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 Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken)

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Golden`Lies
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MessageSujet: Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken)   Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken) EmptyVen 15 Avr - 12:26


Kenneth & Camille

Miroir de la servitude, ami fidèle


[justify]Camille caressait doucement, presque avec tendresse, l’insigne de la royauté sur son uniforme, un petit sourire étirant ses lèvres. Lorsqu’il était arrivé à l’Orphelinat, il y a dix ans maintenant, il avait bien vite compris qu’il fallait qu’il se montre parfait, ou presque, s’il voulait espérer ne pas être dans une mauvaise famille, ou subir de mauvais traitements. Lorsqu’il avait entendu que, pour les meilleurs éléments de l’Orphelinat, les familles pouvaient passer des réservations à l’avance sans passer par la case mise aux enchères, il avait alors redoublé d’efforts, espérant que la Mère ne le recommande. C’était peut-être idiot, il n’en savait rien, probablement, mais il avait eu la hantise de ces enchères, au point d’en faire des cauchemars la nuit. Et si personne n’enchérissait sur lui ? Et si personne ne le voulait ? Que se passerait-il, alors ? Lorsque la Mère lui avait dit qu’une famille l’avait réservé, il s’était senti respirer enfin, comme si ce stress accumulé toutes ces années le quittait enfin. Mais jamais il n’aurait cru être réservé par la famille royale elle-même. Jamais il n’aurait pu ne serait-ce imaginé être recommandé pour servir l’un des Princes. Comment aurait-il pu, alors que malgré les apparences qu’il donnait, il n’était absolument pas sûr de ce qu’il faisait ? La pression s’était alors accumulée et de nouvelles questionnements étaient venus le tarauder. Et s’il n’était pas assez bon, assez doué pour être à son service ? Et s’il n’arrivait pas à être à la hauteur des attentes qu’un Prince pouvait avoir ? Parce qu’il avait forcément des attentes bien plus supérieures qu’un homme quelconque, non ? Probablement. Sa nouvelle hantise avait alors été qu’il ne réalise à quel point il pouvait être une farce, et qu’il ne le renvoie. Mais il l’avait gardé. Voilà plus de cinq années qu’il était à son service, et son Maître voulait toujours de lui. Les tests qu’il lui faisait passer étaient de plus en plus difficiles, il fallait bien l’avouer. Il n’y avait jamais été préparé. Au contraire, il avait toujours cru que c’était interdit par la loi même. Mais finalement, il était fort probable qu’il n’ait pas compris cette histoire de « séduction » et que les relations … hum … sexuelles sous forme de test n’étaient pas compris dans sa définition. Il n’en savait rien. Mais, de toute façon, il s’agissait du Prince, ce n’était pas comme s’il pouvait lui dire non. Et il n’avait pas envie de lui dire non. Il avait simplement envie de le satisfaire, de faire tout ce qu’il pouvait pour qu’il puisse être heureux et comblé. Il n’y avait rien d’autres qui importait. Pas même cette plaie qui continuait de cicatriser sur sa joue. Pas même cette douleur qui continuait de parcourir son échine, lorsqu’il n’y faisait plus attention. Tant que son Maître était satisfait de lui, de ce qu’il lui offrait, alors il était heureux. C’était aussi simple que cela. Rien d’autre n’importait à ses yeux que sa satisfaction. Certaines personnes ne comprendraient peut-être pas en quoi c’était si important pour lui. Il savait que Perséphone ne comprenait pas, en tout cas – bien qu’il ne lui ait pas parlé des nouveaux tests que son Maître lui faisait subir, ayant peur qu’avec son vécu elle ne saute à de mauvaises conclusions et qu’elle n’en souffre. Mais il ne vivait que pour lui. Sa vie entière lui était dédiée, si tant est que le Prince en ait envie. Et … Il s’était attaché à lui, même s’il ne le dirait pas, parce qu’un esclave n’était pas supposé ressentir autre chose que la dévotion à l’égard de son Maître. Il s’y était attaché, avait commencé à l’apprécier, si bien que même maintenant que le Prince le traitait différemment et cherchait toutes les excuses possibles pour le corriger et l’éduquer, cela n’y changeait rien. Il était son seul ami. Il était la personne la plus importante à ses yeux, en dehors du lien-même d’esclave et Maître qu’il y avait entre eux. La seule idée d’être séparé de lui, qu’il ne veuille plus de lui, le terrorisait. Parce qu’alors il n’aurait plus personne. Il serait seul au monde.

Ce jour-là, il se trouvait chez un proche du Roi. Il n’avait pas bien compris de quoi il était question, on ne lui avait pas vraiment expliqué non plus. Il s’était contenté d’enfiler son uniforme, celui qui montrait à tout le monde qu’il était la propriété de la famille royale, avant de le suivre, en silence. Puis il était resté dans la pièce de vie, comme le Prince vaquait à ses occupations avec son hôte. « Et merde… » entendit-il vaguement au loin. Son regard s’était posé sur l’esclave de la maison, et s’il n’avait pas vraiment eu envie de l’épier, il n’avait pas réussi à se retenir. Ses mains tremblaient. Le plateau qu’il tenait tremblait. Il pouvait presque entendre les bouteilles et les verres s’entrechoquer, s’il se concentrait suffisamment. Ses gestes n’étaient pas suffisamment précis, et il craignait que l’une des bouteilles ne s’échappe. Alors il avança de quelques pas, discrètement, à pas de loup. Il avait appris à se rendre invisible, au fil des années. Et apparemment, l’autre esclave ne le remarquait pas. Ce qui était tant mieux. Il ne voulait pas qu’il puisse s’imaginait qu’il doutait de ses capacités. Jamais il n’oserait penser cela. Encore plus alors qu’il semblait être bien plus âgé que lui. Mais c’était ses mains, le problème. Comme si son Maître aussi, le corrigeait, lorsqu’il ne faisait pas du bon travail. Et s’il pouvait éviter à quelqu’un d’être puni, alors autant le faire. Il fut presque fier de son réflexe, lorsque la bouteille commença à vaciller. En quelques secondes à peine, il se retrouva à ses côtés, rattrapant la bouteille au vol. Voilà, aucune casse. L’autre esclave ne serait pas corrigé pour sa bévue. « Qui êtes-vous ? » lui demanda-t-il, lui faisant immédiatement baisser la tête à l’entente de son ton. Il n’aurait pas dû intervenir. Il était idiot. Il savait pourtant à quel point satisfaire un Maître soi-même, seul, pouvait être important. Lui-même se serait senti blessé si les rôles avaient été échangés. Mais pourquoi n’avait-il pas pensé à cela avant ? Avant d’agir. Pourquoi ne pouvait-il pas juste réfléchir, comme un individu normal, au lieu d’écouter son instinct qui était à côté de la plaque la majeure partie du temps ? Il se racla doucement la gorge, la tête toujours baissée. « Mon nom est Camille. Je suis la propriété du Prince Theodore Archdeacon. » s’annonça-t-il comme la bienséance le requérait. « Je suis désolé, je … Je n’aurais pas dû intervenir. » s’excusa-t-il, gêné, gardant la tête résolument basse. « J’ai simplement vu le plateau trembler et … » Il roula des yeux, agacé par son comportement irréfléchi. « Je me suis dit que si je pouvais éviter que … » Il expira longuement, se mordillant la lèvre, avant de finalement lui tendre la bouteille qu’il avait gardé entre les mains. « Je suis désolé. » répéta-t-il en secouant la tête à la négative, dépité par son attitude qui, comme à son habitude, était parfaitement inconvenable.


