d’avoir le ventre vide ne l’aidait probablement. Enfin … Il lui aurait bien cuisiné quelque chose, mais bien entendu, son frigo était entièrement vide, à l’exception de quelques pots de yaourts appartenant à Laetitia, et probablement périmés aujourd’hui. « Je ne suis pas contre qu’on commande alors, c’est vrai que ça nous rappellera le bon vieux temps » lui répondit-il, après qu’il lui ait proposé de commander quelque chose, qu’ils mangeraient devant la télévision, bien confortablement installés sur le canapé, comme avant.

Il sortit donc son téléphone, s’apprêtant à lui demander ce qu’il souhaitait manger, mais le blond reprit. « Je te laisse faire, je vais juste me nettoyer un peu le visage » Il opina simplement du chef, avant de s’asseoir sur l’une des chaises hautes de la cuisine, son téléphone en main. Ses goûts avaient-ils changés, ou bien une simple pizza ferait l’affaire ? Il n’en savait rien. En cinq ans, il était fort probable que ses goûts aient évolués, non ? Qu’il aime de nouvelles choses, qu’il en aime moins d’autres. Peut-être qu’il pourrait commander français, aussi. Certes, ce n’était pas cochonneries à proprement parler, mais cela pourrait lui rappeler des souvenirs de lorsqu’ils étaient enfants et que leur père se mettait aux fourneaux, leur cuisinant des bons petits plats du pays dont il était originaire. Oui, peut-être que cela lui rappellerait les rires qui résonnaient dans la pièce, lorsqu’ils étaient tous à table ensemble. Ou peut-être qu’il verrait clair dans son jeu, et le prendrait mal. Peut-être que cela l’agacerait, ou l’énerverait et que cela aurait donc l’effet inverse de ce qu’il voulait. Il se mordilla un peu la lèvre inférieure, soupirant, avant de se passer une main dans les cheveux pour se les recoiffer brièvement. L’italien, c’était plus sûr. Des pâtes, une pizza, comme cela ils auraient le choix. Et puis cela aussi, cela pourrait lui rappeler des bons souvenirs. Après tout, combien de fois n’avaient-ils pas passé une soirée devant la télévision, à manger une pizza juste tous les deux, hein ? Il ne les comptait plus.

Une fois sa décision prise, il porta son téléphone à l’oreille pour appeler le restaurant qu’il connaissait, avant de passer commande. Un sourire étira ses lèvres en voyant Eliott sortir de la salle de bain, et il se concentra sur sa commande, comme son frère se rapprochait de lui. Un frisson, comme ses lèvres se posèrent sur sa nuque, et sa respiration se coupa un instant. « Dis-moi que tu as au moins quelque chose à boire ? » Le téléphone toujours collé à l’oreille, il pressa brièvement des paupières avant de se racler un peu la gorge, cachant sa subite gêne. « Heu … Ouais … Normalement j’ai des bières dans le frigo. » répondit-il le souffle court, d’une voix anormalement un peu rauque, avant de presser une nouvelle fois des paupières et de se reconcentrer sur sa conversation téléphone. Il le laissa s’en occuper, lui montrant le canapé d’un signe de la main, l’invitant à prendre ses aises. Mais peut-être que ce n’était pas une si bonne idée que ça, finalement. Il n’en savait rien. Mais peut-être n’avait-il plus l’habitude d’être si fusionnel avec quelqu’un et qu’il lui faudrait un moment pour que cela ne lui revienne entièrement. Ce qui était étrange puisque, à peine une demie heure plus tôt, il avait été celui à déposer ses lèvres sur sa joue. Il avait été celui qui le prenait dans ses bras, et refusait de le lâcher. Il avait été celui qui avait attrapé sa main et croisé ses doigts avec les siens. Bref, il avait été le premier à se montrer fusionnel, justement. Alors pourquoi était-il si perturbé par ce simple baiser posé sur sa nuque ?

Raccrochant le téléphone, il souffla longuement, avant de le rejoindre dans le coin salon. Ses yeux se posèrent sur ses runes, si rouges, si différentes des siennes, et il ne put s’empêcher de les fixer un moment, sans vraiment le réaliser. Sa mâchoire serrée, les poings presque dans le même état, il détestait véritablement ces marques rouges sur sa peau. Mais il se devait de l’accepter. Parce qu’Eliott était son frère, son petit frère, et qu’il n’en avait donc pas vraiment le choix. Même s’il n’approuvait pas, même s’il faisait parti du clan opposé au sien, même si les siens étaient ceux qui lui avait volé Laetitia, la faisant passer de vie à trépas. Eliott était son petit frère, de cœur tout du moins, parce qu’il l’avait été pendant seize longues années, et qu’il l’aimait, tout simplement. Alors, dans un nouveau soupir, il finit par s’installer à ses côtés, attrapant la télécommande. Sa tête se posa instinctivement contre son épaule, comme il allumait la télévision. « J’espère que t’as faim. » dit-il simplement, avant de marquer une courte pause. « J’ai peut-être un peu craqué sur la quantité de nourriture. » Mais lui-même avait un appétit d’ogre, donc bon. C’était que ces derniers temps, il avait un peu maltraité son estomac, ne le nourrissant que lorsqu’il en ressentait l’extrême nécessité. Et puis bon, pas grave, au pire, il lui en resterait pour le lendemain.