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MessageSujet: Re: Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken)   Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken) EmptySam 16 Avr - 18:12


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[justify]Il tenta donc de s’expliquer, de lui expliquer. Il se sentait idiot d’avoir agi ainsi, sans réfléchir. Parce qu’il savait que lui-même aurait été blessé qu’on l’aide durant une mission donnée par son Maître. Il savait qu’il se serait senti incapable de faire le travail demandé. Bon sang, combien de fois s’était-il senti ainsi, sans l’intervention d’une tierce personne ? Alors il n’osait penser comme il se serait senti, si les rôles avaient été inversés. « Merci !! » Il fronça des sourcils à son exclamation, avant d’expirer longuement. Il avait bien fait ? Apparemment oui, comme l’autre esclave reprit. « Merci, vraiment. Sans toi j’aurai tout fait tomber et j’aurai été puni sévèrement. » Il se mordilla la lèvre inférieure de gêne, avant de simplement hocher la tête. Il voyait bien l’état de sa main, recouverte d’un bandage. Son Maître à lui ne s’en était jamais pris à lui de cette façon. Enfin, si, parfois. Mais jamais sur ses « outils » de travail. Comment pourrait-il le servir convenablement, avec un membre atrophié ? « Je voudrais bien la reprendre mais…. Je vais avoir du mal là. » reprit-il d’un ton presque moquer, le faisant secouer un peu la tête de droite à gauche, un sourire confus étirant ses lèvres. Oui, en effet, cela risquerait d’être compliqué. Il attendit donc, relevant la tête, même si sa gêne ne semblait pas vouloir le quitter. Camille n’avait pas vraiment l’habitude de parler. Généralement, il écoutait plus qu’il ne parlait. Il n’en avait pas vraiment l’occasion non plus. Il suivait le Prince dans tous ses déplacements, pratiquement toute la journée durant. S’il avait quelques instants de pause, ce n’était que lorsque son Maître lui donnait la permission d’aller manger. Alors il regagnait les cuisines, et passait son repas en compagnie de Perséphone. Elle était bien la seule à qui il parlait. Et encore, même là, il appréciait bien plus l’écouter. Avec son Maître aussi, parfois, il osait parler un peu. Oh, pas bien souvent, et cela n’était pas arrivé depuis bien longtemps. C’était avant. Avant qu’il n’outrepasse ses droits et ne le mette en colère contre lui. « Je ne voulais pas être agressif, pardonne-moi. C’est juste qu’on ne croise pas souvent des têtes nouvelles ici et j’ai été surpris. »reprit-il en déposant le plateau sur un meuble un peu plus loin. Un nouveau sourire, comme il secouait doucement sa tête à la négative de nouveau. « Ce n’est pas grave. J’ai simplement cru que vous … que tu avais mal pris mon intervention. Je sais que je l’aurais probablement mal pris. » répondit-il dans un sourire gêné, avant de lui tendre la bouteille, comme il lui demandait tacitement. « Le…. Le prince tu as dit ? » lui demanda-t-il, apparemment surpris. Ne voyait-il pas son blason ? Il acquiesça de la tête, avant de tirer sur sa cape pour le lui montrer. « Oui … Je suis son esclave depuis cinq ans maintenant. » répondit-il dans un sourire où sa fierté pouvait s’y lire. Parce que oui, il ne pourrait être plus fier qu’avoir été choisi par la famille Royale. Comment pourrait-il en être autrement, alors qu’elle lui faisait le privilège de lui accorder sa confiance pour servir leur plus jeune fils ? « Cela fait longtemps que vous … tu es au service du Sir Powell ? » lui demanda-t-il, tachant de s’habituer à lui parler plus familièrement. « Qu’as-tu fait pour que … » Il se racla un peu la gorge, comme il regardait fixement sa main, avant de se passer la sienne dans les cheveux et de forcer un sourire embarrassé. Ce n’était pas ses affaires. Il ne savait même pas pourquoi il lui avait demandé ça. « Tu veux peut-être de l’aide ? Qu’es-tu supposé faire ? » proposa-t-il finalement, souhaitant se rendre utile. Son Maître était occupé avec son hôte, et ne ressortirait pas du bureau avant un moment, probablement. Autant passer le temps, en l’attendant, et si cela pouvait aider l’autre esclave, alors sa journée n’en serait que mieux.