Il resta silencieux un moment, ses yeux fixant la télévision sans vraiment la voir, ne sachant tout bonnement pas vraiment quoi lui dire, quoi lui demander. Ce qu’il était devenu toutes ces années ? Amaury le savait, il l’avait compris et n’avait nullement besoin qu’Eliott ne rentre dans les détails. Ce qu’il faisait de ses journées ? Exactement pareil que précédemment. Mais quoi d’autre lui restait-il donc comme sujet de conversation, du coup ? Il n’en savait rien. « Tu vois quelqu’un en ce moment ? » finit-il par briser le silence, avant de se racler la gorge et de rouler des yeux, face à sa question sans intérêt. Il ne savait même pas pourquoi il avait laissé les mots sortir de sa bouche. Mais bon, au moins, c’était toujours une question qui montrait son intérêt à son égard, non ? Sans même lui laisser le temps de répondre, il reprit. « Tu reveux une bière ? » lui proposa-t-il, n’attendant pas sa réponse pour lui en décapsuler une. Lui-même hésita un moment à s’en prendre une, avant de finalement secouer doucement la tête de droite à gauche. Il avait suffisamment bu pour la soirée, très clairement, et n’avait déjà suffisamment pas les idées claires pour en rajouter.


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MessageSujet: Re: elaury ❝ stay the night ❞   elaury ❝ stay the night ❞ EmptyVen 15 Juil - 18:05



ELIOTT & AMAURY
❝  stay the night ❞


Amaury avait peut-être un peu abusé niveau quantité, dans sa commande. Mais il avait voulu s’assurer qu’Eliott aimerait au moins quelque chose. Après tout, peut-être que ses goûts, aussi, avaient changés, ces dernières années. Tant de choses avaient changées, chez lui, après tout. Pourquoi pas ses goûts, hein ? Bref, c’était stupide, il le savait. Il savait aussi que toute cette situation le rendait mal à l’aise, et que s’il avait envie de rattraper le temps perdu, il était également terrorisé à l’idée que son frère ne soit plus réellement comme avant. Ou qu’il ne voit plus d’intérêt à être en sa compagnie, aussi. Après tout, durant seize ans, ou presque, Eliott avait été celui à réclamer son attention. Tout le temps, dès qu’ils se voyaient, il voulait être au centre de son attention, n’hésitant pas à faire quelques bêtises juste pour qu’il s’occupe de lui. Qu’importe ce qu’il faisait, d’ailleurs, qu’importe avec qui il était. Amaury avait toujours eu l’habitude de tout laisser tomber, dès qu’Eliott le souhaitait. Peut-être n’aurait-il pas dû, il n’en savait rien. Peut-être que leur relation fusionnelle n’avait pas été normale. Mais bon, qu’aurait-il bien pu faire ? Arrêter de lui accorder de son temps, simplement parce que les parents avaient dit qu’ils n’étaient pas frères de sang ? Non. Cela ne l’avait jamais dérangé. Il n’y avait jamais vraiment pensé, d’ailleurs. Il était son frère, point. Alors il pouvait être fusionnel avec lui. Il pouvait s’occuper de lui, lorsqu’il le voulait. Et puis, même s’il ne l’avouerait probablement jamais, il avait toujours aimé cela, aussi.

Alors, oui, il avait un peu peur que les choses soient différentes, à présent. En dehors du simple fait qu’il devrait le détester, pour ces marques rouges qu’il arborait sur ses bras, il y avait aussi le fait que lui-même avait changé. En moins bien, probablement. Plus aigri. Plus déprimé. Peut-être plus amer, aussi, malgré son âge encore jeune. Eliott aussi avait changé. Il était probable qu’il n’ait plus besoin de lui, à présent. Même s’il semblait toujours rester une part de celui qu’il connaissait, en lui. Même s’il était certain de pouvoir l’apercevoir. Bref, il valait mieux ne plus penser à ça, et simplement laisser faire les choses. Il verrait bien comment cela se passerait, et agirait alors en conséquence. Même s’il devait bien avouer qu’il ne saurait comment se remettre de la perte d’un autre membre de sa famille. S’il avait réussi à faire petit à petit le deuil d’Eliott au fil du temps, il ne savait s’il en serait capable une nouvelle fois. « Je commence à avoir faim oué » lui répondit-il, le ramenant sur terre. Tant mieux, il avait probablement abusé sur la quantité. Mais il avait bu le ventre vide, se sentait moyennement bien, un peu confus et les idées pas vraiment claires. Et puis, cela faisait deux semaines qu’il maltraitait son estomac, aussi, et celui-ci lui serait probablement fortement reconnaissant d’être enfin convenablement rempli. « Oh mais si tu n’as pas changé je me souviens que tu étais déjà un goinfre à l’époque » Un petit rire lui échappa, et il acquiesça simplement, sans répondre plus. Oui, à part ces deux dernières semaines, il mangeait toujours autant. Un vrai petit ogre, même lorsqu’il n’était qu’enfant. Combien de fois n’avait-il pas fini les assiettes de son petit frère, hein ?

Mais le silence commençait déjà à s’installer, à se faire pesant, et Amaury se sentait de plus en plus mal à l’aise. Une partie de lui se demandait même pourquoi il l’avait invité chez lui, si c’était au final pour ne même pas profiter de sa présence. Oh, lorsqu’ils étaient plus jeunes, ils n’avaient généralement pas besoin de se parler. Ils lisaient alors dans l’autre comme dans un livre ouvert, et peut-être était-ce pour cette raison qu’ils furent si fusionnels. La seule présence de l’autre suffisait alors pour les apaiser, et rien d’autre ne comptait alors. Bref, rien à voir avec ce soir. Non, ce soir le silence n’était que la preuve du temps qui était passé, qui s’était écoulé et qui, peut-être, ne serait jamais rattrapé. Alors il chercha un sujet de conversation. Quelque chose qui lui montrerait qu’il s’intéressait tout de même à sa nouvelle vie, même s’il ne la cautionnait pas vraiment. Et ce sujet cliché arriva ainsi sur le tapis, sans qu’il ne le réalise ou le comprenne réellement. « Non personne, rien de sérieux » lui répondit-il, et un petit soupir de soulagement s’échappa, sans qu’il ne s’en rende compte. Mais c’était mieux, finalement. Enfin, il n’avait pas particulièrement envie qu’Eliott ne s’attache à une obscur, il fallait bien l’avouer. Moins il s’attachait aux personnes qui peuplaient ce groupe, plus simple il serait pour lui de le rallier du bon côté. C’était, en tout cas, la seule explication logique qu’il y voyait.

« Et toi ? Tu avais l’air proche de cette fille toute à l’heure… » Il fronça des sourcils à sa question, pas certain de la comprendre. Enfin si, il lui retournait simplement la question mais … Quelle fille ? « Tu m'as dit que ce n'était qu'une amie mais tu peux être franc tu sais. » Ah. Il ouvrit la bouche, puis la referma ensuite, avant de se passer une main dans les cheveux, un peu nonchalamment. « Pardon je n’ai pas pu m’empêcher d’écouter ta conversation tout à l’heure, ça ne me regarde surement pas » Il haussa une épaule, avant de soupirer un peu. Non, il ne se passait rien entre Pandora et lui. Elle n’était qu’une amie, rien de plus, comme il le lui avait dit. Enfin, ils couchaient ensemble, occasionnellement. C’était sympa, mais cela n’allait pas plus loin. Elle comme lui ne cherchaient pas vraiment à s’attacher et à avoir plus que ce qu’ils n’avaient à s’offrir. « Non, c’est juste une amie. » répéta-t-il avant de hausser une nouvelle fois des épaules, fixant l’écran de télévision sans vraiment regarder les images qui défilaient devant ses yeux. « On couche ensemble, parfois, mais ça ne va pas plus loin. » reprit-il sans le regarder vraiment, un peu gêné sans savoir pourquoi. Après tout, c’était lui qui avait amené ce sujet de conversation sur le tapis. Mais, clairement, même si c’était étrange, il n’aimait pas vraiment l’idée de parler de sa vie sexuelle avec lui. Quant à sa vie sentimentale … Elle était plutôt inexistante, il fallait bien l’avouer.

« J’ai pas particulièrement envie de laisser une veuve et des orphelins derrière moi. » reprit-il calmement, avant de finalement se lever pour aller lui chercher sa bière, et une pour lui par la même occasion. Il la lui tendit, avant de décapsuler la sienne. Oui, mauvaise idée que de boire, surtout qu’il avait suffisamment d’alcool dans le sang comme ça pour la soirée. Mais qu’importe, il le regretterait demain, voilà tout. « Je vais mourir jeune. Tous les chasseurs d’ombres meurent jeunes. C’est un fait. Je me suis fait à l’idée. » Oui, il s’y était fait. Depuis bien des années, d’ailleurs, alors même qu’il n’était qu’un adolescent. « A quoi bon s’attacher, du coup ? Si c’est pour que je me marie, fasse des enfants, et que je meure ensuite … » Il se racla un peu la gorge, ramenant ensuite le goulot de sa bouteille à ses lèvres pour boire quelques gorgées de bière. « Je sais que je suis égoïste, mais bon. Faut pas abuser non plus. » Il tourna sa tête vers lui, lui lançant un petit sourire plus triste qu’autre chose, avant de reprendre. « Bref, personne, du coup. Et tant mieux, j’suis un vrai calvaire en ce moment. Je plaindrais sincèrement ma petite amie, si j’en avais une. »


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MessageSujet: Re: elaury ❝ stay the night ❞   elaury ❝ stay the night ❞ EmptyDim 17 Juil - 15:37



ELIOTT & AMAURY
❝  stay the night ❞

« Arrêtes de broyer du noir comme ça » Plus facile à dire qu’à faire. Et puis, ce n’était pas que depuis ces deux semaines, qu’il pensait cela. Il l’avait toujours pensé, finalement. C’était pour cette raison, probablement, qu’il n’avait jamais été en couple. Parce que, déjà alors qu’il n’était qu’un simple adolescent, il savait qu’être en relation, se poser, se marier, serait bien égoïste de sa part. « Je sais que les derniers évènements ne t’aident pas à aller de l’avant, mais Laetitia n’aurait pas voulu te voir aussi défaitiste, aussi malheureux » Cette fois-ci, ce fut un soupir qui sortit de ses lèvres, presqu’agacé. Il n’aimait pas quand les autres parlaient à la place de Laetitia. Et, venant d’Eliott, c’était probablement pire, finalement. Après tout, qu’en savait-il ? Oh, c’était peut-être injuste de sa part de penser ainsi, mais Eliott et Laetitia ne s’étaient jamais appréciés. Ils s’étaient toujours battus pour obtenir son attention, pour obtenir de son temps. Probablement par brin de narcissisme, Amaury ne les en avait jamais empêché. Même s’il avait toujours vu clair dans le jeu d’Eliott, lorsque celui-ci inventait une excuse, dès qu’il se trouvait avec Laetitia. Mais comment l’en blâmer ? Lorsqu’il se trouvait en présence de leur petite sœur, c’était pour l’entrainer. Pour lui apprendre ce que lui-même avait appris, pour lui transmettre son savoir. Alors, comment blâmer Eliott de ne pas supporter cela ? Alors que lui-même avait cru, pendant douze ans, qu’il serait un jour à sa place, qu’il serait un jour comme eux ? Alors, forcément, Amaury lâchait tout ce qu’il faisait et accourait presque pour s’occuper de lui. D’où le fait que, non, il n’aimait pas l’idée qu’Eliott parle en son nom. Sans compter le fait que les siens étaient responsable de sa mort. Il valait mieux ne pas penser à ça. Un nouveau soupir, comme il sentait ses mains se poser sur les siennes ; son pouce caressant le dos de sa main. Il baissa un peu la tête, submergé par plusieurs sentiments différents, culpabilisant de lui en vouloir pour quelque chose dont, finalement, il n’était pas responsable – enfin … pas directement, en tout cas, après tout ce n’était pas lui qui avait tué Laetitia.