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MessageSujet: Re: Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken)   Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken) EmptyMar 19 Avr - 20:35


Kenneth & Camille

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Intrigué par sa main, il finit par lui demander ce qu’il s’était passé. Ce n’était pas tant son genre que ça, d’être curieux. Mais une main étant particulièrement utile pour bien servir son Maître, il lui semblait donc plutôt surprenant que celui-ci ne lui abîme son outil de travail. « Powell avait cassé un verre, j’ai voulu ramassé les morceaux, il a posé son pied sur ma main et a appuyé. » lui répondit-il, lui faisant écarquiller des yeux. Quoi, juste comme ça ? Alors qu’il n’avait rien fait ? Camille avait bien du mal à y croire. Pourquoi est-ce qu’un Maître agirait de la sorte avec son esclave, s’il ne l’avait pas mérité ? Non, même s’il ne le disait pas – et, en même temps, c’était plutôt logique finalement, ils ne se connaissaient pas – il avait probablement dû faire quelque chose de grave. Et, à l’instant même, ou presque, où il se fit cette réflexion, il réalisa comme l’esclave avait surnommé son Maître. Powell. Pas Maître, pas Sir Powell. Non, simplement Powell, sans aucune autre forme de politesse. Peut-être était-ce plutôt pour cela, que son Maître s’en était pris à lui, s’il avait pour habitude de lui manquer de respect. Mais bref, ce n’était clairement pas ses affaires, et il savait qu’il y avait quelques esclaves comme lui. Perséphone était comme lui, par exemple. Elle n’aimait pas vraiment son statut, n’était pas fière de servir la famille royale, bien au contraire. Et l’idée que l’esclave puisse avoir connu la vie avant, en attestait son âge, lui traversa l’esprit. Peut-être était-ce pour cette raison, qu’il avait du mal à accepter sa condition. Oh, Camille ne connaissait pas grand chose à l’histoire de cette guerre. Il savait simplement qu’un sorcier assez puissant avait lancé une guerre contre les moldus et que ces derniers avaient gagnés. Et qu’étant donné que la sorcellerie, en plus de ne pas devoir exister à la base et étant une abomination de la nature, était particulièrement dangereuse, il fallait la détruire. Le blond n’ayant, de toute façon, aucune envie de prendre le risque de blesser quelqu’un – il se rappelait encore lorsque, petit, le vaisselier de la cuisine avait explosé par sa faute, et de la peur qu’il avait eu en voyant un morceau de verre dans la main de son père – s’accommodait donc parfaitement à la situation. « Si tu pouvais prendre le plateau, ça m’arrangerait. Vu son poids, j’ai vraiment du mal à le porter d’une seule main. » lui répondit-il, après qu’il lui ait finalement proposé son aide. « Je me rendais aux cuisines pour le vider. Ce n’est pas loin tu vas voir… Par là… Viens, suis-moi. Oh et moi, c’est Kenneth ! » Après avoir pris le plateau, il le suivit donc vers les cuisines, non sans être plutôt maladroit quelque fois. Il ne connaissait pas vraiment le chemin et lorsqu’il ramenait quelque chose en cuisine, il était généralement bien moins chargé que ça. Seules quelques prémices de son éducation à l’Orphelinat ne lui permettaient de garder le plateau plutôt stable. « Pose ça là, ce sera parfait, vraiment. Merci Camille, je ne sais pas comment j’y serai arrivé sans toi ! » dit-il arrivant dans la pièce. L’esclave s’exécuta donc et le posa sur la table, avant de se passer une main dans les cheveux. Clairement, faire la conversation n’était pas sa spécialité. Il était bien plus doué pour écouter. En même temps, ce n’était pas comme si c’était un ordre qu’il entendait souvent. Il ne se souvenait même plus de la dernière fois qu’il s’était confié au Prince. N’importe quoi, bien entendu qu’il s’en souvenait parfaitement. Il pourrait presque se remémorer l’heure, s’il faisait un effort. « Oh, ce n’est rien, vraiment. Ce n’est pas comme si j’avais quelque chose à faire, de toute façon. » répondit-il, un peu gêné. Devait-il vraiment trouver un sujet de discussion, maintenant ? Probablement, les convenances le demandaient sûrement. Mais il ne savait pas vraiment quoi dire, quoi lui demander. « Tu apprécies d’être au service de Sir Powell ? » Quoi d’autre, comme question, que de revenir au sujet de son Maître ? « Cela a l’air d’être assez différent qu’au Palais. » reprit-il, en voyant que personne ne courrait dans la cuisine, quand, dans la demeure royale, il y avait toujours une ribambelle d’esclaves affairée aux fourneaux. « Tu as besoin d’aide pour quelque chose d’autre ? » lui proposa-t-il finalement, se mordillant doucement la lèvre en le regardant. Parce que, s’il ne savait pas vraiment faire la conversation, le sorcier savait se montrer serviable, c’était déjà ça.


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MessageSujet: Re: Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken)   Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken) EmptySam 23 Avr - 21:53