« Tu as besoin de faire ton deuil, c’est normal » Il se mordilla la lèvre, avant d’être troublé par ses doigts se posant sur sa joue, la caressant tendrement. Il leva la tête doucement, plantant ses yeux dans les siens, avant de la pencher un peu, sa pommette cherchant le contact de ses doigts. Son souffle se fit un peu plus court, et il eut l’impression que l’atmosphère de la pièce se fait plus lourde, plus pesante. Il avait chaud, aussi, un peu. La faute à l’alcool, probablement. Quelle idée d’ouvrir cette bière, alors même qu’il avait déjà tant bu durant la soirée. Sa vision était d’ailleurs un peu plus floue que d’ordinaire, la preuve s’il en fallait qu’il en avait abusé, ce soir encore. Une fois n’est pas coutume. Il buvait trop, il le savait. Mais il ne voulait pas y penser. L’alcool lui permettait d’oublier, parfois. A moins que ce ne soit les vêtements qui s’effeuillaient, laissant la peau se découvrir, petit à petit. A moins que ce ne soit les baisers avides, fervents et enflammés. Il n’en savait rien. Peut-être que c’était ça, qui lui permettait d’oublier. De ne plus penser. Oh, il avait toujours été charmeur. Il avait toujours aimé que l’on s’intéresse à lui, à sa personne. Qu’on le complimente, aussi. Il avait toujours aimé la compagnie des demoiselles, goûter leur peau, s’adonner au plaisir de la chair. Mais ces derniers temps, ce n’était pas par envie. C’était plus par besoin. Comme s’il cherchait à remplacer un vide au fond de lui. Pas comme si. C’était probablement le cas. « Je suis là pour toi Amaury, malgré tout ce que tu peux penser » Il pressa des paupières, revenant sur Terre, se raclant la gorge pour chasser ces pensées. Il se demanda même comment celles-ci étaient venues hanter ses esprits.

Il amorça un geste, s’apprêtant à poser sa tête contre son épaule, comme avant. Mais la sonnette retentit, les faisant sursauter. Comme si la bulle s’était, soudainement, éclatée. Nouveau raclement de gorge, il lui lança un sourire désolé, sans lui répondre, avant de rejoindre la porte d’entrée. Le livreur, c’est vrai. Il l’avait totalement oublié. Il sortit quelques billets de sa poche pour le régler, avant d’apporter les deux sacs remplis à l’intérieur, et de les poser sur la table basse. Un tour dans la cuisine pour aller chercher assiettes et couverts, et le voilà qui revint à ses côtés. Il vit la bouteille de whisky posée dessus, et soupira, avant de secouer doucement la tête. Non, mauvaise idée. Il ferait mieux de se cantonner à sa bière, il avait suffisamment d’alcool dans le sang comme ça. Il commença à déballer les sacs, en silence, avant de les servir. « Pâtes ou pizza ? » demanda-t-il finalement, sans lui jeter un regard. Qu’importe sa réponse, il lui tendit l’une des assiettes de pâtes, avant de poser la pizza au centre de la table basse. Lui comptait prendre des deux, de toute façon, et le grognement d’impatience de son estomac qui résonna dans la pièce ne put que confirmer sa faim.

Il ne s’en excusa pas pour autant, se contentant de manger ses pâtes, les gobant presque. Oui, bon, okay, peut-être était-il réellement affamé, finalement. Depuis combien de temps n’avait-il pas rempli son estomac avec autre chose que de l’alcool ? Il n’en savait rien. Ou il ne s’en souvenait plus vraiment. C’était bien la preuve que son dernier véritable repas remontait à bien longtemps, maintenant. Ses yeux fixant la télévision sans réellement la voir, il finit par poser sa tête sur son épaule, sans un mot, portant la fourchette à sa bouche. La position, pas très confortable de premier abord, l’apaisa pourtant presqu’aussitôt, et un soupir d’aise s’échappa. Si c’était parce que son estomac se remplissait, ou parce que le parfum d’Eliott venait chatouiller ses narines, cela, il n’en avait aucune idée. Et évitait d’y penser. « T’as pas peur de mourir, toi ? » demanda-t-il soudainement, lui jetant un petit coup d’œil en biais, avant de poser son assiette sur la table, et de prendre une part de pizza. « Enfin … Personne de sérieux, t’as dit. Pourquoi ? » Une part de lui espérait, vainement probablement, qu’il lui répondrait que les personnalités des obscures étaient loin de l’intéresser. Peut-être même qu’elles les dégoûtaient. Oui, ce serait bien. Qu’il en soit dégoûté. Qu’il ne veuille pas s’engager avec ce genre de personne, que lui-même détestait tant, simplement pour avoir osé exister. « Si c’est pas pour cette raison, si c’est pas parce que tu veux pas laisser une gentille veuve épeurée … Pourquoi t’es pas en couple ? Pourquoi rien de sérieux ? » Oui, bon, peut-être qu’il avait dit le terme gentille d’une manière bien ironique. Mais, pour le reste, il s’agissait là d’une vraie question. Amaury lui en avait expliqué sa raison, et même si son frère la trouvait morose, c’était ainsi qu’il le ressentait. Quelle était son excuse, à lui ?