Kenneth & Camille

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Camille n’avait jamais été doué pour faire la conversation. Généralement, il parlait très peu, se contentant d’écouter, ce qui n’aidait pas vraiment. Et, forcément, lorsqu’il avait un sujet de discussion qui lui venait en tête, celui-ci était dirigé vers son Maître. Aujourd’hui, s’il ne parla pas du Prince Theodore, il se contenta de lui demander s’il appréciait travailler au service de son Maître à lui. « Apprécier est… un grand mot. » lui répondit-il après quelques instants de silence, apparemment surpris de sa question. Bon, il avait un peu tout éludé, et s’il ne le faisait pas parler avec ce thème-là, il ne trouverait rien d’autre. Alors il finit par lui proposer son aide. Parce qu’à ça, il était plutôt doué. C’était presque naturel, chez lui. Camille avait cette envie de bien faire, tout le temps. Malheureusement, il était probablement un peu trop perfectionniste, aussi, puisqu’il n’était jamais satisfait de ce qu’il faisait. Rien de ce qu’il faisait ne lui semblait être assez bien, rien n’était jamais à la hauteur de ce qu’il supposait être les espérances de son Maître. « Je dois nettoyer ces verres et préparer une collation pour après. Si tu sais préparer des sandwichs au concombre, ça m’arrangerait oui. » Oui, un sandwich, ça, il savait faire. Il en faisait quelque fois au Prince Theodore, lorsqu’il avait une fringale en plein milieu de la nuit. Et puis, il regardait suffisamment Perséphone dans les cuisines pour avoir appris ses gestes, et savoir les refaire plus tard – non pas qu’il passait du temps avec la jeune femme pour cette raison, bien entendu. « Tu trouveras tout ce qu’il faut dans le frigo là. » Acquiesçant de la tête, il ouvrit la porte du frigo avant d’en sortir les ingrédients qui lui semblaient être nécessaires : concombre, déjà, puis du fromage frais. Voilà, un parfait sandwich de tea time – ou, en tout cas, il espérait que ce serait le cas, il ne faudrait pas que Kenneth ne se fasse corriger par sa faute. Il préféra donc vérifier avec lui avant de s’y mettre, sait-on jamais. Une fois la confirmation obtenue, il se mit à la tâche. « Powell me bat, me torture à volonté et m’appelle « Dick » comme si je n’étais qu’un chien. J’imagine que tu es très fier d’être au service de ton maître, mais me concernant, j’ai du mal… du mal à en être fier vois-tu. Et j’ai même du mal à concevoir qu’on puisse être heureux de servir d’autres personnes comme si nous leur étions inférieurs. » Gardant son couteau en l’air un instant, il fronça des sourcils. « Mais ... Nous leur sommes inférieurs. Nous sommes sorciers. » répondit-il le plus simplement du monde, avant de finalement éplucher le concombre, puis de le couper en deux. Il se mordilla nerveusement la lèvre, comme il enlevait les graines, avant de reprendre. « Loin de moi l'idée de me mêler de ce qui ne me regarde pas ... Et tu n'es pas obligé de me répondre. Mais ... » Il marqua une pause, hésitant à poursuivre. Comme il l’avait si bien, cela ne le regardait pas. Mais s’il s’était confié ouvertement, avait dit ce qu’il avait sur le cœur … Peut-être attendait-il son avis ? Il n’en savait, et lâcha un petit soupir, tout en salant le légume. « Peut-être qu'il te bat et te torture parce que tu fais quelque chose qui ne lui convient pas ? » C’était probablement le cas, d’ailleurs. Enfin, pourquoi le ferait-il, sinon ? « Je sais que le Prince me corrige lorsque j'outrepasse mes droits. Quand je fais quelque chose qui ne lui plaît pas, ou qui le heurte, ou qui le blesse. » Oui, et ces derniers temps, c’était quotidiennement qu’il le corrigeait. Mais c’était forcément qu’il le méritait. Jamais le Prince ne s’en prendrait à lui gratuitement, Camille le savait. « Il ne m'explique pas pourquoi, mais je sais que lorsqu'il lève la main sur moi, c'est que je le mérite. » Bien entendu qu’il aimerait en connaître la raison, pour pouvoir corriger ses erreurs, mais … Ce qu’il voulait n’importait pas. Ce qu’il voulait n’importait jamais. « Nous n'avons pas le même âge. Ni la même expérience. Alors peut-être que je vois les choses différemment de toi, parce que tu as connu l'avant-guerre, lorsque les sorciers étaient libres. » C’était probablement la grande différence entre les deux. Si Camille avait des souvenirs d’avant l’Orphelinat, il savait surtout qu’il n’avait pas le choix. Et qu’il valait mieux être au service personnel du Prince Theodore qu’être à la rue, ou retourner à l’Orphelinat – quelle honte cela serait, pour lui. « Mais ... Si tu ne fais pas ce que ton Maître te demande, c'est normal qu'il te corrige. Il cherche simplement à t'éduquer. » reprit-il, toujours aussi simplement, parce que pour lui, c’était tout simplement logique. Mais il y avait probablement un écart générationnel entre les deux, et c’était pour cette raison qu’il n’émettait aucune trace de jugement à son encontre. « Où se trouve le pain, s’il te plaît ? » lui demanda-t-il, comme si de rien n’était, sa préparation était à présent terminée.


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MessageSujet: Re: Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken)   Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken) EmptyDim 24 Avr - 21:11


Kenneth & Camille

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Camille commençait à comprendre, pourquoi Sir Powell s’en prenait autant à son esclave. Si c’était triste, bien entendu, il ne faisait que le corriger. Il l’avait acheté et était maintenant sa propriété. Il était donc normal qu’il l’éduque pour qu’il puisse le satisfaire. « Dis-moi, est-ce que ton maître a deux bras ? » Camille fronça des sourcils, ne comprenant pas vraiment le but de sa question. Bien entendu qu’il avait deux bras. « Oui, bien sûr. » répondit-il, les sourcils toujours froncés. « Et toi ? » Nouveau froncement de sourcils, comme il ne voyait pas où il voulait en venir. « Oui … Je pense que ça se voit … » Il se mordilla la lèvre, toujours un peu perdu. « Deux jambes ? » Un soupir, comme il répondait. « Oui. » Vraiment, il comptait continuer longtemps comme ça ? En plus, est-ce que son Maître ne souhaitait pas son sandwich au concombre rapidement ? « Hum et toi ? » Nouvelle question, il hocha la tête. « Oui. » Apparemment, Kenneth avait envie de se distraire. « Une tête, un torse, oui ? » Nouveau soupir, comme il pensait au sandiwch qu’il mettrait plus de temps à faire, s’il était toujours interrompu. « Toujours oui. » Il étala du fromage frais sur les tranches de pain, se demandant s’il avait fini.« D’accord, et toi, tu as tout ça ? » Un sourire amusé étira ses lèvres, cependant, comme il s’appliquait à être bien homogène. « Oui, j’ai tout ça. » répondit-il, ce sourire flottant toujours sur ses lèvres. Il ne comprenait pas vraiment ce qu’il souhaitait démontrer avec tout ça, mais finalement, cela l’amusait un peu. « Bien, alors dis-moi, en quoi es-tu inférieur à ton maître ? » Ou pas. Son sourire se volatilisa, et il secoua lentement la tête, à la négative. Comment pouvait-il dire cela ? « Parce que je … » Il n’eut pas le temps de continuer, que Kenneth lui fit un mouvement de la main, lui demandant d’arrêter. Alors il soupira, baissa la tête, et se concentra sur le sandwich. Vraiment, Sir Powell risquait de ne pas apprécier d’attendre si longtemps. « Mes maîtres précédents avaient un chien, un petit bâtard. Il n’était pas de pure race je te l’accorde, mais il était très gentil et particulièrement intelligent. Une brave bête qui n’avait pas coûté cher mais qui restait avant tout un chien. Qu’il soit de sang pur ou non. Tu comprends ? Il avait… autant le droit de vivre heureux qu’un chien de pure race. Tu n’es pas d’accord avec ça ? » Il lâcha un autre petit soupir, avant de se passer une main dans les cheveux. Il comprenait mieux pourquoi Sir Powell s’en prenait à lui, s’il tenait pareil discours devant son Maître. Son sandwich à présent terminé, il le tendit vers l’autre esclave, avant de récupérer deux tranches de pain. Il lui restait de la préparation, et peut-être que le Prince Theodore aurait faim, lui aussi ? Il valait mieux qu’il anticipe. C’était son rôle, après tout, d’anticiper. Même s’il n’était par malheur pas très doué à ça. Et, malheureusement, ce n’était pas vraiment l’intention qui comptait. « Je vois où tu veux en venir, Kenneth. » répondit-il en se mordillant la lèvre inférieure. « Mais l’un n’empêche pas l’autre, tu sais ? » souffla-t-il, tout en s’attelant au sandwich de son Maître. « Je suis heureux. » continua-t-il dans un sourire franc en relevant la tête. « J’aime être au service du Prince Theodore. » Ses lèvres étaient toujours étirée par ce sourire, comme il reprenait, haussant des épaules. « J’aime être en sa compagnie. J’aime lorsqu’il sourit et qu’il est satisfait de moi. » Un nouveau soupir s’échappa, plus d’aise cette fois-ci, et il se mordilla doucement la lèvre inférieure. « J’aime lorsqu’il se confit à moi. J’aime le voir s’entrainer. J’aime l’écouter jouer de la guitare, aussi. » Oui, il aimait tout ça. Il ne changerait sa place pour rien au monde. Tant que le Prince voudrait de lui à ses côtés, alors il serait là. « Et lorsqu’il est heureux, alors je suis heureux aussi. » avoua-t-il, ce petit sourire flottant toujours sur son visage. « Ce n’est pas parce qu’on est Impur, qu’on ne peut pas être heureux. » conclut-il, toujours autant honnête.