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MessageSujet: Re: elaury ❝ stay the night ❞   elaury ❝ stay the night ❞ EmptyMer 17 Aoû - 11:26



ELIOTT & AMAURY
❝  stay the night ❞

« Non je n’ai pas peur, j'ai appris à ne plus avoir peur » lui répondit-il simplement, comme si ne pas avoir peur était la chose la plus naturelle au monde. Comme si ignorer ce qui était pourtant un instinct de survie, était parfaitement inné. Comme si oublier l’une des caractéristiques principales de ce qui faisait un être humain, était ce qu’il y avait de plus logique au monde. Il n’a pas peur. Il a appris à ne plus avoir peur. Ses sourcils froncés, un pli sur le front que son frère ne verrait pas, il soupira doucement. Il ne le comprenait pas. Il ne le comprendrait probablement plus jamais. Etrange, non ? C’était comme si cette simple phrase, ce simple constat, rendait les pages auparavant lisibles comme de l’eau de roche, à présent blanches de mots, vierges de toute compréhension. Lui qui avait pourtant, pendant toutes ces années, été lisible comme dans un livre ouvert. Du moins ouvert à ses yeux, ouvert devant lui. Avec des mots parfaitement calligraphiés, parfaitement déchiffrables et décodables à l’instant où ses iris se posaient dessus. Nouveau soupir, Amaury était fatigué. La faute à l’alcool qui s’échappait, qui lâchait son corps, son cœur. La faute à ce liquide ambré s’était esquivé, oubliant son rôle premier, à savoir lui tenir chaud, et lui faire oublier son malêtre et sa fatigue. Mais tout lui revenait d’un coup, même s’il ne le montrait pas. Même s’il était dans ses bras. Même s’il mangeait tranquillement, la tête posée nonchalamment sur l’épaule de son frère de cœur. Alors il préféra détourner le sujet, ne pas répondre à cette phrase qui le perturbait tant. Ou, plutôt, revenir au sujet premier, celui qui, certes, n’avait été qu’une diversion pour rompre ce silence gênant, mais qui lui semblait tant important à présent. Tant important pour savoir si, en plus de la peur, Eliott avait appris à ne plus aimer. « Parce que la seule personne que j’aime réellement m’est inaccessible et que je ne veux qu’elle » Sa fourchette à quelques centimètres de sa bouche parfaitement ouverte, Amaury resta ainsi un moment, qu’importe ce que l’on pourrait en penser. Eliott, de par leurs positions, ne pouvait de toute façon pas réellement le voir, à peine simplement l’apercevoir. Et puis, la pensée ne lui traversa pas vraiment l’esprit, de toute façon. Non, c’était comme s’il avait pris la télécommande de sa télévision, et qu’il avait appuyé sur la touche pause. Comme si le temps s’était arrêté. Parce que son cerveau, toujours en plein sevrage éthylique, cherchait à analyser cette phrase. Cherchait à la décomposer, mot par mot, lettre par lettre. Parce que son cerveau avait l’impression que quelque chose lui échappait. Que cette phrase avait un sens bien plus profond, bien plus caché, bien plus important que ce qu’il n’y paraissait.

« Et tu sais comme je suis têtu » Un flash, comme il revoyait ses lèvres se poser fermement, brusquement, sur les siennes. Un autre flash, comme il voyait des vêtements valser, vivement, prestement, atterrissants épars sur le sol. Des peaux nues, se touchant, se caressant. Amaury toussa, avalant cette bouchée, qu’il avait enfin mise dans sa bouche, de travers. Il toussa fortement, brusquement, s’étouffant presque. Il releva son torse, se décalant de son frère. A l’exception de cette main, qui se posait, s’ancrait, sur sa cuisse, s’y accrochant comme à une bouée, alors que l’air qui rentrait peinait à l’oxygéner. Sa respiration se fit plus sifflante, comme il continuait de tousser, une main devant sa bouche, l’autre encore accrochée à cette cuisse, qu’il serrait fermement, ses ongles si insérant presque, peu conscients de la douleur qu’ils occasionnaient peut-être. Il tenta de reprendre sa respiration, d’ignorer cette fausse route qui l’avait assailli, comme il inspirait longuement, le dos parfaitement droit. Les joues rougies par l’effort, il ferma les yeux, pressant fortement des paupières, sans faire attention à cette main toujours enfoncée dans cette cuisse, comme son souffle se faisait court, à mesure que d’autres flashs s’imposaient devant ses paupières. Il avait trop bu. C’était la seule explication logique à ces souvenirs trop présents, trop imposants, revenues à la vie par une simple phrase, des simples mots. Bien trop bu.