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MessageSujet: Re: Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken)   Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken) EmptyJeu 28 Avr - 18:59


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Cette conversation étonnait le jeune esclave, peu habitué à ce qu’un esclave dise du mal de son Maître. Enfin, il y avait bien Perséphone qui avait du mal à accepter sa situation, mais c’était différent. « Peut-être que je suis le seul condamné à ne pas l’être alors. » lui répondit-il, semblant soudainement las. Et le blond ne put s’empêcher de s’en sentir mal à l’aise, n’ayant pas voulu le blesser d’une quelconque façon. « J’aimerai avoir votre force de caractère, votre facilité à tout accepter. A toi et Nathaniel : je ne sais pas si tu l’as rencontré, c’est un esclave qui vit ici aussi et est très heureux de son sort. A ses yeux, tout ce que fais Powell est source de sainteté et il ne remet jamais rien en cause. Ni les coups, ni les punitions non méritées. Comme toi. » Ou peut-être que, comme lui, il considérait les punitions méritées. Peut-être qu’il connaissait suffisamment son Maître pour ne pas en douter. Camille n’en savait rien. « Oui je crois que je l’ai croisé. » répondit-il simplement, avant de se passer une main gênée dans les cheveux. Il ne voulait pas que l’esclave se sente mal par rapport à quelque chose qu’il aurait dit. Et puis, qu’est-ce qu’il en savait, lui, de comment Sir Powell était au quotidien ? « Mais je pense aussi que j'ai été chanceux d'être mis au service personnel du Prince Theodore. Enfin mon Maître n'a jamais abîmé mon principal outil de travail, par exemple. » reprit-il, comme il tentait presque de rassurer l’homme en face de lui. « Il y a des Maîtres qui ont plus de bonté que d'autres. Il y a aussi des Maîtres plus enclins à corriger que d'autres. » C’était un fait. Tout le monde le savait. Peut-être que Sir Powell faisait partie de la seconde catégorie. « C'est quelque chose qu'on nous a appris à l'orphelinat. La Mère nous a prévenu assez tôt : si on ne faisait pas ce qu'on nous demandait, alors ils ne nous recommanderaient pas lors de la mise aux enchères. Et ne parlons pas des réservations préalables, même s'il ne s'agissait que de rumeurs. Et forcément, si nous n'avions pas de bonnes recommandations, alors nous serions avec un Maître ayant moins de bonté et traitant peut-être moins bien les esclaves. » termina-t-il, avant d’hausser mollement des épaules. Bien entendu, là encore, il s’agissait surtout de ouï-dire. Camille avait toujours cru qu’il ne s’agissait que de rumeurs, de chimères inatteignable, jusqu’à ce qu’il apprenne que la Mère de l’Orphelinat l’avait recommandé pour le Prince Theodore. « Tu dis que le Prince te punit mais que tu ignores parfois pourquoi. Es-tu sûr à 100% que ces punitions sont toujours justifiées Camille ? Qu’il n’abuse jamais de son pouvoir sur toi, de son statut ? Qu’il est absolument parfait à tout point de vue et n’a aucune faille ? » Il fronça des sourcils, ne comprenant pas pourquoi il essayait de le faire changer d’avis sur ce sujet-là. Bien entendu qu’il les méritait. Sinon jamais le Prince ne s’en prendrait à lui. « Oui, j’en suis sûr à 100%. » commença-t-il doucement, avant de simplement hausser des épaules, presque nonchalamment. « Il est énervé en me voyant, alors il le montre. Si je suis la cause de son énervement, de son agacement, c’est normal qu’il me corrige, non ? » demanda-t-il avant de secouer lentement la tête, sachant que l’autre esclave ne lui répondrait pas à la positive. « Même si je ne sais pas pourquoi je l’ai énervé, il n’empêche que mon comportement en est la raison. C’est tout. » Il marqua une courte pause, avant de réfléchir à son autre question. Si le Prince avait des failles ? Oui, bien entendu. Mais est-ce qu’il pouvait vraiment lui répondre ? Ne devrait-il pas dire qu’il n’en avait aucune ? Et s’il cherchait à obtenir des informations sur son Maître, pour les utiliser contre lui ? Il fronça des sourcils à cette pensée, avant de soupirer doucement. Non, il ne chercherait probablement pas à s’en servir contre lui. Kenneth avait dit bien trop de choses l’incriminant, s’était plaint de son statut et de son Maître. Alors il y avait probablement un accord tacite entre les deux esclaves. « C'est un être humain, il a forcément des failles. Tout le monde en a. Tout le monde a des imperfections, des défauts. » répondit-il finalement, restant tout de même très vague. Pourtant, un sourire presque rêveur vient se coller sur ses lèvres, comme il se mordilla la lèvre inférieure, presque gêné. « Mais il est parfait à sa façon. Il est parfait avec ses qualités et ses défauts. » reprit-il, ce même sourire éclairant toujours son visage. Oui, Camille ne changerait rien chez son Maître, même s’il le pouvait. « Il est parfait avec ce qui fait qu'il est lui. » finit-il par conclure, comme il relevait le visage vers l’autre esclave pour le regarder. « Tu vois ce que je veux dire ? » demanda-t-il finalement, même si, au vu de ce qu’il lui avait dit précédemment, le blond en doutait franchement. Une partie de lui, cependant, ne pouvait s’empêcher de se demander si son Maître lui faisait également faire des choses moins … conventionnelles pour le satisfaire. Mais, bien entendu, ce serait une question qu’il tairait – hors de question de dévoiler cette partie de leur relation qui pourrait être totalement mal vue, et surtout interprétée de façon bien différente de ce qu’il en était réellement.