Une fois le calme revenu, il ne sut dire si Eliott avait parlé, s’il s’était inquiété, ou même l’avait regardé. Ses joues encore rosées, ses paupières encore à moitié clauses, il souffla longuement, appréciant les battements de son cœur qui s’apaisaient enfin. Il se racla la gorge, lui soutirant une autre toux, plus faible cette fois-ci. La crise était passée, tout redevenait calme et paisible. Sa main se détacha enfin de la cuisse de son frère, comme il se passait une main nerveuse dans les cheveux, tentant d’oublier ces souvenirs un peu trop présents, qui avaient apprécier revenir le hanter. « Désolé. » souffla-t-il sans oser le regarder, ses paupières papillonnant brièvement, comme un autre soupir s’échappait. « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. » souffla-t-il de nouveau, même s’il était persuadé d’entendre une petite voix lui murmurer à l’oreille : mensonges. Il déglutit lentement, avant de poser ses iris sur son frère, réfreinant le rougissement qui lui revenait. Il força un petit sourire, bien qu’il lui parut être crispé. Ce n’était pas comme s’il avait eu l’habitude de sourire, ces derniers temps, de toute façon. Sujet de conversation. Il fallait trouver un sujet de conversation. Ou en retrouver un, plutôt. Tout, sauf cette gêne ambiante qui le faisait presque frissonner. Tâchant d’oublier ces flashs opressants, et cette bouffée de chaleur qu’ils avaient pu provoquer, il se remémora ses paroles. « Et donc ? » murmura-t-il presque, hésitant à continuer cette conversation qui l’avait, bien malgré lui, chamboulé. « Elle est comment cette … personne ? » reprit-il de ce même ton hésitant, comme il se mordillait doucement la lèvre en le regardant, ses dents jouant avec sa lèvre inférieure négligemment. Puis il détourna le regard, le reposant sur son assiette. Ses doigts vinrent chercher la bouteille de bière avant de l’amener à sa bouche, puis d’apprécier le liquide ambré qu’il avalait. Et, comme ça, comme par magie ou presque, il se demanda ce qui l’avait mis de prime abord dans cet état suffoquant. Fichu alcool, qui n’en faisait qu’à cette tête, aimant à jouer avec les souvenirs, les faisant réapparaître avant de les faire disparaître presqu’aussitôt.


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MessageSujet: Re: elaury ❝ stay the night ❞   elaury ❝ stay the night ❞ EmptyMer 31 Aoû - 14:25



ELIOTT & AMAURY
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« Eh bien... » commença son petit frère, avant de marquer une pause, comme s’il cherchait ses mots. La tension se devint palpable, tout à coup, et Amaury sut ce qu’il allait lui dire. Ou s’en douta, tout du moins. Une obscure. Il était tombé amoureux d’une obscure. Il était amoureux d’une criminelle, d’une meurtrière, d’une démone. Sa mâchoire se serra à cette pensée, comme durant un instant, le fantôme du visage de sa sœur flotta devant ses yeux. Il pressa des paupières, avant d’être soulagé de sa disparition une fois ses yeux rouverts. Son petit frère, celui que ses parents avaient élevé, éduqué et aimé, était amoureux d’une obscure. Amoureux de tout ce qu’il haïssait. Etait-ce pour cette raison qu’il les avait rejoint ? Parce qu’il était tombé amoureux d’une des leurs ? Finalement, cela serait presque mieux. Même si l’amour, au sens romantique du terme, n’était pas un sentiment qu’il connaissait véritablement, ne l’ayant jamais ressenti, cela rendrait ce changement de camp plus … humain. Il était tombé amoureux et avait donc décidé de tout quitter pour elle. Oui. Cela ressemblerait bien à Eliott. Son Eliott, son petit frère, était donc bien là. A ses côtés. Il était simplement tombé amoureux de la mauvaise personne, au point d’en perdre son âme. « Elle, enfin il, est comme toi » Il fronça des sourcils, comme il pencha un peu la tête sur le côté, tout à coup. Il ? Comment ça, il ? Il comme dans … un garçon ? Mais … C’était accepté, ça ? Enfin … Peut-être était-ce différent chez les obscurs. Non pas que ce soit interdit chez les Nemphilims … Disons simplement qu’ils étaient si peu encore vivants, qu’il était donc important de préserver leur espèce et d’obtenir une descendance, qui prendrait alors plus tard le relai. Mais, pour les obscurs … Oui, ils étaient suffisamment nombreux comme ça. Ils se reproduisaient comme des lapins et, d’ailleurs, s’il pouvait y en avoir moins, personne ne s’en plaindrait – surtout pas lui, bien entendu. À moins que ce ne soit prohibé chez les obscurs. D’où le fait qu’il pensait que c’était impossible. Il lui avait dit que la seule personne qu’il voulait lui était totalement inaccessible. Si l’homosexualité n’était pas tolérée chez les obscurs, alors en effet, jamais il ne pourrait être avec elle … enfin avec lui. Quel gâchis ! Il avait tout quitté pour un homme, suite à un probable amour foudroyant, qui avait tout renversé sur son passage … Tout ça pour ne même pas pouvoir être avec lui ! Vraiment, quel gâchis !