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MessageSujet: Re: Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken)   Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken) EmptyDim 8 Mai - 16:11


Kenneth & Camille

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Camille avait ce sourire qui flottait sur ses lèvres, éclairant son visage d’une douce lueur, lorsqu’il parlait de son Maître. Il ne l’avait pas toujours eu. Durant plusieurs années, il n’y avait bien eu qu’un lien conventionnel, entre eux. Bien entendu, il s’était toujours évertué de le satisfaire du mieux qu’il le pouvait, mais ce n’était plus vraiment la même façon. Maintenant, il en avait l’envie aussi. L’envie de le rendre heureux, de savoir qu’il le satisfaisait, qu’il avait besoin de lui, aussi. Même s’il ne le disait pas, Camille pensait que c’était pour cela que son Maître le corrigeait. Parce que une limite avait été franchie, bien malgré lui. Parce qu’ils étaient devenus trop proches, trop complices aussi, et que cela n’aurait jamais dû être le cas. Il sursauta, tressaillant doucement, comme l’autre esclave caressait doucement sa joue. Fronçant des sourcils face à son regard, il n’osa cependant pas bouger, presqu’incrédule et perdu. « Je t’envie de l’aimer. D’en être encore capable. Finalement, tu as raison Camille… » déclara-t-il, son pouce toujours sur sa lèvre. Et ce fut d’ailleurs ce doigt qui empêcha son tic nerveux de revenir – il n’allait pas lui mordiller le pouce non plus, ce serait malvenu et de fort mauvaise éducation. Parce que, oui, le sourire désabusé qu’il avait, les mots qu’il lui disait. Sans même parler de cette caresse qu’il lui avait donnée et qui continuait sur ses lèvres … Camille n’était pas à l’aise. Ce sujet de conversation le mettait mal à l’aise. Parce que … Bien entendu qu’il aimait son Maître. Il était la seule personne qu’il avait dans ce monde. Mais c’était plutôt la façon qu’il avait de le dire, qui le dérangeait, finalement. « Sait-il au moins à quel point tu tiens à lui ? En est-il conscient Camille ? » murmura-t-il alors, mais d’une voix lointaine, presque comme s’il ne s’adressait pas véritablement à lui, en quelque sorte. Il se racla doucement la gorge, n’osant pas vraiment repousser son doigt – Kenneth le retirerait probablement une fois qu’il ouvert la bouche, non ? Oui, très certainement. « Je ne sais pas. » répondit-il simplement, avant de lâcher un petit soupir. « Peut-être ? » reprit-il d’une voix hésitante, parce qu’il n’en avait aucune idée, à la vérité. Il le savait probablement, du moins une partie de Camille l’espérait. Enfin, il acceptait tous ses ordres, même ceux qui … Bref. Ceux auxquels il n’était pas obligé d’accepter. Parce que Camille savait qu’il avait le droit de le refuser. Enfin, certes, peut-être serait-ce risqué mais … En soi, il n’avait pas à obéir à ce genre d’ordres, qui étaient déplacés entre un Maître et son esclave. Mais il acceptait tout de lui et accepterait toujours tout de lui, tant que son Maître voudrait bien de lui à ses côtés. Même s’il n’aimait pas ça, même si c’était douloureux. Cela ne lui importait pas vraiment. Alors il espérait que son Maître le savait, qu’il comprenait. Et une autre partie ne le voulait pas. Parce que c’était inapproprié. Parce qu’il n’aurait jamais dû franchir cette limite, à ne plus simplement le considérer comme son Maître. Il n’aurait jamais dû en venir à l’apprécier, à le considérer comme sa famille. Parce que ce n’était pas ce qu’il lui était demandé, ce n’était pas son rôle. Et c’en était finalement insultant, pour le Prince, pour une personne de son rang et de stature, d’être considéré par un esclave, par un Impur, une sous-espèce, comme un membre de sa famille. « Ce n’est pas important, de toute façon. Il sait que je lui suis fidèle et loyal, c’est tout ce qui importe. » conclut-il dans un soupir, avant d’hausser une épaule. Machinalement, il attrapa de nouvelles tranches de pain, qu’il commença à tartiner, comme il reprenait. « Et toi ? » demanda le blond en le regardant, le fixant presque. « Tu tiens à lui quand même ? » précisa-t-il, avant de froncer des sourcils, doutant lui-même de sa question. Mais l’air qu’avait l’autre esclave le perturbait, sa voix et la façon dont il lui avait parlé aussi. Au pire, il ne risquait pas grand chose, et le brun lui répondrait simplement à la négative.


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MessageSujet: Re: Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken)   Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken) EmptyJeu 12 Mai - 16:15


Kenneth & Camille

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Camille n’avait pas vraiment l’habitude de discuter, encore moins avec d’autres esclaves. Il y avait bien Perséphone, bien entendu, mais les choses étaient différentes entre eux. « Non Camille, je ne peux pas tenir à quelqu’un qui m’inflige cela. » répondit-il en lui montrant sa main bandée. L’esclave grimaça un peu, comprenant que sa question était stupide. Il aurait cru, pourtant, vu la façon qu’il avait eu de lui parler. Mais Camille, s’il tentait toujours d’analyser les autres, ce qu’ils pensaient, ce qu’ils voulaient … n’était pas réellement doué dans cette discipline. Pas du tout, d’ailleurs. La majorité du temps, ce qu’il pensait comprendre était tout simplement bien loin de la vérité, et il restait là, toujours perdu. « Il sait que tu lui es fidèle et loyal, d’accord. Mais sait-il que tu es amoureux de lui ? Hum ? » Le blond fronça des sourcils à ses mots, pressant des paupières, visiblement interloqué. Mais de quoi parlait-il ? Amoureux ? De qui ? What ? Il ouvrit la bouche, avant de la refermer aussitôt, comme l’autre esclave reprenait. « Parce que tu l’es, hein, cela se voit comme le nez au milieu de la figure. Et ne me fais pas croire que c’est juste de la dévotion ou de la loyauté, pas de ça entre nous ! » De nouveau, sa bouche s’ouvrit, puis se referma, parce qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il disait. Enfin … Camille n’était pas amoureux de son Maître. Cela serait totalement inapproprié. Bien entendu qu’il l’admirait, qu’il l’appréciait et lui était entièrement dévoué. Mais cela n’allait pas plus loin. Et puis … non, c’était totalement saugrenu, comme idée qu’il avait. Il lâcha donc un petit rire nerveux, secouant lentement de la tête à la négative. « Je ne suis pas amoureux de lui. » déclara-t-il simplement, comme il se remettait à tartiner de nouvelles tranches de pain. Cependant, il n’empêchait pas que ce qu’il ressentait pour lui n’était pas des plus appropriés, bien au contraire. C’était quelque chose que lui-même considérait comme insultant envers son Maître, de le considérer comme cela. Mais il ne pouvait pas vraiment s’en empêcher et, comme il le lui avait dit, contrôler ce que l’on ressentait n’était pas chose aisée. « Mais je l’apprécie autrement que comme un Maître, oui. Et je suis peut-être plus dévoué et loyal que je ne devrais l’être aussi. Je ne sais pas. » Non, il ne savait pas vraiment. Parce qu’après tout, plus un esclave était loyal et dévoué, mieux c’était pour son propriétaire, non ? Mais Camille savait que s’il n’hésitait pas à lui obéir, qu’importe l’ordre qu’il lui donnait, cela n’était pas lié qu’à son obéissance due à son statut d’esclave. « Il est la seule personne que j’aie. » souffla-t-il en se mordillant la lèvre inférieure, de ce tic nerveux dont il ne parvenait jamais à se débarrasser totalement, même lorsqu’il le tentait. « Et … Oui, je … Ce que je dis restera entre nous, hein ? » demanda-t-il, gêné, n’ayant pas envie d’avoir des problèmes ou que son Maître ne se sente insulté si un jour ses propos devaient atteindre ses oreilles. « Je le considère comme un ami … Un membre de ma famille. » reprit-il après confirmation, avant de se passer une main nerveuse dans les cheveux. « Ce qui est irrespectueux au possible, je le sais. Enfin … le considérer comme un membre de ma famille c’est … » Il lâcha un rire presque sarcastique, désabusé, avant de reprendre. « C’est insultant. C’est un Pur, c’est un Prince, c’est … Oui, c’est insultant de considérer quelqu’un de sa stature comme faisant partie de ma famille, alors que je ne suis qu’un … Qu’un Impur, qu’un esclave. » Il marqua une petite pause, soupirant, presque dépité, tournant la tête de droite à gauche. « Je ne suis rien. Il est tout. » souffla-t-il simplement, avant de baisser la tête pour se reconcentrer sur sa tâche.


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MessageSujet: Re: Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken)   Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken) EmptyLun 6 Juin - 16:05


Kenneth & Camille

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L’esclave se sentait un peu gêné, face aux révélations qu’il venait de lui faire. Il n’avait pas vraiment l’habitude de parler, encore moins de lui. Pire encore, avec une personne qu’il ne connaissait pas. Parce que, bien entendu, il lui était déjà arrivé de se confier à son Maître, lorsqu’il lui posait des questions. Il lui avait déjà parlé de sa famille, de ses parents, de comment il vivait avant. Mais le Prince Theodore n’était pas un inconnu rencontré quelques minutes plus tôt. Il était la personne en qui il avait le plus confiance, à qui il confirait sa vie sans aucune hésitation. Et même avec lui, il ne lui faisait pas de confidences de cet ordre-là. En partie parce qu’il ne l’y invitait pas, peut-être. Et aussi parce qu’il s’agissait là d’un secret honteux, et que Camille espérait que cela ne viendrait pas à ses oreilles. « Tu vis avec lui, tu respires le même air, tu vis sous le même toit et tu lui portes une affection importante. Camille, tu fais réellement partie de sa famille. Pas comme un frère, mais comme un ami. Je te comprends tout à fait : tu sais, la notion de famille peut être très large. » Peut-être Kenneth avait-il raison, peut-être même que la notion de famille pouvait être large, comme il le disait. Mais Camille considérait toujours qu’il s’agissait d’irrespect. Parce que la famille était quelque chose de sacré, du moins pour lui. Et pour faire partie de la même famille, encore fallait-il être égaux. Or il était tellement loin d’être l’égal que le Prince Theodore, même s’il ne cessait de tenter de s’améliorer pour lui. « Je n’ai aucun lien du sang avec Nathaniel, le garde du corps de Powell. Et pourtant, il est mon frère. Parce que nous traversons les mêmes épreuves, parce qu’il est tout le temps là, que je commence à le connaître par cœur… Ses… Ses répliques bêtes à mourir sur la supériorité de Powell sur nous, je pourrais te les citer par cœur ! C’est difficile à croire mais c’est un véritable pitre quand il le veut… Enfin, il ne s’en rend pas compte lui-même, mais moi il m’amuse beaucoup. » Un petit sourire étira ses lèvres, à l’écoute des mots de son acolyte, même s’il ne se verrait probablement pas, comme il continuait à s’appliquer sur sa tâche – il ne savait pas exactement combien de sandwich désirait Sir Powell, mais apparemment l’homme avait un grand appétit. Mais, là encore, la situation était bien différente. Kenneth parlait d’un autre impur. Ils étaient donc au même niveau, que ce soit socialement ou intellectuellement. Rien à voir avec la relation qu’il devrait y avoir entre son Maître et lui. « Ce n’est pas irrespectueux de tenir à quelqu’un au point de le considérer comme faisant partie de sa famille, au contraire. Je crois que c’est là la plus grande marque de respect qu’on pourrait faire à quelqu’un. Mais je persiste et signe : tu es amoureux Camille. Et je t'envie un peu : tu en as de la chance de pouvoir éprouver cela ! » Le blond écarquilla des yeux, ne comprenant pas pour l’autre esclave insistait. Mais il ne s’en formalisa pas vraiment, bien entendu. Simplement, ils n’avaient pas vraiment la même vision des choses, voilà tout. Kenneth ne semblait pas comprendre que les Purs étaient forcément supérieurs aux Impurs, de par leur sang. Et qu’en plus, concernant son Maître, il s’agissait là d’un Prince. Son sang, en plus d’être moldu et d’une pureté absolue, était royal. Il ne pourrait donc jamais être son égal. Si on le lui demandait, Camille répondrait probablement qu’il ne lui arriverait même pas aux chevilles, pour tout dire. Donc, forcément, pour lui, le considérer comme un membre de sa famille, comme s’ils avaient le même sang, ne pouvait être respectueux, bien au contraire. « Pourquoi penses-tu que je suis amoureux de lui ? » souffla-t-il en se mordillant doucement la lèvre inférieure. « Je pense que je le saurais, si je l’étais. Enfin … Je suis le premier concerné. Il s’agit de mes sentiments. Je saurais forcément au courant. » reprit-il d’une petite voix, hésitant sur les mots à dire. Peut-être parce que, finalement, l’amour était un concept que le blond ne connaissait pas vraiment. Oh, il avait des souvenirs de ses parents, de ce je t’aime qu’ils se disaient régulièrement, de leurs yeux qui pétillaient dès qu’ils se voyaient. Il se souvenait aussi du mensonge de son père, face aux hommes de l’Ordre, lorsqu’il les avait retrouvé. Il semblait se moquer du fait qu’il pourrait mourir, tant qu’il parvenait à protéger sa mère. Mais cela n’allait pas vraiment plus loin. Et le jeune homme devait bien avouer qu’il lui fallait toujours des mois, voire des années, avant de réussir à poser un mot sur ce qu’il ressentait – et encore, c’était lorsqu’il y parvenait, et c’était bien rarement le cas. « C’est une vraie question. » précisa-t-il en s’efforçant de lever brièvement le visage, toujours autant gêné. Mais il ne voulait pas que Kenneth puisse croire qu’il était ironique ou qu’il prenait mal ce qu’il lui disait. Parce qu’il s’agissait réellement de curiosité, et parce qu’il ne comprenait tout simplement pas pourquoi il ne cessait de dire cela, alors que si quelqu’un aurait dû savoir cela, c’était bien lui.