« Vraiment comme toi... » Cette petite phrase lui ramena les pieds sur terre, le retirant de ses pensées. Comment pouvait-il être comme lui ? Enfin … Ce n’était pas qu’il se sentait supérieur à tout ce qui avait le sang sali par le démon, mais un peu quand même … Du coup, non, qu’importe ce qu’il pourrait lui dire, Amaury doutait bien qu’il n’avait strictement rien en commun avec cet immonde obscur. Amaury, malgré ses nombreux défauts, luttait pour le bien. Il était prêt à mourir pour que le pouvoir soit renversé, pour qu’enfin la paix revienne. Alors, non, il ne pouvait rien avoir en commun avec un être démoniaque, tuant pour le plaisir de tuer. Il s’apprêtait à le lui dire, à lui demander comment il pouvait simplement oser penser le comparer avec un être obscur, mais n’en eut pas le temps, ni l’opportunité. Non. Parce qu’à peine eut-il ouvert la bouche pour laisser les paroles résonner dans la pièce, que sa bouche se fit capturer par celle du blond. Son cœur se mit à cogner contre sa poitrine, fortement, brutalement, comme il essayait de comprendre ce qu’il se passait, d’analyser la situation. Lui qui était pourtant si vif d’esprit, habituellement, voyait son cerveau être complètement embrumé par les effluves de l’alcool. Il ne comprenait rien. Son cerveau ne parvenait pas à analyser. Tout ce que son cerveau comprenait, c’était que ses lèvres étaient posées sur les siennes. C’était que ses lèvres détruisaient le barrage des siennes, les lui ouvrant, insérant sa langue pour venir chercher la sienne. Tout ce que son cerveau comprenait, c’était qu’à cet instant précis, il l’embrassait brusquement, violemment, passionnément. Tout ce que son cerveau comprenait, c’était les sensations que ce baiser imposé lui procurait. Son cœur cognait fortement, résonnant jusque dans ses oreilles. Il eut chaud, tout à coup, comme il lui répondait, plaquant ses mains tremblantes fermement sur la taille du blond.

Tout ce que son cerveau comprenait, c’était qu’il ressentait bien trop, qu’il en oubliait tout. Et que c’était trop bon pour ne pas être mauvais. Parce que c’était son frère. Eliott était son frère. Son petit frère. Eliott ne devrait pas l’embrasser. Parce que si Eliott n’était pas son frère, s’il n’était plus son frère, si ce baiser n’était plus immoral et incestueux … Si Eliott n’était plus son frère, alors il était un obscur. Alors il était un ennemi. Et Amaury ne pouvait pas embrasser un ennemi. Amaury ne pouvait pas prendre du plaisir à embrasser un obscur. Alors ses mains se plaquèrent sur son torse, avant de le repousser violemment, qu’importe qu’il le fasse tomber à la renverse sur le canapé. Il se leva d’un bond, essoufflé, comme s’il s’était brûlé, s’essuya ses lèvres comme si elles avaient été salies. Puis il posa son regard sur lui, la mâchoire serrée, jusqu’à s’en faire mal aux dents. Ses iris le fusillaient, avec une froideur qu’il ne se connaissait pas. « Parce que la seule personne que j’aime réellement m’est inaccessible et que je ne veux qu’elle » qu’il lui avait dit. Il cracha au sol, s’en foutant bien de ce qu’il pourrait en penser. « Dégage. » dit-il simplement, d’une voix méconnaissable. « Dégage ! » répéta-t-il en s’écriant cette fois-ci, ses mains se replaquant sur son torse pour attraper sa chemise et le relever, le repoussant de nouveau, encore plus brusquement qu’avant. « Si tu n’es pas mon frère, t’es mon ennemi. » reprit-il d’une voix moins maitrisée, plus tremblante aussi. « Et je n’embrasse ni mon frère, ni mon ennemi. » Une larme s’échappa malgré lui, venant rouler sur sa joue. Qu’il s’agisse d’une larme de colère ou de tristesse, ça il ne pourrait le dire. « Donc choisis ce que tu veux être. Mon frère ou mon ennemi. Ce que je peux tolérer d’un frère … ce que je peux tolérer d’un membre de ma famille … Je ne le tolérerai pas de quelqu’un d’autre. » lâcha-t-il finalement, de cette même voix, faisant référence au fait qu’il était maintenant un obscur. Car, oui, si pour Eliott, son petit frère, il aurait été capable de le tolérer, à défaut de véritablement l’accepter … Non, il en serait incapable si ce lien était détruit.


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MessageSujet: Re: elaury ❝ stay the night ❞   elaury ❝ stay the night ❞ EmptyJeu 1 Sep - 14:38



ELIOTT & AMAURY
❝  stay the night ❞

« Je... » commença-t-il, sans parvenir à trouver les mots. Amaury était tellement en colère, se sentait tellement trahi, qu’il ne savait même pas qu’elle avait été la pire nouvelle de la journée : ça, ou le fait qu’il ait rejoindre le camp ennemi. Il vit cependant l’instant où son frère – mais l’était-ce toujours ? – s’énerva lui aussi. « Tu crois que c’est aussi simple ?! » lâcha-t-il, fortement, avant de reprendre. « Tu crois que j’ai choisi de t’aimer putain ! » s’exclama-t-il, s’écriant presque, crachant ces mots. Puis il vint l’attraper par le col, le plaquant contre le mur. Mais Amaury ne bougea pas, le fusillant simplement du regard, sans rien dire. « T’as jamais été prêt à l’admettre ! » À admettre quoi, exactement ? Il lui aurait bien posé la question, si tant est qu’il ne le soulevait pas de terre. Amaury aurait pu se débattre, l’envoyer balader un peu plus, mais là, il avait simplement envie que cette conversation ne cesse, et qu’il dégage, tout simplement, de chez lui. « Arrête un peu de te foutre de ma gueule ! Arrête un peu de te foutre de moi ! » Sa mâchoire se serra fermement, et il ferma les poings. Il put sentir ses ongles s’enfoncer dans ses paumes, mais il n’en avait que faire. Il ne faisait que le fixer, avec amertume, colère, rage. En cet instant, il le détestait, comme jamais il ne l’avait détesté. « Admet que tu m’aimes aussi, dis le Amaury, regarde la vérité en face ! Tu le sais putain ! Tu le sais… » Il secoua la tête, désabusé, dépité, comme Eliott le relâchait enfin. Comment pouvait-il croire ça ? Ils étaient frères. Est-ce que cela n’avait aucune valeur, pour lui ?