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MessageSujet: Re: Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken)   Miroir de la servitude, ami fidèle (Ken) EmptyMar 26 Juil - 14:11


Kenneth & Camille

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« Il paraît que les amoureux sont les derniers à s’en rendre compte. C’est ce qu’on raconte, je t’avoue n’avoir jamais été amoureux moi-même. » Camille lui lança un petit sourire, presque compatissant. Lui non plus n’avait jamais été amoureux. Ou, en tout cas, ne pensait pas l’être, qu’importe ce que l’homme en face de lui pouvait lui affirmer. « Il y a une différence entre tenir à quelqu’un, l’apprécier et l’aimer. Et toi Camille, ça saute aux yeux : tu aimes ton Prince. Tiens, j’ai un test rapide pour savoir de quoi il retourne : quelle serait pour toi la pire chose au monde ? » L’esclave fronça des sourcils, avant de se mordiller la lèvre inférieure. La première chose qui lui venait en tête, qui serait, pour lui, la pire chose au monde, serait que le Prince Theodore ne meurt, ou disparaisse. Oui, ce serait la pire chose au monde, définitivement. Il ne le supporterait pas. Mais, quand bien même ? Enfin … Comme il l’avait avoué à Kenneth quelques instants plus tôt, Camille considérait son Maître comme sa seule famille. C’était donc un sentiment plutôt logique, non ? « Si une des réponses possibles est d’être séparé de ton Prince, non pas de la fonction officielle ni du statut qu’il t’offre, mais bel et bien de sa personne elle-même, alors crois-moi, ça ressemble beaucoup à de l’amour ! » Il pressa des paupières, penchant un peu la tête sur le côté, comme pour réfléchir, avant de soupirer un peu. Ce n’était pas exactement ce à quoi il avait pensé. Enfin, ce n’était pas d’être séparé de lui qui serait la pire chose au monde, mais bien qu’il ne meurt. Certes, la différence pouvait être très faible mais … Enfin, si le Prince venait un jour à le renvoyer, il s’en remettrait, non ? Il serait séparé de lui, certes, mais il s’en remettrait. Probablement, en tout cas. Il n’y avait pas de raison qui lui prouverait le contraire, en tout cas. « C’est pas exactement ce qui m’est venu à l’esprit. Proche, peut-être, mais pas vraiment ça non plus. » lui répondit-il sans le regarder, comme il posait son dernier sandwich sur le plateau, avant de se passer une main dans les cheveux. Ils avaient fini, non ? L’autre esclave le devança sur sa question, se relevant. « Allez va m’ouvrir la porte que je puisse leur amener ça. » Dans un petit sourire, il se leva à son tour, allant lui ouvrir la porte, tout en lui jetant un coup d’œil inquiet – parviendrait-il à amener le plateau dans le bureau de Sir Powell, avec une seule main valide ? Il resta tout de même à sa suite un instant, simplement pour vérifier qu’il n’avait pas besoin d’aide. Une partie de lui, aurait presque espéré que cela ne soit le cas. Malgré les affirmations qu’il avait pu faire et qui le mettaient clairement mal à l’aise, l’esclave avait apprécié sa compagnie, et n’aurait pas refusé à ce que cela dure un peu plus longtemps. Mais, apparemment, ce ne serait pas le cas. Il en eut la confirmation, lorsque le Prince Theodore sortit du bureau, manquant presque de renverser le plateau de Kenneth. Camille fronça des sourcils en voyant que son Maître ne semblait pas des plus satisfaits, mais resta silencieux. Il lança un dernier regard à Kenneth, accompagné d’un sourire qu’il espérait encourageant, avant de suivre le Prince vers l’extérieur de la demeure.


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