Cependant, alors qu’il s’apprêtait à cracher ses mots et à l’envoyer balader encore plus véhément, pour lui faire comprendre qu’il ne voulait plus le voir, il croisa son regard, et sa gorge se noua. Eliott allait pleurer. Oh, pas maintenant, pas devant lui. Il avait trop de fierté. Mais Amaury le connaissait, Amaury savait ce que cette brillance dans ces yeux voulait dire. Il était à deux doigts d’éclater en sanglots, et le ferait probablement à l’instant où il claquerait la porte de chez lui. Alors, déglutissant lentement, il finit par tenter de se calmer, comme il expira longuement. « Tu peux pas revenir ainsi dans ma vie et t’attendre à … T’attendre à ce que j’accepte ce que tu es devenu, à ce que j’arrête de te considérer comme mon frère, à … Tu peux pas faire ça. » commença-t-il d’une voix qu’il souhaita plus douce, balbutiant un peu en cherchant ses mots. « Tu peux pas m’imposer ça. » reprit-il, sa mâchoire se serrant, comme il secoua la tête à la négative, attristé. Il voulait lui expliquer, mais doutait d’y parvenir, finalement. Cependant, il finit par rouvrir la bouche, et reprit, d’une voix qu’il tentait la plus calme, la plus douce possible. « Si tu es mon frère, je peux tolérer que tu sois … Que tu sois devenu un obscur. Je peux le tolérer. Parce que tu es mon frère, parce que tu es ma famille, parce que je t’aime. » Cela ne voulait pas dire qu’il l’accepterait un jour mais … Il pouvait le tolérer, oui. « Et je parle là d’un amour fraternel. Certes fusionnel, mais fraternel quand même. » souffla-t-il, préférant préciser, pour qu’il ne se fasse pas d’idée. Parce que cette histoire était tout bonnement impossible, impensable. « Je ne suis pas dans le déni. Ou en tout cas, pas par rapport à ce que je ressens pour toi. » Parce que, oui, il était dans le déni sur plein de sujets, lui-même en était conscient, lorsqu’il essayait de se montrer honnête envers lui-même. « Tu es mon frère, je t’aime et t’accepte tel que tu es, même si je n’approuve pas, même si je ne comprends pas. » Un souffle, comme il marquait une pause. « Mais si tu veux une relation … Une relation non fraternelle, avec moi … » Il se passa une main nerveuse dans les cheveux, se mordillant la lèvre inférieure qui commençait déjà à trembler. Il n’était pas en état pour avoir une conversation si sérieuse.

« Non, je ne peux pas. » Il soupira, se demandant s’il pouvait expliquer suffisamment bien ce qu’il pensait, si Eliott le comprendrait, ou continuerait à se braquer. De toute façon, à la fin, ce serait Eliott qui ferait le choix de rester ou non dans sa vie. « Tout d’abord … Je ne veux pas être dans une relation. Je te l’ai dit. Ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse. Je vais crever, éventuellement. C’est comme ça, c’est la vie. En tout cas, c’est la mienne. Je ne suis pas intéressé par une relation de couple. Ça ne m’a jamais intéressé. » Il marqua une courte pause, comme il se passa une main dans les cheveux, avant de croiser ses bras contre sa poitrine. « Je tiens à ma liberté, surtout au niveau des relations. C’est la seule liberté que j’aie. La seule chose que je peux choisir. Et peut-être que ma vie est pathétique ces derniers temps … Peut-être que, parfois, je bois tellement comme un trou que je ne me rappelle même pas comment je suis arrivé dans un lit inconnu. Mais ma liberté, j’y tiens. Je ne veux pas m’engager. Je veux pouvoir aller en boîte et coucher avec la première fille que je trouverai jolie. » Il ne parla pas d’homme. Cela lui arrivait, parfois, surtout lorsqu’il était vraiment, mais vraiment, bourré. Mais il se sentait toujours mal d’avoir couché avec, lorsqu’il se réveillait le lendemain. « Donc, déjà, voilà. Je ne veux pas être en couple. Il y a ça. » dit-il en hochant de la tête, avant de se mordiller un peu la lèvre inférieure. « Et même si je le voulais … » Nouvelle pause, comme il cherchait ses mots. Son cerveau était bien trop embrumé par la quantité astronomique d’alcool qu’il avait pu ingurgité, et il se demandait même comment il avait réussi à sortir autant de phrases cohérentes. « Si je le voulais, je ne sortirais pas avec un obscur. Je ne sortirais pas avec un être dont j’exècre la morale et le comportement. Je ne sortirais pas avec l’ennemi. »

« Donc … » commença-t-il à conclure, secouant un peu la tête, plus angoissé par l’ultimatum qu’il allait lui poser que ce qu’il n’y paraissait. « C’est ton choix, Eliott. Soit tu veux rester dans ma vie … Soit tu veux que je reste dans ta vie, qu’on continue à nous voir, à reprendre contact, à profiter de la présence de l’autre … » Il osa un regard vers lui, avant d’aussitôt ramener ses iris vers le sol, luttant contre les tremblements qui le prenaient soudainement aux mains, à l’idée qu’il puisse sortir de sa vie à peine après y être re-rentré. « Soit tu attends plus de moi que ce que je peux t’offrir. Et alors tu n’es pas mon frère et … Tu sors de ma vie. » Cette fois-ci, sa voix fut mois calme, plus tremblante, parce que, non, clairement, il n’aimait pas cette idée du tout. Il n’avait pas envie de perdre son frère, pas maintenant, pas alors qu’il venait de le retrouver. Pas alors qu’il venait tout juste de perdre sa sœur.


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